Janvier 1976. Après le disque Timewind, Schulze s’associe au batteur Harald Grosskopf (membre du groupe rock progressif allemand de Jürgen Dollase, Wallenstein) pour composer deux longues pistes atmosphériques de quasiment une demi-heure chacune.
Enregistré au studio Panne-Paulsen à Frankfort pour le label Brain, Moondawn parfait l’art séquentiel et cathartique de Klaus Schulze (KS). Ce sera le premier succès commercial pour le berlinois (400.000 disques vendus), qui avait acquis une certaine popularité par le biais de ses concerts. Le disque avec ses trois morceaux (dont un bonus) sera réédité en 1995 pour Manikin Records et en 2005, dans le cadre de l’inventaire discographique de Revisited Records. Il faut savoir qu’une version retouchée à la marge par KS (depuis le master) circule à sa petite échelle de passionnés.
Du fait de l’apport de Grosskopf, ce disque a un impact aussi bien rock que cosmique. Le nom de l’album, « l’aube de la lune », oblige d’emblée à prendre la hauteur nécessaire à la contemplation du paysage qu’a composé le peintre Schulze. Il est d’ailleurs considéré comme un de ses tous meilleurs albums (voir le sondage d’En attendant Jarre à ce sujet)
> Instruments utilisés
À côté de l’ARP Odyssey et du 2600, Schulze fait place aux synthétiseurs à cordes italien Crumar ainsi qu’à Farfisa. À cette liste de synthés et d’orgues électriques il faut ajouter le Synthanorma Sequenzer. Mais enfin et surtout, c’est la première utilisation de son Big Moog, le gros synthé modulaire raccordé à deux séquenceurs. Ce bricolage de synthé, sur la base d’un Moog III-P lui a été cédé par Florian Fricke (qui devait en manquer, de Fric), du groupe Popol Vuh, en décembre 1975.
> Floating, les notes en apesanteur

De sveltes envolées de claviers entraînent l’auditeur dans une transe progressive. Le volume sonore se renforce petit à petit (huitième minute à peu près) par une séquence de basse binaire dont la pulsation répond aux cymbales et à divers coléoptères sonores griffés ARP. Il se passe dans le final de Floating une sorte de sentiment d’explosivité dans la veine de groupe neveux comme Can. La puissance de ce morceau, mélodieux et logique dans son évolution, donnera naissance à un troisième titre, la Floating Sequence.
> Mindphaser, tant de cerveau disponible !

> En guise de conclusion
Pour me résumer : cet album est un bel éveil à l’univers de Schulze, même s’il est singulier, dans l’esprit de son album best-seller Mirage, mais avec cette dose de nervosité supplémentaire que j’évoquais au début dans le partage rock / cosmique. À écouter de préférence la nuit, chez soi, lumière éteiente, fenêtre ouverte sur les étoiles pour en apprécier toute la poésie et le côté surréaliste.
> Track-listing
- Floating (27:15)
- Mindphaser (25:22)
- 3.Floating Sequence (21:11) Bonus Track ou Supplement (25:22) selon les éditions
Lire aussi : Biographie de Klaus Schulze (partie 1) (partie 2)
- Site officiel de KS (en anglais)
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29 juillet 2010 à 20:01
Trés bel album de Klaus en effet, mon préféré… Pour de futurs voyages cosmiques
Fred