Space Art – Trip in the center head (1977)

Space Art - Trip in the center HeadSpace Art est le nom du duo électronique formé par Dominique Perrier (claviers) et Roger Rizzitelli (batterie). Ce groupe n’est pas à confondre avec le groupe concomitant Space de Didier Marouani (même s’ils ont occasionnellement travaillé pour lui). Et ce même s’ils ont beaucoup d’attributs en commun, comme les combinaisons de spationautes de la pochette.
« Trip in the center head » est leur deuxième 33 tours, après leur premier album éponyme qui a connu le succès grâce au single Onyx (1977). L’album a été enregistré et mixé en novembre 1977 par René Ameline (qui a aussi collaboré avec Jarre). Les deux musiciens feront partie du voyage pour les Concerts en Chine, aux côtés de Frédérick Rousseau. En réalité, à cette époque, les activités des deux comparses en studio avec divers groupes ou chanteurs de variétés (notamment Michel Fugain, FR David et un certain… Christophe et son groupe Bahamas) ne leur laissait que peu de temps pour pouvoir donner naissance à leurs propres disques (trois LP en tout).

  


 >  La clavier à la vitesse d’une fusée   

Dominique PerrierÀ l’ARP, l’orgue Hammond, l’Eminent et le piano, Dominique allait ajouter les Moog (le Mini et le Polymoog) à son arc d’instrumentiste chevronné pour délivrer avec ce disque un véritable récital pour synthétiseurs analogiques.Et c’est à la manière de Rick Wakeman que Dominique alias « Terra Cotta » constelle ses paysages de grandes montées et de descentes de clavier (Odyssey, Watch it). D’ailleurs y-a-t-il un clin d’oeil au titre de l’album de Journey to the Centre of the Earth ? Toujours est-il que ces faits d’armes au clavier sont entrecoupés de mouvements plus orchestraux (cuivres et parfois, violons), plus sombres aussi. On ne peut pas s’empêcher de penser à Vangelis en entendant certains passages du morceau dense Hollywood Flanger ou plus encore Psychomatique et sa subtile mélodie en crescendo. Ce qui frappe dans les titres des morceaux, c’est la juxtaposition d’univers différents : du français à l’anglais en passant par le modèle de synthé : Odyssey (ARP) et nom d’effet : (Hollywood) Flanger. Mais on le sent bien, c’est surtout la joie de la musique qui fait vivre tout ces titres hétéroclites ensemble dans l’album. Un titre de dix minutes permet de faire dialoguer de profonds sons de basse et divers noises avec le son de batterie très « arty » de Roger « Bunny » Rizzitelli, sur une toile de fond psychédélique.

>  Le « son » des années soixante-dix  

Roger Rizzitelli, le batteur de Space ArtD’autres titres permettent de goûter à des mélodies compactes (Speedway) ou à des climats planants où la grosse caisse fait la loi (Eyes Shade). On peut arguer contre l’album en plaidant que certains de ses sons sont restés définitivement associé aux génériques d’émissions télé de ces années-là. Ce n’est pas faux.
Sans doute François de Roubaix échappe-t-il à ce grief-là, même si leur musique et leur parcours présente beaucoup de similarités. Mais il est vrai que l’attrait de la nouveauté sur tous ces synthés dont les premiers japonais (j’en ai compté six) donne un sentiment parfois baroque dans l’empilement des uns sur les autres. Mais comment nier l’irrésistible attraction que nos presque-saints Daft Punk ont subie de la part de nos anciens musiciens casqués ?


>  Daft Punk vingt ans avant l’heure ?  

Le tube « Nous savons tout », composé l’année suivante, met en exergue le vocoder, qui scande la mystérieuse sentence, a été édité l’année suivante en 45 tours. Ses séquences en spirale entraînent l’esprit dans une transe hypnotique, un peu comme si Kraftwerk parlait français première langue ! Il va de pair avec la (superbe) « mélodie moderne » et son hardiesse harmonique sur l’autre face.
Un disque qui permet de faire un voyage, au-delà du centre de sa tête, dans le son audacieux d’un groupe malheureusement oublié des années soixante-dix. J’espère pouvoir vous faire découvrir d’autres disques de Dominique (et Roger) très bientôt. Le disque est disponible chez Spalax.


> Track-list

  1. Speedway (2:53)
    Image de prévisualisation YouTube
  2. Odyssey (3:56)
  3. Eyes Shade (6:21)
  4. Watch it (2:58)
  5. L’obsession d’Archibald (5:20)
  6. Hollywood Flanger (3:53)
  7. Psychosomatique (10:32)
  8. Nous savons tout [Bonus-1978] (5:35)
  9. Mélodie Moderne [Bonus-1978] (5:45)

À propos de Jean-Baptiste

Né en 1977. je ne vis pas de l'écriture, je ne vis pas pour la musique, mais je suis en quelque sorte à mi-chemin des deux. Peut être. ou pas.

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Une réponse à “Space Art – Trip in the center head (1977)”

  1. luc Dit :

    les francais n’ont jamais été en reste au niveau de la musique dite electronique, des albums a posséder tout est impécable, mélodie, arrangements, compos, bref j’adore.
    a quant une réédition des trois albums en coffret unique ?

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