Voici, compilé pour vous, les sons les plus puissants ou les plus insolites, informations reprises de mes fiches albums.
Dans chaque album de Jean-Michel Jarre, j’ai sélectionné ce qui semblait, à mes oreilles comme étant le son ou le bruitage le plus singulier. J’essaye de rapporter non une explication technique, mais plutôt une analyse sensorielle à l’ensemble de ces pépites qui anime le répartoire jarrien. N’hésitez pas à commenter cette page de façon à ce qu’elle s’enrichisse de vos propres connaissances.
- Oxygène > La voix de soprano dans Oxygène 3. Cette pièce pourrait d’ailleurs exister dans un livret d’Opéra !
- Equinoxe > Équinoxe 4 a subi un raccourcissement au fil des best of et autres live : la sorte de voix androïde qui surgit dans cette version longue a été gommée dans les concerts, est-ce parce qu’elle faisait peur aux gens ? Là où l’on attendrait un effet style vocoder, Michel Geiss invente un son (je crois que c’est un ARP) de toute pièce. Le résultat est fameux !
- Les chants magnétiques > Je ne saurai pas les départager. Jarre enregistre avec son Fairlight un son de train dont les roues crissent, et celui d’un avion-jet qui passe de gauche à droite de l’écouteur. En quelques instants, on a basculé du monde de la musique populaire à celui de la musique concrète. Jean Michel Jarre a toujours soutenu que dans sa musique, un son fabriqué en laboratoire était plus poétique qu’un enregistrement brut, fut-ce des chants d’oiseaux.
- Les concerts en chine > L’introduction du morceau de Souvenir de Chine, polaroid sonore qui parle au coeur sans connaître un seul mot de chinois. C’est vrai qu’après un morceau comme celui, c’est difficile de faire mieux sur le prochain album. C’est peut-être aussi pourquoi Zoolook est si différent de tout le reste de cette époque de paillettes.
- Zoolook > Ce disque est une collection de sons étranges et pourtant, j’ai bien mon préféré. C’est pourtant bien l’ouverture de l’album (Ethnicolor) avec ce cri humain ralentie et démultipliée numériquement. Elle colle exactement à l’esprit de la pochette. On m’a dit qu’il pourrait s’agir de clui de sa compagne, Charlotte Rampling.
- Rendez-vous > Il y a du choix dans cet album. Mais je pense que la tonalité extra-grave qui émerge dans le deuxième Rendez-vous remporte la palme. Il s’agit d’un son qui m’évoque une sorte de ronflement puissant d’une sorte d’ogre ou de dragon dans un conte de fées. Mais vous êtes libre d’imaginer autre chose…
- Lyon / Houston, Cities in concert (live) > Ce sont les petits reportages de la télévision américaine qui servent de transition entre certains morceaux. C’est le côté authentique qui permet d’oublier l’excès de ces concerts.
- Revolutions > Le son de la trompette bouchée que l’on entend sur Tokyo Kid. Ce morceau est étrangement construit, avec des cassures de rythme et de longues phrases musicales.
- En attendant Cousteau > Il n’y a pas de doute, pour moi, le son le plus étrange de ce disque, c’est le sample de la voix du commandant Cousteau qui semble passé à l’envers, dans Calypso 3, fin de siècle.
- Chronologie > La transition entre les parties 1 et 2 : le son de cloche, dans le lointain, est à mettre en relation avec l’orgue d’église qui ouvre la partie 2. C’est un son “mouillé” qui émerge d’une athmosphère d’apesanteur typiquement jarresque. Il s’agit d’une reprise d’un extrait d’Erosmachine.
- Hong-Kong (live) > Le son du digisequencer, qui se marie harmonieusement avec la guitare électrique du brillant Patrick Rondat. Il passe du grave à aigü en moins de temps ‘il ne faut pour le dire.
- Oxygène 7-13 > Puisqu’il n’en faut qu’un, je me prononcerai pour la transition entre Oxygène 12 et 13. Il s’agit d’une espèce de son hybride entre le moelleux du cuir et un bruit de ressort usé vraiment très étrange. Jarre a d’ailleurs réutilisé ce son lors des concerts de l’Oxygène Tour pour faire la transition vers… Oxygène 12 !
Jean Michel déclare : « Je voulais ce son de torsion, qui est vraiment particulier. Je me suis réveillé une nuit avec cette idée. C’est rare d’entendre un bruit dans sa tête et de le faire excatement comme on veut. Je voulais ce son qui était entre le déchirement de bois et puis de caoutchouc, aussi. L’idée c’était que ce son là vienne engloutir, absorber tout l’arrangement d’Oxygène 12 »
- Métamorphoses > Je ne sais pas si cela avait déjà été fait avec tant de justesse, mais j’aime bien l’utilisation d’un son qui évoque un dispositif d’arrosage automatique sur le ravissant titre Miss Moon. Et j’ajouterai le “bip-bbiip !” de la connection 56 Ko qui sert de matrice au sublime morceau Hey gagarin.
- Sessions 2000 > C’est le son de slide guitar que Jarre a su s’approprier, dans March 23, bien qu’il ne soit pas lui même spécialement un fan de musique country. Mais le mélange de jazz, de musique athmosphérique avec ces riffs est déroutant.
- Aero > Parmi toutes les transitions spécialement conçus sur ce projet, il y en a un qui m’amuse beaucoup : le bruit d’un oeuf au plat, qui introduit une mini-reprise rouillée du refrain d’Equinoxe V.
- Teo et Tea : Les gémissements de plaisir d’Anne Parillaud sur le titre Beautiful Agony, qui ponctue tout le morceau. Shocking !
18 décembre 2008 à 23:49
Moi, j’adore ce miaulement de la 2e partie de chronologie 1. Ca me fiche des frissons a chaque fois que je l’entends…
20 décembre 2008 à 3:29
La référence absolue pour moi, puisque c’est un des sons majeurs qui m’ont fait découvrir la musique électronique, et jarre, au cours d’un bref passage radio (grandes ondes, j’avais 11 ans en 1976) : 3’08 sur Oxygène part II, (et son introduction à 3’05) ; curieusement celui qui fait le moins électronique en transition au milieu du déluge des autres bizarreries du morceau (pardon, « part »).
Concerts en Chine (1981) : l’excellent son solo sur l’ouverture à 3’03, avec ses nuances (brillance) et ses délicieux vibratos (pour un final qui retombe comme un soufflé à mon goût)
Revolution : le son de guitare « électronifié », sur London Kid ; le plus drôle, c’est que ça m’a immédiatement connecté aux souvenirs des Shadows : forcément, le guitariste à l’oeuvre est un échappé du « boys band », ce que je n’ai appris qu’après.
Chronologie 1, le (…) à 6’35, surtout les 6 et 7ème salves, dans les basses, le genre à faire trembler les carreaux, et à 7’25, peut être le miaulement sympathique que Jérome décrit (ou 7’58).
Chronologie 3 : le son de la « voix solo » est superbe, appuyé par une mélodie magnifique, et reprise dans les live avec autant de bonheur par un choriste juvénile.
Teo et Tea : Les gémissements de plaisir… : un clin d’oeil au Love in C minor de mister Cerrone ?? ça ne me rajeunit pas non plus quand je me souviens de mon père qui débarque en me disant « c’est quoi cette musique ? »
Metamorphoses : l’intro de Millions of Stars, et ses clapotis à 15/20 secondes
(en passant, un des seuls morceaux potables à mes oreilles, parce que les tendances techno ( )
Top son étrange : assez d’accord avec la remarque sur Oxygene 7-13
3 juin 2018 à 15:45
moon machine est une compilation de sons bizarres