Tourner en rond. Le gros reproche que je ferai à ce disque c’est d’avoir utilisé des sons trop «grand public», c’est-à-dire de délaisser les recherches sur son propre son au profit de mélodies faciles et «catchy». Cet album est trop lisse, il manque cruellement d’accidents de parcours. Jean-Michel Jarre s‘est arrêté au milieu du chemin, entre quelques bonnes intentions, et beaucoup de clinquant. Pour sauver les meubles, Jean-michel a créé incongrûment un morceau clin d’œil à Oxygène, Computer Week-end, qui est agréable. Du reste, sa maison de disque a supprimée presque toute allusion à cet opus sur les Best-of et autres Live. À l’exception du morceau-titre «Revolutions», qui est un savant mélange entre orient et occident.
“Révolution” anciennement “Destination” voilà le titre que devait porter cet album qui était au départ lié au concert “destination docklands” mais aussi à un autre concert “destination Tokyo” et c’est certainement aussi pour cette raison que l’on retrouve Tokyo Kid et London Kid sur l’album. Destination Tokyo devait être un concert réalisé en partenariat avec Enki Bilal qui avait dessiné des Robots qui viendraient remplacer au fur et à mesure les musiciens sur scène (ce concept me rappel étrangement un groupe allemand pas vous ?). Malheureusement ce concert ne s’est pas fait car l’empereur du Japon était décédé quelques temps plus tôt.
> Coup d’épée dans l’eau
Le prétexte de ce disque patchwork est le bicentenaire de la révolution française. Et bien, il n’y a rien de révolutionnaire là-dedans !Pendant toute la durée de «révolution industrielle», Jarre reprend le souffle épique de Rendez-vous II, en moins bien, malheureusement. Les solos de synthé virevoltants permettent de casser le rythme implacable du martèlement du D-50. Jarre défend vigoureusement Révolution industrielle, qui est devenu au fil du temps un classique de ses concerts :
Dans cet album, c’est Révolution industrielle que je préfère parce que c’est également l’une des choses les plus abouties que j’aie faites par rapport à mon travail sur la structure. Je voudrais bien arriver à ce qu’une structure de ce type s’étale un jour sur les quarante minutes d’un disque en un seul morceau. C’est quelque chose que j’ai toujours eu envie de réaliser, mais pas du tout dans un esprit linéaire.
Quand à London Kid, il n’y a aucune émotion qui passe. Il faudra attendre Chronologie pour que la guitare se réconcilie avec les sons synthétiques de J.-M.-J. À la rigueur, le titre central «Révolutions», qui utilise des chants et des instruments moyen-orientaux (bondir, kanoun, etc.), attire quelques indulgences. Dans la version d’origine, Revolutions intégrait des flûtes turques, mais à cause de problème de droit d’auteur (un simple oubli de crédit du flûtiste sur le premier livret), ceux-ci ont été remplacé par des violons dans les éditions suivantes. Il y a aussi une incursion dans le free-jazz sous le titre Tokyo Kid qui n‘est pas très probante. Je suis très dubitatif au sujet du titre «September», qui est un pastiche de négro spiritual, avec les chœurs d‘enfants du Mali. Mon conseil : achetez plutôt Métamorphoses à la place de celui-ci.
Track-list de Revolutions
1. Revolution Industrielle, ouverture (5:11)
2. Revolution Industrielle, Part 1 (5:10)
3. Revolution Industrielle, Part 2 (2:17)
4. Revolution Industrielle, Part 3 (4:13)
5. London Kid (4:28)
6. Revolution, Revolutions (4:56)
7. Tokyo Kid (5:23)
8. Computer Weekend (4:43)
9. September (4:06)
10. L’Emigrant (3:57)
Le saviez vous ?
- C’est le premier disque où Jarre fait appel à un orchestre arabe pour faire le contrepoint de ses arpèges électroniques. Le titre Revolution, révolutions contient un passage sulfureux : Derrière son vocoder, Jean Michel balance : Sex. No sex ! Ca ne passera pas dans tous les pays que Jarre traversera pour porter ce titre épique en spectacle.
Le son le plus bizzare : La trompette que l’on entend sur « Tokyo Kid ». Ce morceau est étrangement construit, avec des cassures de rythme et de longues phrases musicales.
NB : Merci à Veridis pour les infos complémentaires.
