David Robert Jones, alias David Bowie, c’est avant une apparence, une voix. Son demi-frère Terry va lui faire partager son amour du jazz (Miles Davis et Eric Dolphy) et de la littérature beatnik (Ginsberg et Jack Kerouac). Il apprend la guitare et prend quelques cours de saxophone, auprès de son modèle Ronnie Ross. C’est au cours d’une bagarre au sein de la Technical High School de Bromley, dont il conservera la marque sur sa pupille gauche dilatée. C’est dans cette école qu’il décroche deux diplômes, un en dessin et un autre en xylogravure. Il passe six mois dans une agence de publicité à Londres (Bond Street), avant de se faire virer, par manque d’intérêt.
> Premiers groupes
À partir de 1964, David Jones (futur Bowie) passe dans de nombreux groupes : The king bees (qui est celui d’une chanson de Muddy Waters) avec Roger Allen, Roger Bluck, Franck Horward, Georges Underwood. Puis les The Manish Boys en 1965. Les cheveux longs de Bowie et son look efféminé effraie un peu. Puis il se produit avec The Lower Third, jusqu’en 1966, avec Dennis Taylor (guitare), Graham Rivens (basse), Les Mighall (batterie). Il est à cette époque managé par Ken Pitt, qui lui demande d’adopter le nom de scène de David Bowie, pour se démarquer du nom du chanteur des Monkeys, Davy Jones, au moment où il entame une carrière solo. Il est secondé par John Eager dit The Buzz (batterie), Derek Fearnley (basse) Derek Boyes (orgue) et John Hutchinson (guitare). Bowie signe toutes les chansons, et s’accompagne le plus souvent à la guitare acoustique, son instrument favori.
En 1967, il prend des cours d’expression corporelle auprès du mime Lindsay Kemp à Covent Garden. C’est à cette époque qu’il se passionne pour le théâtre et la poésie (notamment Antonin Artaud). Lui et sa troupe accompagneront Bowie sur scène (comme en 1972 lors du spectacle des Spiders from Mars au « Raimbow »). David Bowie partage son temps entre des apparitions au cinéma, des publicités, et des castings auxquels il échoue. Son frère rentre de l’armée dans un état mental préoccupant.
> Space Oddity
Après son divorce de 1969 avec Hermione Farthingale, David tombe amoureux d’Angela Barnett, dite Angie. Il est alors prêt pour rentrer dans une nouvelle dimension. Bowie enregistre Space Oddity le 20 juin (1969) avec Mick Wayne (guitare), Herbie Flowers (basse), Rick Wakeman (Mellotron) et Terry Cox (batterie). Bowie forme Junior’s eye avec John Cambridge (batterie), Tim Renwick (guitare), son ami Tony Visconti (basse) qui produit son premier album, intitulé David Bowie. Cette année-là, son père meurt d’une infection pulmonaire à l’âge de 57 ans. Il emmenage avec Angela au Haddon Hall. C’est le début d’une certaine reconnaissance auprès du petit monde du rock’n'roll. David compose un nouveau groupe, The Hype, nouvelle mouture des Junior’s eyes, où Mick Ronson, guitar-hero en puissance, remplace Tim Renwick. Angela conçoit les costumes de l’ensemble du groupe, au look délirant, pour un concert au Round House. David Bowie se transforme le temps d’une première partie de Country Joe Mac Donald, Rainbow Man, avec son accumulation d’écharpes et de foulards. Il décide d’épouser civilement Angela Barnett.
Il rompt son contrat de management avec Ken Pitt, pour s’entourer de Laurence Myers et Tony Defries, chez GEM. Woody Woodmansey remplace John Cambridge. Menant une vie dissolue, Bowie commence à goûter à la fumette, et travaille en dilettante sur The man who saved the world (1971), qui sera repris triomphalement par Nirvana vingt ans plus tard. Cette année-là, il va à Hollywood pour la première fois. Tony Visconti s’éloigne de lui pour quatre ans (ils se retrouveront pour le disque « diamond dogs »), en rejoignant le groupe « ennemi » T.Rex. Pendant ce temps, Angela accouche d’un petit Zowie
> This is New York !
