New Age. Vingt ans et quelques après Oxygène, Jean-Michel Jarre reconvoque ses premiers synthétiseurs et fait découvrir à une nouvelle génération un son chaleureux et enveloppant sur des orchestrations plus contemporaines. Certes, on «flotte» beaucoup moins en apesanteur dans cet «Oxygène»-là, mais tout de même, c’est un sacré voyage dans le temps. Bémol de taille pour ce nouvel opus, les mélodies ne sont pas aussi accrocheuses que de par le passé. Et pourtant, la partie 8 peut s‘écouter en boucle sans problème. Avec quelques outils en plus et à quelques redites près, cet album n’a pas trop à rougir de son illustre aîné.
Parfois, le piège de la musique techno semble se refermer sur Jarre mais il parvient à s’en détacher pour créer ses atmosphères si singulières.C’est un achat sans risque pour qui ne sacralise pas trop l’œuvre originale.
> Revue de détail
La partie 7 est très atmosphérique, très minimaliste, à force de l’écouter elle a fini par me lasser quelque peu.
La partie 8, le plat de résistance, est un titre calibré pour les boîtes de nuit. Jean-Michel Jarre a beau se défendre de faire la musique techno à proprement parler, ce titre est ce qui s’en rapproche le plus à ce jour. Quant à la mélodie, elle est juste-ce-qu‘il faut, bien dans l’esprit du morceau original (Je veux parler d’Oxygène 4). C’est d’ailleurs intéressant de comparer les refrains de ces deux tubes. Sauf qu’ici, il n’y a pas de solo en bout de course (Aaah ce solo !).
Avec la partie 9, on est encore plus dans l’original. Pas de risque d’être déçu de ce côté-là ! Les bandes d’Oxygène 1 ont été passés à l’envers et ralenties.
La partie 10 est… très différente. Selon moi, c’est un titre très réussi. Le son est vraiment très soigné, les bruitages sont bien là mais pas comme simple enjolivures. Le refrain est original, si bien que le fait qu’il n’y ai pas de rapport avec «Oxygène» n’est pas trop gênant. Oxygène 11 est un autre bon titre. Le côté «je laisse la machine jouer» de Jean-Michel Jarre est rapidement sauvé par son art unique de la composition. On avance dans ce morceau avec l’envie de connaître la fin, car il introduit petit à petit des sons de plus en plus originaux. Les grincheux pourront toujours estimer qu’un morceau très semblable figurait déjà sur le Live à Hong Kong, sous le titre «digisequencer». Disons que c’est original… sans être original.
> On peut toujours finasser
Pourquoi 7 titres sur ce disque alors que l’original n’en comptait que 6 ? Selon moi, ce disque aurait été encore meilleur si «Oxygène 12» avait pu remplacer la 7. Parce que ce titre, je l’ai écouté des centaines de fois pour m’imprégner à la fois du son (déplacement du grave vers l’aiguë) et du jeu, concis, rapide. C’est la reprise du numéro 7 de cet album, mais agrémenté à la sauce séquenceur. La transition de la piste «12» à «13» est véritablement insolite ! Il s’agit d’un son qui est à mi-chemin entre le beuglement et le couinement du cuir d’un canapé. Je vous laisse imaginer ce que cela donne. Oxygène 13 s’inspire de la dernière partie de l’«Oxygène» de 1976, et franchement, je n’échangerai pas ce 6 contre ce 13-là (souvenez-vous, le bruit de la mer qui monte et qui descend, le son des mouettes dans le ciel…).
> Conclusion, vite, vite !
Jean-Michel a composé en veillant à ne pas avoir plus de 8 parties musicales à la fois. Il a réutilisé les mêmes instruments et les mêmes pédales d’effet que sur le premier Oxygène. Voilà, avec quelques outils en plus et à quelques redites près, cet album n’a pas trop à rougir de son illustre aîné. Je rêve néanmoins d’un monde où Jean-Michel Jarre pourrait aligner 13 bons titres sur un seul album. C’est un bon achat pour qui ne sacralise pas trop l’œuvre originale. Le mot de la fin va à Jean Michel, s’amusant des critiques autour de son projet : Il n’a jamais été question de faire « Oxygène 2″ comme on fait « Rocky 2″ ! (Keyboards, 1997) La pochette de l’album est signé du même artistes qui avait réalisé, à savoir le talentueux Michel Granger.
> Track-list d’Oxygene 7-13
- Oxygene, part 7 (11:41)
- Oxygene, part 8 (3:54)
- Oxygene, part 9 (6:13)
- Oxygene, part 10 (4:16)
- Oxygene, part 11 (4:58)
- Oxygene, part 12 (5:40)
- Oxygene, part 13 (4:27)
> Le saviez vous ?
- Cet album, suite de l’album de 1976, aurait pu s’appeler « Oxygène 2″ ! Certes, au niveau marketing, cela aurait sans doute mieux marché, mais dès lors, quelle confusion entre le nom des disques et le nom des morceaux, qui portent déjà des numéros ! Imaginons un instant Jarre devoir annoncer sur scène qu’il va jouer Oxygène 2, mais du premier album et réciproquement ! Finalement, Oxygène 7-13, c’est moins vendeur, mais c’est plus respectueux du public.
- Le vidéoclip d’Oxygène 8 existe en deux versions, une avec Jarre dans un univers clinique derrière des loupes, et l’autre est une animation traditionelle à vous couper le souffle.
