Passionnée de composition depuis son adolescence, Emilie Simon a réalisé son premier album éponyme presque à elle toute seule : auteur de ses textes, chanteuse, responsable de la plupart des programmations et arrangements. Le succès de la B.O. de la marche de l’empereur de Luc Jacquet va jeter une lumière bienfaitrice sur son premier album, à 24 ans. Avec un père ingénieur du son, Emilie a un goût inné de la recherche musicale. La montpelliéraine passe une partie de son enfance en sous-sol, dans le studio d’enregistrement de père, à écouter du jazz. À la sortie du Conservatoire, elle rencontre en fréquentant l’IRCAM Cyrille Brissot (professeur d’informatique musicale et de producteur de projets artistiques d’avant-garde), qui participe aux titres Désert, Vu d’ici et Il pleut. Le travail de ce dernier permettra à mademoiselle Simon de développer sa « seconde voix », trafiquée, qu’elle peut également moduler au gré de ses fantaisies en concert.
> Une voix de petite fille
Beaucoup ont rapproché la tessiture d’Emilie avec celle de Björk, qui comme exerce son chant en une série de dérapages contrôlés. Rien d’étonnant, puisque Marcus Dravs, l’ingénieur du son de Björk, s’est fait son pygmalion sur trois titres de l’album (dont son duo sur la corde raide avec le chanteur irlandais Perry Blake). L’album est enregistré entre Montpellier (pour les instruments classiques et la batterie) et Paris. La chanteuse, (faussement) naïve, marque la continuité de l’album de son phrasé roucoulant, son anglais de sa voix pointue et mutine. Ceci dit, hormis le visuel des pochettes qui répondent à celles de l’islandaise, on ne peut confondre ces deux « fées » de l’électricité. Toutes les compositions sont des créations, excepté la reprise d’un titre d’Iggy and the Stooges « I wanna be your dog ». Comment définir Emilie Simon (puisqu’il se trouve qu’elle a mis beaucoup d’elle-même dans ce disque) ? Doit-on la classer dans la catégorie Trip-hop ou variété française ? D’ailleurs pourquoi tout vouloir classer ?
> De l’originalité à revendre
Orchestrations classiques pop ou nu-jazz, arrangements électroniques strié de quelques accents rock. Oui, il y a un peu de tout cela. Aidé du fantasque percussionniste Yvo Abadi, son album offre un paysage renouvelé, alternant balades suaves et comptines pour adultes. Les temps forts de l’album sont Lise, avec sa prose envoûtante, Il pleut, ses violons évanescents et le très zen Chanson de toile. Ni vraiment pop, ni vraiment électro, entêtant mais jamais répétitif. Émilie Simon, si elle tourne le dos sur la pochette de son premier album, envoie à la face du paysage musical français une grande bouffée de fraîcheur et de talent. Définitivement indispensable.
> Track-list
- Désert
- Lise
- Secret
- Il Pleut
- I Wanna Be Your Dog
- To The Dancers In The Rain
- Dernier Lit
- Graines D’étoiles
- Flowers
- Vu D’ici
- Blue Light
- Chanson De Toile
> Voir aussi : Le myspace d’Emilie Simon
30 mars 2008 à 9:26
hello, j’aime beaucoup ton blog
o y trouv souvent quelques perles. Je me demandais pourquoi avoir fait cette precision :: ‘dont son duo sur la corde raide avec le chanteur irlandais perry blake’
..::Webmaster::.. Le fait qu’émilie ne soit pas chanteuse professionnelle fait qu’en face de quelqu’un de plus aguerri, sa voix trahi de légers problème de placement. Ce n’est pas un jugement trop négatif, néanmoins. Ce duo fonctionne, mais par moments seulement. Ca y est je parle comme André manoukian à la Nouvelle star !