Il rencontre Andy Warhol à New York, centre de tous les bouillonnements artistiques de l’époque (Velvet underground, pop art, etc.). Il lui consacrera d’ailleurs une chanson de son futur album. Sa phobie de l’avion l’oblige à venir en navire de croisière. Il fera aussi la connaissance de deux autres grands artistes RCA, Iggy pop et Lou Reed. En fin d’année, Bowie sort un nouvel album, Hunky Dory, qui contient le tube Changes et Starman. C’est alors qu’il créé un de ses personnages les plus mythiques : Ziggy Stardust, à la crète rouge (d’où, parfois, son surnom du coq) et aux larges boucles d’oreilles. Le glitter-rock ou glam-rock est officiellement née.
Sa bisexualité, révélé dans une interview au Melody Maker, est au centre de sa campagne de marketing, menée par Tony Defries début 1972. C’est un véritable choc pour le public, et cela va lui créé de nombreuses altercations et inimitiés par la suite. Il tourne avec son groupe rebaptisé The Spiders from Mars. Le 6 juin, il sort The Rise and fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars. Laurence Lyers décroche et laisse Defries s’occuper seul de la carrière de Bowie, en créant la société de production Mainman. Lou Reed (du Velvet underground) partage la scène avec Bowie lors de leur tournée en Angleterre. Bowie change de compagnie de disques comme une puce saute de chien en chien, ainsi il passe de Gem à RCA, puis à CBS records. Bowie donne aussi un certain nombre de concerts caritatifs. Il produit ou écrit des chansons pour des amis (comme le célèbre Walk on the wild side de Lou Reed). Roxy Music (et son génie du son Brian Eno) font sa première partie en août 1972. Ziggy part pour sa première tournée américaine en septembre 1972. Mike Garson est embauché comme pianiste pour compléter l’effectif des Spiders from Mars.
> La mort de Ziggy
En 1973, la présentation d’Aladdin Sane, qui sortira 21 avril 1973, lui donne une nouvelle fois l’occasion de tourner aux Etats-Unis, puis au Japon, avec l’adjonction d’une vieille connaissance, le guitariste John Hutchinson et des saxophonistes Ken Fordham et Brian Wilshaw. Le 3 juillet 1973, Bowie tue symboliquement Ziggy Stardust sur la scène de l’Hammersmith Odeon dans une vidéo passée à la postérité. Et le teint blanc de Bowie se confond avec les lignes blanches de cocaïne dont il est devenu dépendant. Le batteur Mike Garson est congédié à l’été 1973. Bowie enregistre un disque avec les spiders, Pin Ups, qui sera la dernière incarnation du groupe. Simultanément, études artistiques oblige, il commence à peindre des toiles. Bowie a déménagé à Oakley Street. Bowie créé Halloween Jack pour les besoins de son nouveau projet « Diamond Dogs », paru le 24 avril 1974, avec Mike Garson, Herbie Flowers et Tony Newman à la batterie. Le « diamond dogs tour » s’installe pour 60 dates aux Etats-Unis. Ce sera le grand virage soul de Bowie, impressionné par la musique noire de l’époque (The Temptations). Un double album témoignera de cette tournée de longue haleine, David Live. Bowie prend des contacts aux Etats-Unis avec les plus grands (John Lennon, Mick Jagger) et enregistre même un titre avec Lennon, « Fame ». Il finit par casser le contrat signé avec Defries et Mainman, au terme d’une bataille juridique implacable. C’est sa future maitresse Coco Schawb qui prend sa suite. Installé à Los Angeles mais ayant une oreille dans les clubs de Philadelphie, il sort le disque Young americans (titre qui ne dépareillerait pas chez les Village People), le 7 mars. Puis, en 1976, un disque sombre, Station to station (que Kraftwerk louera dans Trans-Europe Express), dont la tournée commencera à Munich. Le cinéma lui offre des rôles de plus en plus importants, notamment celui du neutre extra-terrestre de « The Man who fell to earth », de Nicholas Roeg, qui connait un vif succès en Europe, car le thème des aliens est très populaire à cette époque-là.
