Timewind est une promenade d’environ une heure formée de deux escales d’une demi-heure chacune. Comme l’explique Schulze dans le livret, un morceau de (sa) musique a besoin de temps pour « prendre vie ». Cet album marque un approfondissement de ses œuvres précédentes, notamment Blackdance (1974), avec un mouvement interne subtil. En 1975, il reçu le Grand prix de l’Académie Charles Cros. Les spectaculaires éléments de sa pochette, qui emprunte ses physionomies spectaculaire aux peintres Dali (l’ami intime d’Edgar Froese) ou Di Chirico, alimentent beaucoup d’interprétations ésotériques ou morbides. À l’arrière-plan, un paysage désertique est parsemé de reliefs rocheux improbables qui semblent dessiner une clé (on pourrait également envisager des ruines). Devant, trois silhouettes fantomatiques décharnées tournent le dos au spectateur. Le regard est ensuite interpellé, de haut en bas, par la représentation d’un crâne posé sur un carrelage en forme de damier. Au dos de l’album, un joli croquis de Schulze donne à voir des indications iconiques l’emplacement des différentes couches successives de Wahnfried.
> Première piste
Bayreuth return, le premier titre, débute par le bruit de vent et le tourbillon synthétique de grappes de notes modulées. La frénétique basse du séquenceur anime ce paysage entre désert et cosmos, avec de longs accords plaqués. Au bout de cinq minutes, une mélodie pointilliste vient à se détacher de cette trame initiale. Ces deux éléments « structurants » du morceau s’effacent progressivement autour de la neuvième minute, pour laisser place à un entrelacs d’accords scintillants, eux-mêmes engloutis par le bruit du vent. Repartant sur les mêmes bases, le morceau s’enrichit d’un solo haut perché, avant de réinstallant le bourdonnement régulier de ses basses. Le clavier est tournoyant, partageant l’avant-plan sonore avec les nappes profondes de synthétiseur. Klaus Schulze s’échappe de la sérénité affichée de la piste atmosphérique. Les cinq dernières minutes offre une accélération brutale très du rythme binaire des séquences de l’ouverture, qui nous amène à une sorte de « transe ».
> Deuxième piste
Le nom de la deuxième piste, Wahnfried 1883, est issu de l’année de la mort de Richard Wagner, et de la ville allemande où ce dernier a construit un théâtre en vue d’accueillir ses opéras sur la fin de sa vie. Pour la petite anecdote, Klaus Schulze utilisera le pseudonyme Richard Wahnfried à la fin des années 70. À mon avis, il est plus consistant, plus mélodique, même si le lien avec les compositions du maitre allemand du classique restent opaques à mon esprit. Les quelque deux minutes d’ouverture de Wahnfried et ses sonorités étranges musique relève de l’expérimental. Son aspect glaçant semblable aux violons désaccordés qu’ils semblent imiter et décupler est d’une plasticité totale. Ici, le synthétiseur du berlinois délivre ses phrases musicales expressionnistes. Elles sont souvent sans relation tonale les unes avec les autres avec l’emphase de l’accompagnement de longs accords tenus. La texture sonore est saturée de fréquences superposées. L’aspect hypnotique de cet ensemble est renforcé par divers effets psychédéliques, qui constellent la première moitié de la musique. Les effets « reverbs » sont beaucoup plus parcimonieux que dans Bayreuth Return. Les phrases mélodiques baissent doucement en intensité, à mesure que le souffle rauque d’un vent synthétique n’annonce la fin du morceau. Extrait de Wahnfried 1883 :
> Conclusion
Je pense que cela transparait dans la description que j’ai pu vous en faire, Timewind est particulièrement hermétique. Il est traversé par une grande ambition symphonique (car autrement le lien avec Wagner serait, selon moi, complètement absent du disque), avec l’addition de thèmes successifs à un propos musical méditatif et auto-réflexif (beaucoup d’improvisations). Une édition collector parue en 2006 propose Timewind en double CD avec des versions alternatives des reliquats des deux titres épiques, plus un morceau inédit de cette époque, considéré par la plupart des analystes comme le pic créatif (avant d’être populaire) de Klaus Schulze.
