Giorgio Moroder – Midnight Express (1978)

Giorgio Moroder - Midnight Express (1978) dans B.O. de films 41Jw%2Bp579TL._AA240_Après mon papier « Supernature » de Cerrone il y a quelques jours, le moment est venu de franchir les alpes. Giorgio Moroder, l’italien moustachu, est un des plus importants producteurs et compositeurs de musique électronique et de variétés. L’italien a prospéré sur les terres du disco avec Donna Summer notamment. Midnight Express (1978) est un film américain d’Alan Parker qui conte le calvaire d’un jeune américain interpellé pour trafic de drogue dans les prisons turques. C’est le compositeur de From here to eternityet d’innombrables hymnes d’évènements sportifs (coupes du monde de football, jeux olympiques). J’ai découvert le nom de l’artiste au dos de la compilation d’Arcade synthétiseur qui honorait cet album de deux reprises assez convaincantes. La musique de l’album a été essentiellement composée (ou devrai-je dire – bricolée) à deux mains avec l’allemand Harold Faltermeyer (le créateur du thème de « Beverly Hills cop »), et enregistré aux studios Musicland de Munich, et ceux du Larrabee Sound de Los Angeles et d’Allen Zentz à Hollywood, à côté du réalisateur Alan Parker. Midnight Express a été composé et enregistré en trois semaines, et mixé en deux jours. Le disque est un peu court, et constitué de deux variantes d’un même morceau : Le thème est d’abord instrumental, puis la voix gracile de Tony Benett vient lui donner une profondeur supplémentaire.


> Sortir en disco-turc

Le titre d’ouverture, Chase, possède une patine disco un peu vieillissante. Sa longueur (plus de huit minutes) accentue son implacable abattage de beats rutilants et d’effets sonores assez anecdotiques. La mélodie tourne autour d’un aller-retour entre un son gras et un son de strings assez aigre. Cette ritournelle a inspiré plus d’un remix chez les jeunes pousses électro. Le « Love theme » débute sympathiquement au piano solo, avant d’être débordé par d’immenses vagues de nappes guimauves, avec ce qu’il faut de chorus et d’effet reverbs. Assez pauvre en harmonies et en subtilités, l’ensemble dérive au-delà des deux premières minutes vers une instrumentation pompeuse. Il faut, à mon sens, attendre Midnight Express, pour constater l’envers subtil de l’alchimie électro-pop de Moroder : une mélodie qui serpente sur plusieurs octaves, et qui ouvre la porte à une curieuse séquence intermédiaire de synthétiseurs « néo-classiques ». Une réussite sucrée, qui tient beaucoup à l’utilisation de notes tenues, et de petits tours de mains orientaux. Ensuite, un morceau assez hors de contexte, un blues tout ce qu’il y a de plus académique, dans un mouvement ragtime du piano de David Castle (qui a co-signé les arrangements du disque) et une interprétation suave auquel répond une guitare électrique de Patrick Mc Clure.

The wheel verse totalement dans la « space music », avec quelques bidouillages électroniques et voix enregistrées, avec un final tapageur. Sans grand intérêt. Istanbul opening est un titre plus consistant, avec une intro tissée de multiples bruissements électroniques, qui malheureusement est anéantie en son centre par une mélodie linéaire et ennuyeuse. Vient le titre le plus « spécial » de l’album : Cacophonie (je préfère le traduire en français) : Trois minutes où Giorgio Moroder se fait laborantin musical, avec bruits blancs à gogo et des sons hystériques. Malheureusement, le son tapageur que je viens d’évoquer revient pour mon plus grand malheur.

Vous êtes dispensé d’acheter ce disque, mais en revanche, rien ne vous interdit de vous porter sur des travux ultérieurs de Moroder, ou éventuellement sur son best-of, même s’il y a trop de chansons dans l’ensemble (la remarque est aussi valable pour Alan Parsons project).


> Track-list

  1. Chase (8 :26)Image de prévisualisation YouTube

  2. Love’s Theme (5 :34)

  3. (Theme from) Midnight Express – Instrumental (4:41)

  4. The wheel (2:25)

  5. Instanbul Blues (3:20)

  6. Cacaphoney (2:57)

  7. (Theme from) Midnight Express (4:47)

À propos de Jean-Baptiste

Né en 1977. je ne vis pas de l'écriture, je ne vis pas pour la musique, mais je suis en quelque sorte à mi-chemin des deux. Peut être. ou pas.

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3 Réponses à “Giorgio Moroder – Midnight Express (1978)”

  1. veridis Dit :

    Tout comme toi j’ai découvert Giorgio Moroder via les compilations « Synthétiseurs les plus grands thèmes ». Certaines reprises sont biens d’autres vraiment nul il faut savoir que derrière ces compilations se trouve Ed Starink qui a aussi fait des reprises de « musique classique » avec Bernard Vantier qui n’est autre que notre Bernard Minet national (eh oui bioman…)

    Si tu ne connais pas Ed Starink je te conseille vivement son album « Synthfonie » :-)

    Pour en revenir à Giorgio Moroder et la BO de Midnight Express il n’y a vraiment que le morceau « Chase » qui a retenu toute mon attention et si on fait bien attention ressemble à « I Feel Love » qu’il avait composé pour Donna Summer quelques années aupravant.

    De Giorgio Moroder j’aime beaucoup le morceau « Call Me » qu’il avait composé pour Blondie pour le film American Gigolo.

  2. Francois Dit :

    Surpris par la sévérité du chroniqueur sur « Chase », qui reste un classique qui n’a pas si mal vieilli…. enfin, pas plus que TD, Kraftwerk et consort ;)

  3. Atem Dit :

    de cet B.O.F., The chase est le seul titre intéressant. sinon ses albums From Here To Eternity et E = MC2 sont les meilleurs et ses productions pour Donna Summer dans les années soixante dix valent le coup

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