Un homme à la mer ! Oui, c’est bien de Vangelis dont je parle. Oceanic est une évocation de la mer, au travers de neuf tableaux enchaînés, plus ou moins inspirés. La pochette signé Alwyn Clayden, avec des captures de films sentimentaux des années cinquante. Le disque commence par le grandiloquent Bon Voyage (2:33). Au début était le fracas de l’océan. Après un roulement de tambour, s’annonce une introduction symphonique, gorgée de chorus et de crash de cymbale. Je vais vous proposer un petit commentaire sur chacun des morceaux. Petit tour d’horizon :
Siren’s Whispering (2:33) : sur une rythmique poussive, des chants de sirènes qui n’en finissent pas de mourir dans un trémolo déplaisant. Huit minutes qui traînent en longueur. Dommage que les mélodies sont belles et déliées.
Dreams of surf (7:59) : Une succession d’arpèges au piano qui ne savent pas trop où nous emmener. D’inspiration Bachienne, elles finissent par se fondre dans un jeu pianistique de Vangelis plus conventionnel, et sa montée émotionnelle caractéristique. Ni trépidant, ni rebutant.
Spanish Harbour (6:42) : Sur une rythmique assez paresseuse, Vangelis pose quelques tierces assez habiles, avant de se fourvoyer dans quatre longues minutes de pastiche de guitare espagnole au son affreusement synthétique. Cet abus de synthétiseur pour imiter un instrument pré-existant est pourtant depuis longtemps balisé, et Vangelis utilise la guitare sèche à merveille sur d’autres disques. Aïe, aïe.
Fields of Coral : (7:44) Une complainte rêveuse de synthétiseur assez convaincante, qui voit se succéder un ballet de sonorités élégant. Peu d’effets et pourtant une atmosphère singulière, comme ce disque en offre peu.
Aquatic Dance (3:44) : Très proche de Chronologie VI sur la structure et les idées mises en place (jusqu’aux arpèges qui marquent aussi le refrain), sauf que l’accordéon a été remplacé par un duo de cordes et de vents. À titre personnel, je trouve la fin un peu bancale, comme si elle était accolée aux deux premières minutes pour faire durer un peu plus l’ensemble.
Memories of blue : Vangelis déploie l’art de son grand piano mélancolique pour se fondre dans ses larges nappes de synthétiseur, et de se lâcher un peu plus dans le final. Ce titre fait beaucoup penser à 1492. Un bon moment dans ce disque, même si le thème de l’océan s’est perdu en cours de voyage.
Songs of the Sea (6:12) : Une orchestration impeccable, un son bien en place (petit chorus façon flûte des Andes). Mélodie peut-être un peu en retrait pour une conclusion d’un disque qui commençait aussi fort.
En conclusion, un disque à réserver, selon moi, aux amoureux de l’album 1492, car il en constitue un prolongement, mais qui est décevant par rapport à son prédécesseur Voices, et qui manque de cette homogénéité qui fait la force de ses albums plus conceptuels.
Lire aussi : Vangelis et le synthétiseur.
6 novembre 2007 à 20:52
Un coup d’épée dans l’eau, si Vangelis a voulu faire un memories of green avec son memories in blue je crois qu’il s’est un peu planté
4 décembre 2007 à 20:10
je crois que s,est un bel album ,sa structure n,est pas mauvaise ,je me suis bien « détendu » avec son ensemble, bon, c,est encore la éniéme fois qu,il rend homage a la grande bleu mais bon, l,ensemble est pas mal, la structure mélodique est présente et pour moi se n,est pas la plus mediocre de sa composition. stephane
14 octobre 2010 à 19:08
« Aquatic dance » semble plutôt inspiré par le premier morceau de champs magnétiques.
28 juillet 2014 à 17:31
Pour moi, Oceanic reste le meilleur album de Vangelis de sa période Warner, même s’il y a quelques lourdeurs de temps à autre, et aussi si 1492 reste encore un best-seller. Mais bon, comme tous les artistes de la musique, les albums se suivent et ne se ressemblent pas.