Robert (Bob) A. Moog, né en 1934, est l’une des personnalités les plus incontournables dans le développement des synthétiseurs. Concepteur et réparateur (car à l’époque des années analogiques les deux sont liées) de lutherie électronique, on lui doit quelques-uns des claviers électroniques les plus fameux dans les années 70 et 80, dont le Minimoog.
Sa passion pour la « fabrication » de la musique électronique est ancrée en lui. Ingénieur en électricité, aux côtés de son père, il répare des Theremin, instrument qu’il va d’ailleurs modifier ultérieurement, en lui greffant un transistor. Après ses études, il créé la société R.A. Moog en 1953 dans les environs de New York, où il fabrique des Theremins en pièces détachées.
> Le premier synthétiseur de salon

Une dizaine de modèles successifs de Moog modulaires perfectionneront ce premier essai, jusqu’au Modular Moog 55.
> Le disque qui a tout commencé

> Le Minimoog, une révolution

> Moog perd beaucoup d’argent
Progressivement, plus personne ne veut s’encombrer des gros modulaires, ce que la société anticipera en créant un nouveau synthétiseur par an jusqu’en 1980. Ils commercialisent également des pédales d’effets. En 1973, Moog est absorbé par Norlin-CMI (Futur promoteur du Fairlight). Puis leur premier synthétiseur polyphonique apparaît (le Polymooog), avec eux la possibilité de plaquer des accords riches. La concurrence avec ARP est grandissante, pour un marché très réduit. Ceci conduit Robert Moog à essuyer des pertes qui le force à quitter le conseil d’administration en 1977. C’est Dave Luce qui prend les rênes de la compagnie. L’année suivante, Bob Moog créé sa propre société, Big Briar, et retourne à ses premiers amours, le Theremin. Bob revêt à cette époque la double casquette de chef d’entreprise et de consultant en électronique. En 1979, le poids des synthés a baissé ce qui permet à la société de lancer le Moog Liberation, le premier clavier (trans)portable, qui fera le bonheur des claviéristes de pop (Space) ou de funk (Parliament). Les joueurs de synthétiseurs étaient assignés jusqu’alors à la position statique pendant les concerts. On emploie un peu trop rapidement à ce sujet l’expression clavier-guitare.
> Le début de la fin
Puis vient le clavier à mémoire de sons en 1982 avec le Memorymoog, autre révolution copernicienne, qui sera la dernière grosse sortie de la société Moog. Ce clavier, quoiqu’instable, est l’ancêtre vaillant de bon nombre de synthétiseurs programmables. L’analogique vit ses dernières heures. Au début des années quatre-vingt, Robert Moog commente le chamboulement de la synthèse numérique avec pragmatisme :
« Les synthétiseurs numériques n’ont pas la même chaleur ni la même épaisseur de son, mais offre de nombreuses fonctionnalités, pourquoi ne pas essayer ? ».
Malheureusement ou heureusement, Moog n’aura pas le temps d’opérer sa mue digitale. Dès lors, de nouveaux acteurs comme Korg, Roland, Oberheim ou Yamaha, vont saturer le marché du synthétiseur. Celui-ci passera du rang d’instrument de studio à celui de produit grand public, ou encore, de piano économique. En 1993, après dix ans de purgatoire et avoir été lâché par les banques, Moog, qui s’est diversifié en devenant « Moog Electronics » est mis en liquidation judiciaire. L’héritage de Moog Music est émietté à travers différentes petites sociétés.
> L’époque récente

En 2005, sa fille Michelle ouvre une fondation en mémoire de son père, qui s’est fixé comme but d’aider à l’innovation dans le domaine de la musique électronique, et de faire connaître l’oeuvre de son père au travers d’un musée de la musique électronique.
En 2006, c’est un synthétiseur monophonique qui est lancé : le Little Phatty (que l’on peut apercevoir dans la vidéo d’Oxygène 3D sur le set de Claude Samard). Le hasard a fait que la première foisque j’ai vu Robert Moog en vidéo, il parlait… du Fairlight. Et je réalisai brusquement que l’homme qui se tenait là, modestement devant un parterre de professionnels hypnotisé, était, au bout du compte, au centre de quelques-unes de mes plus grandes émotions musicales. La vie de Moog Music, elle, continue, puisqu’ils ont présenté en cette année 2008 une guitare avec des effets intégrés baptisée « Moog Guitar ». Et dire que les premières guitares électriques avaient été justement conçues pour ne pas produire de distorsion ! En tous cas les premiers utilisateurs (dont Lou Reed) sont si enthousiasmés qu’il voulait acheter le prototype de suite.
- Voir aussi : Le site officiel de Moog Music
- Le site de la fondation Robert Moog
- Les différents modèles de Moog à travers le temps.
23 mai 2012 à 7:26
Bonjour,
Il y a une faute dans :
« Les synthétiseurs numériques n’ont pas la même chaleur ni la même épaisseur de son, mais offre de nombreuses fonctionnalités, pourquoi ne pas essayer ? ».
… mais offrENT de …
Alan
23 mai 2012 à 10:36
bon jour je suis à mes debut en musique je gratte un peu à la guitare au piano et la batterie.je voudrai bien recevoire les document pratique en musique pour m’ameliorer.merci