> Les musiciens : Claviers : Jean Michel Jarre / Michel Geiss / Dominique Perrier. Détail des instruments utilisés :
- Jean Michel Jarre : Akai MPC-60 – Baschet Cristal Baschet – Dynacord ADD-One – Elka AMK 800 – Elka Synthex – EMS Synthi AKS – EMS Vocoder 1000 - Fairlight CMI I – Fairlight CMI II – Fairlight CMI III – MCI JH636 – Osc Oscar – Roland D-50
- Dominique Perrier : Elka Synthex – E-mu Emulator – Ensoniq ESQ-1 – Fairlight – Osc Oscar – Roland D-50 – Roland D-550
- Michel Geiss : ARP 2600 – Cavagnolo Midy 20 – Elka AMK-800 – Geiss Matrisequencer 250 – Kawai K5
- Sylvain Durand : Fairlight CMI
- Jo Hammer : batterie- Simmons SDX – Dynacord ADD-One
- Hank Marvin : guitare électrique
- Bruno Rossignol : direction des chœurs dans Revolution Industrielle, LondonKid et L’Emigrant
- Kudsi Erguner : flûte turque dans Révolutions
- Xavier Bellenger : chants turcs dans Révolutions
- Jun Miyake : trompette dans Tokyo Kid
- Sori Bamba : direction des chœurs dans September
- Mireille Pombo : lead vocal dans September
- Michel Geiss et Claude Ermelin : enregistrement et mixage de la partie 4
> Lire aussi
- Élements biographiques pour cet album.
- Albums suivants : Jarre Live (1989) / En attendant Cousteau (1990)
- Lire ailleurs : la fiche très complète de Revolutions sur Aerozone.
10 septembre 2007 à 12:07
ce disque devait s’appeller « destination » car il était lié au projet de concert que Jarre voulait donner à Tokyo(avec la particiation de Enki Bilal-prjet tombé à l’eau à cause du décès de l’empereur du Japon) et aux Docklands.
Sur les premiers pressages on retrouve le morceau « revolutions » avec l’intro à la flute. Jarre avait mandaté son collaborateur Xavier Bellanger de lui trouver des samples de musiques ethniques mais avait oublié de créditer le joueur de flute ! Jarre fut condamné pour plaggiat et fut obligé de ré-enregistré le morceau révolution avec l’intro aux violons c’est peut-être aussi pour cela que Jarre rebaptisa ce morceau « revolution, revolutions »
14 décembre 2007 à 17:50
information qui m,était unconnu (au sujet de cette flute) ,j,ai la 1ere vèrsion de l,album et éffectivement aucune trace du nom du « joueur » de flute. stephane
15 juin 2008 à 17:53
Mon édition de l’album donne bien une intro à la flûte Turque pour le titre « Révolutions », et on lit bien que c’est Kudsi ERGUNER qui l’interprète ! Heureusement que je n’ai pas d’intro au violon !
..::Webmaster::.. J’adore l’intro à la flute pour l’avoir écouté une fois mais je n’ai jamais eu la version de cet album sous les yeux… Je ne peux pas trancher !
24 juillet 2008 à 9:25
J’aime beaucoup toutes les parties de Revolution Industrielle, peut etre ma passion pour le côté machine outil (lol). Je me souviens avoir mis en place September avec l’école de musique municipale lors d’un concert. J’étais dans une classe de jazz, et nous avions pris les enfants de 1 ere et 2eme années de solfège pour faire les choeurs et notre orchestration avec saxo/clarinette/piano/guitare/basse/batterie.
..::Webmaster::.. Il ne manque plus qu’une petite vidéo de cette performance adorable ! En tous cas, chapeau bas !
28 juillet 2008 à 17:59
La version « flute » est disponible en écoute gratuitement sur le site « deezer » la meilleur des versions me concernant
http://www.deezer.com/#music/album/13685
5 février 2010 à 0:52
Moi aussi j’aime bien Révolution industrielle, en particulier le solo de L’ouverture qui fiche des frissons à chaque coup !
8 février 2010 à 9:46
Trois Fairlight pour un seul album, n’est-ce pas un chouillat trop, monsieur Jarre ?
J’aime beaucoup « Révolutions » à un titre près : « Computer Week-end » que je trouve tout bonnement nullissime. Le reste est excellent, surtout « Révolution Industrielle », un chef d’oeuvre comme Jarre sait nous en pondre de temps à autre. J’aime aussi beaucoup « Tokyo kid » car il se situe dans la lignée de la première partie de « Oxygène 5″, de « Chants Magnétiques 3″, « Wooloomooloo » ou « Chronologie 7″, ces petits morceaux étanges, un peu hors formats, aux climats envoutants, que JMJ place dans ses albums… Quant à l’Emigrant, il me fiche des frissons à chaque fois que je l’écoute.
14 septembre 2012 à 20:54
Pour le solo de « September » , la chanteuse créditée s’appelle Mireille Pombo , mais lors d’un visionnage récent sur youtube de « Destination Docklands » (nostalgie oblige ) , j’ai cru reconnaitre sous le maquillage Laura Mayne alias une des chanteuses du groupe francais « Les Natives », d’autant plus que son timbre de voix est très proche. En plus j’ai vu sur un site qu’elle aurait été choriste de JMJ sans donner plus de précisions.
