Dominique Perrier (à ne pas confondre avec le cinéaste français) est un des piliers du temple musical de Jean-Michel Jarre. Les deux hommes se sont rencontrés au studio Ferber en 1973 où Jarre composait des paroles pour Christophe, et cette amitié perdure jusqu’à aujourd’hui. D’une famille de musiciens, avec un père violoniste, Dominique s’intéresse à 5 ans au piano avant de prendre des cours de violoncelle (l’instrument de son grand-père). Puis il entreprend des études de lithographie à l’école Estienne, qu’il abandonne pour revenir au piano avec le talent qu’on lui sait. À vingt ans, Perrier faisait des arrangements élégants et jouait de tous les claviers pour de nombreux chanteurs français. Parmi ceux-ci, on peut citer Christophe, bien sûr, mais aussi Michel Fugain et le groupe Il était une fois, ainsi que le compositeur de musique de films Eric Demarsan.
Avec Christophe, au milieu des années soixante-dix, il découvre les premiers synthétiseurs ARP (l’Odyssey) qu’il dompte tant et si bien que l’envie lui prend de monter son propre groupe, Space Art (à ne pas confondre avec le groupe Space de Didier Marouani), aux côtés de son ami batteur Roger Rizitelli. Orgues électriques, synthétiseurs analogiques : Perrier embraye le pas des succès de Jean-Michel Jarre avec Oxygène (1976).
> Space Art, retour vers le futur
Ce groupe curieux endosse des combinaisons étanches et opaques de décontamination qui recouvre leur corps et masque leur visage. En 1977, le succès vient avec le 45 tours « Onyx », issu de l’album Space Art, chez IF records. Deux autres albums rapprochés suivront, en 1979 avec Trip to the center head (toujours chez IF), puis enfin en 1980 avec Play Back (chez Waves records). C’est ce duo que Jean Michel Jarre va contacter pour l’accompagner pour ses Concerts en Chine en octobre 1981, où Dominique va pouvoir s’éclater aux commandes du premier synthétiseur portable, le Moog Liberation.
En 1983, Dominique Perrier participe au projet de Didier Marouani, Paris France Transit, album qu’il défendra avec lui sur scène en U.R.S.S. (qui signifie sans doute Union pour la Représentation des Surdoués du Synthé).
> Sur scène avec Jean Michel
En 1986, Dominique Perrier collabore à l’album Rendez-vous de Jean Michel Jarre, puis à tous ses albums studios suivants jusqu’à Oxygène 7-13. Sa patte est sensible sur la plupart des solos (compliqués à restituer sur scène) dont ceux, souples et admirables, de la suite Calypso et Chronologie IV. Il remonte sur scène à l’occasion du concert de Houston en 1986, où il donne des solos époustouflants qui deviendront le baromètre de tous les spectacles suivants de Jean Michel. Malgré la qualité exceptionnelle des ses prestations, Dominique arbore toujours un visage calme et ne manifeste jamais ses émotions. Toujours est-il que ces aventures aux quatre coins du monde (il sera de tous les records du monde d’affluence) se poursuivront jusqu’au méga-concert de l’anniversaire de Moscou en 1997, avec son cortège de grands souvenirs et ses mois stressants de préparations.
> Stone Age, l’âge de pierre
En 1994, Dominique Perrier fonde le groupe Stone Age (à ne pas confondre avec le groupe Queens of the Stone Age), qui est un mélange d’instrumentistes traditionnels et de touches (de claviers, naturellement) modernes, à la manière de Deep Forest, mais avec un effectif beaucoup plus large. L’esprit général du groupe est de célébrer l’esprit gaëllique d’une manière festive et colorée. Parmi les invités de marque de ce groupe, à côté des cornemuses, flutes, bombardes et autres chanteurs et chanteuses, se brassent des anciens et des nouveaux dans le paysage jarrien. D’abord, le guitariste ami de Jarre, Patrick Rondat, l’équivalant français de Joe Satriani pour la dextérité. Ensuite, le multi-instrumentiste Claude Samard qui deviendra l’un des plus proches collaborateurs de Jean Michel en 2004, et avec que Dominique et Francis Rimbert rejoindra Jarre en novembre 2007 pour Oxygène 3D. Il y a également à la base du projet le bassiste Michel Valy, le bassiste de Jarre et d’Alan Stivell. Enfin, le vieux complice Roger Rizzitelli, qui joue le rôle de percussionniste-dépanneur. De cette époque, Dominique hérite du surnom de Terracotta, puisque chaque membre du groupe reçoit un totem. Dominique Perrier joue de tout, du piano à l’orgue Hammond (instrument que ne fréquente pas du tout Jean Michel), et monte sur scène avec sa légendaire modestie comme un musicien… parmi les autres.Après leur premier album éponyme en 1995, Stone Age est nominé aux Victoires de la musique, battu par un groupe de polyphonies corses. En 1996, suivant le mouvement, Mike Oldfield lui aussi produisait un disque 100% celtique, Voyager. Pour Stone Age, trois autres albums suivront : Les Chronovoyageurs, en 1998 (Sony music), Promessa en 2002 et Terres d’Armoriques en 2006 (CPM Prod).
> Ballon d’Oxygène en 2007
En 2007 comme je l’ai déjà mentionné plus haut, Perrier rejoint Jarre pour interpréter Oxygène live, d’abord en studio pour Oxygène Live in your Living Room, et ensuite pour la tournée en salle européenne, fin 2007 – début 2008, de Marigny à Zurich en passant par le Royal Albert Hall. Il a manifesté à cette occasion une nouvelle fois, en plus d’une grande rigueur dans l’interprétation (jouer sans partition ne lui fait pas peur), une disponibilité bienveillante à l’égard de ses fans. Merci pour tout ceci, Dominique !
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Pas mal de liens intéressants sur cette page perso.
13 mai 2009 à 15:49
Tu as fais ton chemin, bravo.
30 décembre 2009 à 5:07
Le cd eponyme Space Art est en vente en version remasterisée par CZen Prod (Francis Rimbert) :
http://translate.google.fr/translate?u=http://jeanmicheljarre.es/&sl=es&tl=fr&hl=fr&ie=UTF-8
15 janvier 2010 à 18:54
Un (court) message vidéo de Perrier chez CZenProd :
http://www.czenprod.com/presentationarti.html
4 février 2010 à 0:15
Un concours est ouvert à tous pour que 2 remixes de la musique de Perrier figurent sur son prochain album.
http://www.czenprod.com/edito.html
10 avril 2010 à 20:32
Dominique est un grand claviériste, que je respecte et admire aussi : sa dextérité avec un keytar Yamaha KX5 est hors-normes !
« Sa patte est sensible sur la plupart des solos (compliqués à restituer sur scène) » -> Non, pas si compliqués que ça. J’y arrive sans problème de façon naturelle avec le même modèle de keytar (un KX5). Ce n’est qu’une question d’habitude et surtout de travail
14 avril 2010 à 11:27
Les solis (un solo, des solis) de Dominique Perrier, quel pied ! Les deux plus beaux, pour moi, restent celui du final de « Chants Magnétiques 2″ dans la version « Concerts en Chine » et sur « Souvenir de Chine » dans sa version live à la Défense. Les plus époustoufflants restent ceux de « Révolutions Industrielles ».
3 février 2013 à 18:16
un salut dun copain des annees 60 abdo