- Le son le plus bizzare : Puisqu’il n’en faut qu’un, je me prononcerai pour la transition entre Oxygène 12 et 13. Il s’agit d’une espèce de son hybride entre le moelleux du cuir et un bruit de ressort usé vraiment très étrange.
> Les musiciens :
Claviers : Jean Michel Jarre / Francis Rimbert.
Instruments : VCS 3, AKS, Mellotron, Eminent, ARP 2600, Theremin, Yamaha CS-80, RMI Harmonic Keyboard, Roland TR 808, Quasimidi Raven, Clavia NordLead, Logic Audio, Kurzweil K2000, Synthex, Roland JV-90, Korg Prophecy, Roland DJ-70, Digisequencer, Akai MPC3000. Programmation : Christian Salès (certains sons d’Oxygène 8)Press Kit (partie 1) :
Press Kit (partie 2) :
Press Kit (partie 3) :
À vous la parole !
> Ressources sur l’album
- La fiche de l’album Oxygène 7-13 sur Aerozone
- Eléments biographiques pour cet album
- Albums suivants : Odyssey through O² (Remixes, 1999) et Métamorphoses (2000)
4 décembre 2007 à 11:27
L’album devait comporter 6 morceaux au départ et commencer par oxygene 9. C’est Francis Rimbert qui suggéra à Jarre de composer un titre dynamique (oxygene 7) et de le mettre en ouverture de l’album. C’est aussi Rimbert qui suggéra de changer le nom de l’album en oxygene7-13, car au départ Jarre voulait l’appeller oxygene 2, comme mike oldfield et tubular bells 2 à la même époque…
4 décembre 2007 à 20:36
au sujet de « OXYGENE 7 13 » ,je m,attendais a une vraie suite et uniquement avec ses synthés d,époque,j,ai été surpris car cela aurrait « renforcé » la magie de OXYGENE 1 6. anecdote pérso: si on écoute attentivement le 7 13 ,c,est tout simplement un mélange de oxygéne 1 6 fait a la sauce des années 90.JMJ a voulu insséré un peu de « techno » (quelle horreur!!) et quelques fan dont moi n,avont pas compris sa démarche. Je ne veux pas « cracher » dans la soupe ,car je suis « fan » de jmj depuis 30ans ,souvent une bonne critique fait « avancer » les choses. stephane
8 septembre 2008 à 17:36
je l’ai entendu qu’une fois en un morceau quel est le titre qui reprends oxygene 7 (le debut) mais avec des bruit de machine ou on a l’impression d’etre sur alive 07 des daft punk? merci de votre reponse
28 octobre 2008 à 17:39
Ne trouvez vous pas une ressemblance entre les 4 notes de Oxygène 7 du départ et les 4 notes de Blade runner (end title) de Vangelis? Cela m’a fait cette impression à la première écoute de Ox7 quand j’ai acquis l’album.
29 octobre 2008 à 17:02
effectivement ces 4 notes poursuivent atant Jarre que Vangelis. On retrouve aussi ces 4 notes sur le thème composé par Vangelis « Antarctica » ou encore sur le morceau « millions of stars » de Jarre
18 décembre 2008 à 0:18
« Oxygène 7-13″ est un meilleur titre que « Oxygène II », y’a pas photo ! Les chiffres 7 et 13 sont symboliques. Quant à la musique,je ne trouve intéressantes que l’ouverture (part 7) et la 4ème partie,pour sa mélodie bizarre. Le reste me semble plus ou moins réchauffé,avec moins de goût; par exemple Oxygène 9 est un remix assez vain de Oxygène 1 et de Ethnicolor, j’y perçois un manque d’inspiration,et ça va en s’empirant jusqu’à l’ultime Oxygène 13, qui n’arrive pas à soulever la moindre émotion là ou Oxygène 6 était magnifique et évocateur. A moins que ces redites ne soient volontaires et soient de l’ordre d’une auto-citation,mais en ce cas ce n’est pas suffisament bien fait. Je sais j’suis difficile mais j’suis fan!!!
24 juillet 2009 à 14:04
le son de transition ox12 vers ox13:
moi, depuis toujours, il m’a fait pensé au son du frégate, ce gros oiseau à gorge rouge qui gonfle.
faites une recherche sur le net, vous verez….
18 juillet 2011 à 13:37
7.13 Du pur Jarre avec un rappel des fondamentaux
La 7 c’est un régale, le moteur de l’album(le 2 eme morceau sur la même piste pour rappeler l’inspiration est inzappable c’est juste … du foutage de gueule)
La 8 du Jarre comme j’aime
La 9 encore une perle
la 10 la ça se gâte
La 11 ça accelere mais ça ne décolle jamais
La 12 la tres astucieuse reprise du theme de la 7; de blade runner; de….etc
La 13 brillante et douce mélancholie
25 avril 2014 à 16:09
Le fameux son de transition entre 12 et 13 : il s’agit, de la bouche même de JMJ, d’un son qui évoque la torsion d’un objet, genre un morceau de bois que l’on tord.
C’est en tout cas cette évocation qu’a voulu faire passer Jarre au travers de ce son si hors du commun.
C’est un son relativement difficile à reproduire sur un synthé analogique conventionnel, mais un bon challenge sur un synthé modulaire patchable.