> La période berlinoise
Bowie change de localisation plusieurs fois, en s’installant dans les environs de Montreux en Suisse avec sa femme Angela, puis, au bénéfice de l’enregistrement du premier volet de sa trilogie berlinoise, Low, à Berlin, qui sort le 14 janvier 1977. La pate de l’ingénieur du son Brian Eno, (ex de Roxy Music) est prégnante dans l’album, dont la face B ne comporte pas de paroles du tout. À cette époque, il travaille plus intensément encore avec son ami Iggy Pop, avec qui il cosignera la musique du China Girl, produira un certain nombre de disques (dont the idiot) et tournera même avec lui. Eno et Bowie récidiveront avec « Heroes », aux synthétiseurs bien affirmés. La pochette de l’album est un hommage à l’art du mime. C’est à cette époque que son lien avec les hommes-robots de Düsseldorf, Kraftwerk, est le plus fort. C’est en hommage à Florian Schneider, le leader du groupe, qu’il créé le titre V2-Schneider. Il diffusera également la musique de Kraftwerk en introduction de ces concerts. C’est donc le Stage tour qui démarre le 29 mars 1978 à San Diego sa tournée mondiale, avec Sean Mayes et Roger Powell (claviers), Adrien Belew (guitare), Simon House (violon), Carlos Alomar ( ?) et Raw Moon ( ?). Le double album « Stage » parait chez RCA à l’automne 1978. En 1979, il publie Lodger, dernière collaboration avec Brian Eno. Puis il collabore pour les paroles sur la musique de Giorgio Moroder, tiré de la B.O. éponyme, Cat Power. En 1980, il interprète le rôle de John Merrick au théâtre dans une reprise d’Elephant Man, de David Lynch. Mais les studios le rattrapent vite. Scary monsters, porté par le tube « Ashes to ashes », au contraire de ses expérimentations électroniques lui redonne les honneurs des hit-parades. C’est son dernier disque dû à la RCA de New York. En 1991, il chante avec Queen « Under Pressure » et restera ami de Brian May. Il profitera de cette pause sur le front sur les disques (plus d’un par an depuis dix ans !) pour enchainer les rôles au cinéma, notamment sous la direction de Nagisa Oshima, « Merry Christmas, mister Lawrence », en 1983.
> Let’s dance
Il signe en 1983 chez EMI et explose avec un titre très club, « Let’s dance », qui pour un certain nombre de jeunes générations est le symbole même de l’insolent talent de Bowie. Cette année-là, il fait appel au multi-instrumentiste turc Erdal Kizilcay. L’alliance de la production soignée de Nile Rodgers et de la guitare clinquante de Stevie Ray Vaughan (l’un des meilleurs guitaristes du monde à l’époque) fait des merveilles. Même en l’absence de Vaughan, remplacé par Earl Schlik et Mick Ronson, le Serious Moonlight Tour est un immense succès. Pour contrer les ventes d’EMI, RCA expurge la B.O. de Ziggy Stardust, la comédie musicale de Bowie. Il collabore activement avec Julien Temple, le vidéaste officiel de Depeche Mode.
> La lente descente des 80′s
Les années EMI se poursuivent avec Tonight, en 1984, qui comprend un duo avec Tina Turner. Son demi-frère Terry se suicide en janvier 1985. Le 13 juillet 1985, il fait partie des grosses pointures réunies autour de la cause de la famine en Ethiopie pour le Live Aid, à Wembley. Il écrit un grand nombre de bandes originales, tout en continuant une carrière honorable au cinéma. Il sort l’album « Never let me down », en avril 1987. Suivra le “Glass Spider Tour”, une vaste tournée des stades. La scène est en effet surplombée par une araignée géante en verre, clin d’œil au groupe des Spiders. En 1988, David Bowie renoue avec le souffre en tournant dans le film de Scorcèse La dernière tentation du Christ, mise en musique par son alter ego Peter Gabriel. Tin Machine, son nouveau groupe, voit le jour en 1989, avec un premier album à la clé. Parallèlement, sa maison de disques sort une série de coffrets avec des inédits des années RCA, sous le label Rykodisc. Ce sera le point de départ de sa tournée rétro-futuriste Sound and vision.