25 avril 2015 à 20:01
Il s’agit là d’un de mes albums préférés de Jean-Michel Jarre.
L’introduction est tout bonnement magnifique! Tellement puissante! J’en ai des frissons à chaque écoute!
Le thème de la révolution industrielle est bien retranscrite dans les 4 premiers morceaux : sons de locomotives, machines,… j’imagine les rues sales des quartiers ouvriers Parisiens avec ces sons types accordéons que l’on entend. Voir même des ambiances Russes notamment avec les tambours et les accords puissants, violents…
J’ai été surpris en lisant l’avis de Frank B concernant Computer Week-end. J’adore ce morceau! A la fois très mignon et mélancolique. Tout comme les derniers morceaux de l’album d’ailleurs.
Cependant, je suis tombé hier sur une vidéo sur Youtube montrant à quel point le synthétiseur Roland D-50 a été sur-utilisé dans cet album. Plus la vidéo défilait, plus j’étais à la fois surpris, mais aussi déçu.
Déçu de voir à quel point tout ces petits sons/samples pour moi uniques car issus des intenses recherches laborieuses de Jean-Michel Jarre, n’étaient en fait que des presets d’origine de ce synthétiseur. Si quelqu’un a d’autres infos à ce sujet je suis preneur : ce sont uniquement des presets d’origine ou des réglages similaires?
Alors OK les mélodies / samples sont magnifiques et très bien amenés, mais ça me fait bizarre d’un coup… Cela dit, même si la quasi totalité de cet album sort de ce Roland D-50, Jean-Michel Jarre a su l’exploiter au mieux et en tirer le meilleur (encore heureux ^^).
Lien vers la vidéo en question : http://www.thhe.dk/RolandD50/
12 janvier 2017 à 11:38
Album beaucoup trop déséquilibré pour être correct.
Les parties de « Révolution industrielle » sont très bonnes, et cela augure le meilleur pour la suite de l’album.
Malheureusement, la seconde partie de l’album (à partir de Tokyo Kid) est une enfilade d’atrocités. La seule question qui demeure : POURQUOI CELA ?? Comment JMJ a pu-t-il se permettre des trucs comme Tokyo Kid, September ou Computer Week-end ?
Conclusion : je pense que ce disque n’est pas mauvais comme beaucoup le disent, il est simplement très frustrant : moitié excellent, moitié horrible.
7 février 2017 à 23:02
C’est dommage que dans la plupart des commentaires je vois que les auditeurs considèrent comme mauvais les morceaux qu’ils n’apprécient pas. Attention on peut ne pas aimer un morceau sans pour autant le critiquer. Contrairement à beaucoup d’autres je n’apprécie pas spécialement Tokyo Kid, que je trouve pourtant très bon (et qu’il m’arrive d’écouter, mais rarement, je n’aime pas ce son de trompette).
Je trouve cet album génial. Quand il est sorti j’étais au collège et j’étudiais Germinal. bien qu’étant non littéraire je me suis délecté de pas mal de livres de Zola par la suite, tellement je pouvais « vivre » l’histoire, l’aventure. Lors de ma première écoute du disque (du moins le début) j’ai eu l’impression de me retrouver dans le livre. Jarre a cela de génial de pouvoirs créer tout un univers dans ses musiques, encore faut il écouter avec son cœur, son corps, être sensible et se laisser envahir.
Pour moi Révolutions reste un de ses meilleurs albums.
26 juin 2019 à 9:53
D’accord avec Thierry DURAND :
La partie « Révolution industrielle » : géniale, tip-top.
Sinon, j’aime bien « Computer week-end » et à la rigueur « London Kid ».
J’aime moyennement « L’émigrant »
Et enfin, je ne supporte pas : « Tokyo kid » et « September ».
31 octobre 2020 à 12:47
Je ne comprends pas comment on peut ne pas aimer « Tokyo Kid ». C’est la meilleure musique de l’album, c’est une musique parfaite. Le rythme est très dynamique, c’est très mélodieux, et surtout c’est très vivant, je dirais même que c’est très animal. L’ambiance est étrange, en particulier l’instrument au tout début (basses notes d’un cristal baschet) installe tout de suite l’atmosphère. Que dire de l’instrument principal : c’est la fête ! On dirait une trompette, mais ce n’est pas une trompette. On dirait plutôt un mégaphone acoustique (ou un entonnoir) dans lequel le musicien souffle lui-même les notes. Par contre les trompettes (jouées avec sourdine) qu’on entend à gauche et à droite sont bien des trompettes. Musique très progressive, qui s’intensifie de plus en plus, puis se termine en douceur (la conclusion est courte). En résumé, c’est le musicien jouant l’instrument principal (le genre de mégaphone) qui rend ce morceau très vivant.
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