Debut est le premier album de Björk Gudmunsdottir, alias Björk. La fantasque islandaise pose sur la pochette pour Jean-Baptiste Mondino avec l’air recueilli qui cache toute sa force de caractère.
À l’origine de « Debut », il y a la rencontre de la jeune femme avec le producteur de Soul II Soul, Nellee Hooper. Dans le texte de la jaquette, Nellee affirme avoir réécouté chacune des 12 chansons de l’album plus d’une centaine de fois. Le complice de « debut » cosigne la moitié des chansons. Björk, qui vient de sortir du groupe « Sugarcubes », quitte l’Islande pour trouver dans la scène de Bristol (Tricky, Talvin Singh [qui signe la direction des cordes], Massive Attack) l’inspiration et l’aide qui feront de son monde conte de fées une « success story » au sein du label One Little indian d’Island Records.
> Un clip de légende
On a tous en mémoire le clip surréaliste « Human Behavior » qui mettait aux prises une jeune femme aux traits de poupée avec un ours en peluche géant. Et bien, cette image de Michel Gondry retranscrit parfaitement l’atmosphère singulière de cet album, où la voix de Björk passe du ronronnement au cri animal en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. À se pencher de près sur le texte, on constate que Björk est une infatigable infirmière de l’amour (Big time sensuality), dispensant ses bons soins contre une balade charmante de sa petite île volcanique.
> Caractéristiques d’un style
Si Björk a parfois les accents tempétueux de Patti Smith, elle agit également dans le registre de la sirène en détresse (Like someone in love), à la manière de sa compatriote Emiliana Torrini.
« Venus as a boy » et ses rythmes de tablas et les secondes voix d’ «Aeroplane» nous entraine sur un tapis volant, tandis que d’autres titres nous ramène sur la piste de danse (Crying, There’s more to life, Violentely Happy et sa basse qui tricote). La jeune femme, qui s’accompagne parfois au clavier, n’hésite pas à faire appel à des accords de jazz (Come to me, et les cuivres d’Oliver Lake sur Play Dead) pour ses compositions.
En 1993, on n’avait pas fini d’entendre parler de Björk, qui s’est fait un prénom en attendant sans doute de se faire un nom dans le panthéon de la pop music.
> Track-listing
- Human Behavior (4:12)
- Crying (4:49)
- Venus as a boy (4:41)
- There’s more to life than this (3:21)
- Like someone in love (4:33)
- Big Time sensuality (3:56)
- One Day (5:24)
- Aeroplane (3:54)
- Come to me (4:55)
- Violently Happy (4:58)
- The Anchor Song (3:32)
- Play Dead (3:57)
> NB : Une version Dual DIsc avec une version en 5.1 des chansons est disponible.
31 mai 2010 à 20:59
L’Islandaise a été ma porte d’entrée vers le monde fascinant des musiques électroniques via les remixes de ses chansons. Ses trois premiers albums sont excellents (les suivants beaucoup moins), principalement l’acclamé « Homogenic ». Ce « Debut » date de 1993.