> Les années 90 et 2000
Il se fait virer d’EMI pour cause de ventes insuffisantes en 1991. Il devient de plus en plus difficile de se faire produire par une major, aussi Bowie et les siens se tournent-ils vers une petite maison de disques, Savage Records. Tin Machine sort Tin Machine 2 en 1991, puis un album live, produit par Nile Rodgers (monsieur Let’s dance). L’ensemble est très mal reçu par la critique, qui ne l’on jamais ménagé par leur virulence. Bowie tourne pas mal de films, de bandes originale et même un sitcom en 1991-1992. En avril 1993, sa carrière solo semble reprendre du souffle avec la sortie de Black Tie White noise. Le guitariste Mick Ronson décède d’un cancer du foie. Ironie du sort, David Bowie connaitra le même sort en apprenant au monde qu’il souffre du même mal.The Buddah of Suburbia sort en décembre 1993. C’est la musique qui accompagne une série diffusée sur la BBC. Cet album est fabriqué avec la collaboration du mauvais imitateur d’Hendrix Lenny Kravitz et de l’ex-complice Mike Garson. Après quelques années ponctuées de best-of et autres bootlegs, Virgin met la main sur l’artiste et récupère le catalogue de l’artiste à partir des années Let’s Dance. Début 1994, Bowie retrouve Eno pour accoucher d’un disque très conceptuel, Outside, qui est un collage de différents enregistrements entre Kizilcay, Gabrels, Garson et Campbell. En 1997, l’artiste sort Earthling, et pour ces cinquante ans, il donne des concerts de gala, tout en continuant à faire des collaborations avec de nombreuses figures de la scène rock.Heathen (2002) et Reality (2003) sont les deux premiers albums publiés sur le propre label de Bowie, Iso. Il effectue sa dernière tournée avec l’album Reality, pour le plus grand plaisir des fans.David Bowie poursuit son activité de peintre d’une manière soutenu, en témoigne son site internet dédié à sa deuxième passion. David Bowie aurait un cancer du foie.> Voir aussi : le site officiel de David Bowie.
> Discographie (du plus récent au plus ancien album)
- iSelect (2008) [Compilation]
- Heathen (2002)
- Bowie at the Beep (2000)
- Hours… (1999)
- Earthling (1997)
- Outside (1995)
- Santa Monica ’72 (1994)
- The Buddha of Suburbia (1993)
- Black Tie, White Noise (1993)
- Tin Machine Live : Oy Vey Baby (1992)
- Tin Machine II (1991)
- Tin Machine (1989)
- Never Let Me Down (1987)
- Tonight (1984)
- Ziggy Stardust – The Motion Picture (1983)
- Let’s Dance (1983)
- Scary Monsters… and Super Creeps (1980)
- Lodger (1979)
- Stage (1978)
- Heroes (1977)
- Low (1977)
- Station to Station (1976)
- Young Americans (1975)
- David Live (1974)
- Diamond Dogs (1974)
- Pin Ups (1973)
- Aladdin Sane (1973)
- The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders form Mars (1972)
- Hunky Dory (1971)
- The Man Who Sold The World (1971)
- Space Oddity (1969)
- David Bowie (1967)
11 avril 2009 à 19:59
Jolie Portrait !
Mais une énorme bourde : Mick Ronson n’est pas le manager d’Amy Whinehouse !!! (c’est écrit dans le passage Space Oddity)
Mick Ronson sera mort depuis 16 ans fin avril….
..::Webmaster::.. Merci d’avoir relevé gentiment cette bourde ! J’ai retiré le passage incrimé !