Le duo allemand composé d’Ismail ‘Isi’ Tuefekci et de Jens (ou Jence) Moelle a vu le jour en 2004 à Hambourg, où ils ont mixés à leurs débuts. Leur rencontre s’est passé dans un magasin de disques (eh oui, cela existe encore là-bas). 2004 sera l’année de la sortie de leur premier single, Idealistic (clip ci-dessous), qui sera un carton en Allemagne. Ils donneront également en 2005 leur propre version du tube de la famille White Stripes «Seven Nation Army». Ils ont signé en 2005 avec le label français Kitsuné Music à leurs débuts. C’est sur ce label qu’officient Alex Gopher et Cosmo Vitelli. D’ailleurs leur musique est presque aussi française qu’allemande. Ils ont ainsi eu la chance de pouvoir remixer le titre «Technologic» de Daft Punk, à laquelle leur musique fait souvent penser (basses et mélodies).
La pochette de l’album présente les photos de leurs deux visages à front renversé. Leurs identités ainsi combinées donne l’image d’une allemagne multiculturelle. Nulle part sur la pochette ne voit-on leur visage clairement : une fois de profil, une fois dans le noir, et une fois découpé. Leur style est la house, teinté de new-wave (New Order, The Cure). Jens Moelle chante sur la plupart des titres de cet album.
> Titres 1 à 8
Le morceau-presque-titre, Idealistic est sorti sur White label en 2004. Il est bien représentatif de l’album : une rhapsodie électro qui assène des breaks assassins. Digitalism in Cairo est un retour à une house « brute » qui utilise un sample de The Cure pour obtenir un éclatement kaléidoscopique. Dans la foulée de ce titre, Digitalism rappele sa fascination pour les musiques de films avec un intermède néo-classique et des bruits de foules. Pogo est une modulation toujours très eighties sur le thème de I want I want. Moonlight ressemble énormément à Harder, better, faster des Daft Punk, aux plans de la composition et des textures sonores.
> Titres 9 à 15

Avec Appolo-Gize, la voix acidulée de Jence se pose sur les accords d’un synthé au timbre gras. On tient là l’occasion de se pencher plus précisément sur les paroles, gentiment autocritiques. Nouveau morceau court, Jupiter approach est une atterissage sur un monde de cordes pleureuses et d’arrière-plans métalliques qui sert à mettre sur orbite ce qui constitue le dernier « gros » morceau de l’album, Jupiter Room. Ce titre, tirés par des séquences hypnotiques, bénéficie de divers effets de basse pour en dessiner un relief accidenté. Encore un titre-clé pour apprécier (ou non) l’album sur la base d’un seul élément.
Echoes constitue le final de l’album, avec une mélodie en forme de ritournelle électro, soutenu par une basse à la Around the World.
Voilà, je crois que vous l’aurez compris, le filtre des références pas si lointaines (Discovery est sorti en 2001) peut contrarier le plaisir innocent des oreilles les plus aguerries. Mais il faut reconnaitre à Digitalism, au-delà de leurs influences, un art de la composition qui les placent dans une position intermédiaire, quelque part entre Daft Punk et Justice.
> Track-list
- Magnets (3:50)
- Zdarlight (5:40)
- I Want I Want (3:28)
- Idealistic (4:10)
- Digitalism in Cairo (4:48) (D’après Fire in Cairo de The Cure)
- Departure From Cairo (0:53)
- Pogo (2:26)
- Moonlight (2:52)
- Anything New (4:59)
- The Pulse (4:19)
- Home Zone (2:08)
- Apollo-Gize (2:19)
- Jupiter Approach (1:12)
- Jupiter Room (5:03)
- Echoes (3:37)
- Voir aussi : Leur Myspace
- Note : le disque comprend une piste OpenDisc qui permet d’accéder à des bonus.
1 juin 2008
CD / Divers, CD et Vinyles, Disques 2000 et +