Thievery Corporation – The mirror conspiracy (2000)

Pochette de The mirror conspiracyLe groupe Thievery Corporation est un hydre américain à deux têtes composé de Rob Garza et d’Eric Hilton. Que ce soit leurs clips ou leurs pochettes, leur fascination pour le monde feutré des agents secrets (singulièrement celui de James Bond) et de l’exotisme est évidente. Cravate et costume électrique, les deux jeunes gens mène une carrière sans accrocs. Leur deuxième album, en 2000, The Mirror Conspiracy, est une alchimie impeccable de sons latins, de dub et de lounge.


> Un inclassable…    

Catégorisé rapidement au rayon easy-listening, son aura a été assez dévaluée à sa sortie. La moiteur de leur premier album au titre clin d’œil, Sounds From The Thievery Hi-fi, avait ému, celui-ci convainc. Pourtant, il s’agit d’un patchwork sonore où chacun peut poser ses propres images mentales. Le disque a été enregistré du côté de chez eux, aux studios ESL, à Washington, DC.

L’album accueille de nombreux vocalistes au registre varié, Brother Jack, l’ingénue chanteuse française Lou lou, la suave Pam Bricker, See-I, plus une discrète apparition Bebel Gilberto. Le tempo est lent, appuyé tous les deux temps, mais cette découpe du temps est déclinée selon toutes les variantes world qui tiennent au cœur du groupe. Entre orient et occident, des titres comme Indra ou Lebanese Blonde font la part belle au sitar. Ce dernier titre pré-existait à l’album puisqu’il a été sorti en single dès 1998. Des samples de chants arabo-andalous sont également utilisés sur deux titres (Indra et Illumination). Le dub n’est pas oublié non plus. Les instrumentaux déploient une belle maitrise rythmique, faites de breaks frénétiques (Air Batacuda) ou d’enveloppes soyeuses (Treasures, Samba Tranquille) et reposantes.


> …aux rythmes tranquilles   

Roberto Berimbau assure sur les toms et les bidons creux, tandis que les phrases musicales lumineuses font palpiter les claviers. La bossa est l’ingrédient maître d’une soirée chic et réussie. Aux côtés des rythmiques roucoulantes, l’autre élément moteur de la composition de Thievery Corporation est assurément la ligne de basse. Celle-ci, parfois nu-jazz (Shadows of ourselves), parfois acid-jazz (The Hong Kong Triad), assurée par leur plus proche collaborateur, Desmond Williams. Ce producteur de dub et de reggae, natif de la Jamaïque a été débauché pour mettre un peu de soleil dans l’iunivers de T.C.

Le morceau-titre, interprété par Pam Bricker évoque des sonorités proches de celles du groupe Morcheeba.

Pour en finir avec ce délicieux voyage, de beaux arrangements de trompettes permettent de donner une dimension supplémentaire à ces compositions soignées, dont l’efficacité tient beaucoup à son énergie intérieure et sa pureté mélodique. Dans le même registre, vous pourrez goûter aux joies du downtempo avec le groupe Kruder & Dorfmeister, ou bien encore Koop. Un disque définitivement indispensable se réveiller du bon pied les petits matins.


> Track-list

  1. Treasures
  2. Le Monde
  3. Indra
  4. Lebanese Blonde
    http://video.google.com/videoplay?docid=04
  5. Focus on Sight
  6. Air Batucada
  7. So Com Voce
  8. Samba Tranquille
  9. Shadows of Ourselves
  10. The Hong Kong Triad
  11. Illumination
  12. The Mirror Conspiracy
  13. Tomorrow

À propos de Jean-Baptiste

Né en 1977. je ne vis pas de l'écriture, je ne vis pas pour la musique, mais je suis en quelque sorte à mi-chemin des deux. Peut être. ou pas.

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