Le 14 juillet 1979, Jean Michel Jarre, alors en pleine spirale du succès (artistique et commercial) avec l’album Oxygène et son successeur, l’excellent Equinoxe, donne le premier de ses grands concerts en plein air qui feront sa renommée. Pour une première, Jarre dépasse toutes les estimations d’affluence : plus d’un million de spectateurs se massent Place de la Concorde, et dans les rues environnantes. C’est sa première entrée dans le Guiness Book des records. Le maire de Paris, Jacques Chirac, avait préféré son projet à celui du groupe français Space de Didier Marouani, car il appréciait beaucoup ses deux « premiers » albums. Dès ce premier concert, la détermination et le perfectionnisme de ce trentenaire, impressionne jusqu’au plus haut niveau. Qu’il faille gérer 350 techniciens sons et lumières, un dispositif de sécurité massif (mais en fin de compte insuffisant, vu la déferlante de spectateurs dès le début du concert), Jarre veut être en première ligne, avec son producteur Francis Dreyfus. Il faut même convaincre le service des eaux de la ville de Paris de la faisabilité de la coordination de la musique sur les fontaines de la place. Les mécènes et autres personniltés publics avaient une vue imprenable sur la scène, du haut des balcons de la rue Royale, tandis que la foule, compacte, empêchait les premiers arrivants de déplier leurs fauteuils.
> Jarre, l’homme orchestre
Au centre de la place, dos à l’obélisque de la Concorde, Jarre se mure derrière une armée de synthétiseurs analogiques, ainsi qu’une table de mixage. C’est d’ailleurs en cherchant à garnir sa collection de claviers qu’il fait connaissance avec Francis Rimbert, qui deviendra un ami et un collaborateur de scène talentueux. Des lasers aux feux d’artifices, toute la palette du « coloriste » Jarre est déployée ce soir pluvieux là.C’est Daniel Azancot, le visionnaire, qui suivra Jarre sur de nombreux autres sites prestigieux qui assurent la pyrotechnie. Des hauts parleurs sont installés dans les arbres du jardin des Tuileries. Des images de la révolution française se succèdent à diverses évocations de la nature. Si les morceaux d’Oxygène et d’Equinoxe s’enchainent avec fluidité et en cohérence avec les albums, à la manière d’un DJ, Jean Michel s’autorisera quelques minutes d’improvisation sur la totalité du spectacle.
> Evènement médiatique planétaire
L’évènement est si unique et si considérable, qu’il sera relayé en Eurovision initialement, par des chaînes de télévision du monde entier, ultérieurement. Même Mick Jagger s’est glissé incognito dans la foule et est venu le féliciter le lendemain (Jean Michel avouera plus tard toujours regretter ne pas pouvoir enregistrer avec lui et les Stones). TF1 a diffusé l’intégralité du concert, en présentant des images telles que projetées sur les bâtiments de la place. Une VHS de ce spectacle hors du commun a été commercialisée, mais il s’agit plus d’une série de clips que d’une retranscriptionde l’atmosphère de ce soir-là. Il s’agit d’une des toutes premières cassettes de ce genre en France. Un 45 tours intitulé « Jarre à la Concorde » est pressé : il contient un choix de morceaux assez curieux : Equinoxe parties 7 et 8.
Voici le compte-rendu de ce grand concert en extérieur :
Francis Dreyfus [le producteur, NDLR] et Jean-Michel Jarre, à quatre pattes sur la scène, n’en croient pas leurs yeux. La place de la Concorde est noire de monde et la foule remonte lentement les Champs-Elysées, comme un encrier qui se répandrait vers l’Arc de Triomphe. La scène est au pied de l’obélisque et fait face à l’hôtel Crillon et au ministère de la Marine. Le podium (construit par les pompes funèbres de Paris !) est recouvert de synthétiseurs, d’orgues électroniques, de claviers superposés, de tables de mixage et d’effets. (…)
Jacques Rouveyrollis fait les ultimes réglages lumières. Azancot, en nage, charge les dernières fusées et court avec les fils de déclenchement à la main. Les techniciens de Hold Up calent leurs images sur les projecteurs PANI et la sono qui longe le mur des Tuileries se gratte la gorge avant de donner toute sa puissance.
Il est à peu près 22 heures, le spectacle commence : l’intégrale d’ »Equinoxe » et une bouffée d’ »Oxygène », pour rafraîchir l’atmosphère. Un million de parisiens vivent le songe d’une nuit d’été. (…)
Le ballet des lumières de scène et les projections géantes déclenchent l’enthousiasme du public, baigné par les vagues de la marée synthétique. (…)
Les grandes scènes de la Révolution française s’affichent sur les murs, avec des gags inattendus (« Marat est assassiné dans sa baignoire par… Charlotte Rampling ! »).
(Claviers magazine, 1990)
Track-list du concert : Tous les titres d’Oxygène et d’Equinoxe dans l’ordre chronologique, avec une exception pour Oxygène 4 qui viendra clore le spectacle.
Ci-dessous quelques images qui accompagnent les puissantes séquences d’Oxygène 3 et 5.
3 décembre 2007 à 23:07
J’aurais aimé assister a son 1er concert. Je n’ai jamais conpris pourquoi un tel concert et surtout le « 1er » concert de jmj n’ait jamais été sorti 1en vidéo, ni en dvd ? C’était quand même une première pour l’epoque, mick jagger dira même : je n’ai jamais vue ça de ma vie! (car il été au concert place de la concorde)
4 décembre 2007 à 11:16
le concert de la concorde a été immortalisé dans un clip d’une trentaine de minutes en 1980. De temps en temps il est possible de retrouver cette vidéo sur ebay.
4 décembre 2007 à 19:55
cette une information que j,apprends!! stephane (et cela m,étonnes!!)
4 décembre 2007 à 20:17
voici un lien ou la vidéo est disponible sur un site de vente en ligne
http://ultime.cdandlp.com/item/1/0-1703-990026-1-0/112215254/jean-michel-jarre-concert-a-la-concorde.html
20 février 2010 à 10:45
En fait, la track list correcte jouée ce soir-là est la suivante :
Equinoxe 1
Oxygène 1
Oxygène 2 (version courte, coupée avant le solo)
Oxygène 5
Equinoxe 2
Equinoxe 3
Equinoxe 4
Equinoxe 8
Equinoxe 7
Equinoxe 4
Equinoxe 5
Oxygène 4 (sur le générique de fin, le morceau est d’ailleurs coupé au bout d’une minute !)
Le concert aura duré une heure…