Dommages et désintérêt. Ayant apprecié leur collaboration avec Shirley Bassey (sur l’excellent et soft History repeating), je pensai que ce disque avait un réel potentiel extatique, et que le single en donnait couleur, et non pas seulement l’illusion. Mais il faut dépasser les mythes (fut-ce-t-il James Bondien) pour s’approcher de la réalité quelque peu exténuante de l’écoute prolongée de ce disque. L’alchimie entre le claviériste Alex Gifford et le programmeur / batteur Will White n’opére que par instants. Certes, j’ai passé de bons moments, comme sur « Take California » quand ça joue pour de vrai, et que les samples apportent un vrai plus.
Le « big beat », courant mis à l’honneur par Fatboyslim à la fin des années quatre-vingt dix, utilise des gimmicks empruntés à la Motown, ce qui est perceptible sur quelques titres de cet album au nom à rallonge. Mais à l’intérieur même des morceaux règnent parfois une anarchie contre-musicale (les claviers maladroitement superposés de Winning style l’illustrent parfaitement). Scratchs et breaks s’enchainent avec limpidité. Des titres amusants (la Beat box-type de « Number of micros », les collages funky de Oh Yeah et Echoe and bounce), mais un son principal bien trop identique d’un titre à l’autre (3,12,13) produisent un ensemble qui m’a beaucoup frustré (Bang on, juxtaposition de batterie et d’affreux bourdonnements électroniques). Dynamique dans les graves, la deuxième moitié du disque ne tient pas la longueur (25 minutes pour les quatre derniers titres). Il emprunte des accents jazz (l’influence de Bill White), mais se contente de les noyer dans un lavis lounge sirupeux. Une vraie déception.
> Track-list
3 décembre 2009 à 12:24
100 % d’accord avec ce qui a été dit. J’ai acheté aussi cet album pour la même raison et j’ai aussi été très déçu. Pourtant Alex Gifford est un excellent musicien et compositeur, mais là, il s’est complètement raté.