> Lire aussi : L’analyse musicologique de Pierre malle sur Bayreuth Return.
10 décembre 2007 à 10:48
Un chef d’oeuvre parmi tant d’autres de ce grand bonhomme qu’est Klaus Schulze……je vous signale un projet de concert en France à l’espace Cardin à Paris en Avril ou Mai 2008.
10 décembre 2007 à 19:03
Il y à une petite erreur ds ton article…..le 1er titre se nomme Bayreuth Return et non Bayrouth…….Tu es quand même pardonné vu la grande qualitée de ton blog
..::Webmaster::.. Merci fabrice, mon correcteur orthographique ne m’a pas aidé sur ce coup…
2 février 2008 à 23:54
GRANDE NOUVELLE MES AMIS……..KLAUS SCHULZE SERA EN CONCERT LE 6 AVRIL A LA CIGALE….QU’ON SE LE DISE…….
3 février 2008 à 5:31
Autre grosse nouvelle un album de KS sortira probablement en mai 2008 sous le titre « Farscape ». Lisa Gerrard (Dead Can Dance) a collaboré à ce nouvel opus. J’ai vraiment TRÈS hâte d’entendre ça !
Source: http://www.myspace.com/klausschulze
Photos KS & Lisa Gerrard: http://www.klaus-schulze.com/photos/2007t.htm
11 mars 2008 à 18:28
si une personne peut me donnerune adresse pour pouvoir acheter le disque Timewind ( 1975 ) de Klaus Schulze je lui en serai trés reconnaissant merci d’avance
11 mars 2008 à 19:53
Bonsoir Chantal,vous pouvez aller tout simplement sur le site de la fnac :www.fnac.com ou bien http://www.priceminister.com ou encore http://www.groove.nl
Bonne soirée et peut etre rendez vous le 6/04 à la Cigale
FB
28 juin 2008 à 15:48
Bonjour
Serais vendeur de
timewind 33 t 1975 …
moondawn 33 t 1976….
etat moyen…
ayant…tournés..tournés..
epour collection…
faire une offre avant mise en vente au encheres.
a
laurent
27 août 2010 à 19:45
Un album Majeur dans la musique électronique dite « Berlin School » même si cela est parfois réducteur de le mettre dans un courant.
Pour ceux qui aiment voire adorent cet album, n’oubliez pas la réedition SPV en format large digipack avec 2 CD qui comprennent quelques bonus de l’époque « Solar Wind » ou les bruitages SF (type EMS « A ») vont bon train et des accords string de son Farfisa Pro très proche de « Bayreuth » le tout en plus paisible sans séquenceur, ainsi que « windy times » un petit délire séquencé très sympathique contenant également de la batterie et un solo, hélas seulement sur 5 minutes. Et aussi une version alternative de « Bayreuth Return » appelé « Echoes of times » légèrement plus longue, qui porte la durée a 38′ passé. En fait c’est comme avec une introduction progressive supplémentaire de 8 minutes avant de rentré dans le morceaux original, l’explosion final a aussi été évincé, pour ceux qui ont peur de cette fin soudaine. Celle-ci a été shunté. A découvrir
13 février 2011 à 21:36
L’album sonne comme un premier pic dans l’oeuvre de Klaus Schulze. La maîtrise des appareils électroniques y est totale. L’improvisation règne en maîtresse, culminant lors du second mouvement « Wahnfried 1883″, un chef d’oeuvre de musique planante cosmique qui se clot sur un crescendo de basses absolument dément que Schulze triture et fait vriller jusqu’à emploir l’espace sonore avec une puissance phénoménale. Schulze a souvent du mal à terminer ses compositions. Elles s’interrompent toujours à l’improviste, semblent bâclées ou maladroites. Ce n’est nullement le cas de « Wahnfried 1883″, grandiose à souhait. A écouter les écouteurs à l’oreille.