> Suite de la deuxième partie de notre histoire de la musique électronique.
Dans la foulée du succès phénoménal d’Oxygène, le groupe « SpAce » du monégasque Didier Marouani remporte lui aussi un grand écho hexagonal avec son titre emblématique « Magic Fly » (1977). La tenue des musiciens rappelle la démarche de groupe aux destins aussi différents que The Residents ou Daft Punk, avec des costumes de spationautes qui leur masque entièrement le visage. Il faut dire que l’analogie visuelle entre le centre de tir de la NASA ou de l’URSS et certaines rangées de synthés était assez commode dans l’esprit du grand public.
> Les succès de 1976
Tandis qu’ABBA passent de l’Eurovision et à la Mondovision, l’Amérique connaît, dix ans après les Beatles, un nouveau groupe numéro un (Dancing Queen, 1976) des ventes non-américain, ogre des hits parades en Angleterre, où huit disques successifs terminent premier du classement, laissant peu de place au rock pur et dur. Car l’époque n’est plus à la sueur sur la piste seulement mais à la confusion entre chambre à coucher et pistes enfumées. Ainsi de l’ancien du club Med Jean-Marc Cerrone, chemise ouverte et bras battant ses toms et ses synthés dans une même fougue, fait descendre l’europe entière sur des dancefloors hédonistes, avec Love in C minor et Supernature et son single aux paroles sans ambages « Give me love, give me all that you got », que la décence me défend de traduire en cet instant.
> Changement de rythmes
1978 : Brian Eno invente la musique ambient au détour d’un album « Ambient 1 : Music for airports », musique au mètre ou plutôt musique au maître, prévue pour tourner dans un aéroport. De sa musique, Eno, qui est peintre de formation, préfère parler de couleurs que de notes et de compositions. Pendant qu’Eno reste au sol, Klaus Schulze fait vrombir ses synthés au décollage pour un de ses albums les plus cosmiques, avec le somptueux double album X (qui n’est pas la bande originale d’un film pour adultes, quoique…).
En 1979, de phénomène culturel, la musique électronique devient un phénomène tout court.
Jean-Michel Jarre créé l’événement après la sortie de son album flamboyant Equinoxe, en prenant possession le temps d’une soirée de la place de la Concorde, dans un spectacle en extérieur suivi par un million de parisiens. Ce sera le premier des méga-concerts qui va consolider la notoriété du lyonnais au-delà des frontières et des obstacles multiples. Le groupe franco-monégasque Space conquière le public russe avec un concept similaire.
En 1979 toujours, la première boite à rythmes programmable au monde (bien que le concept de boîte à rythme fasse l’objet de discussion) est conçu par Roger Linn. Des musiciens établis comme Tangerine Dream ou Kraftwerk vont s’offrir à prix d’or ces batteurs infatigables, pour les intégrer à leur arsenal électrique.
C’est ce modèle, connus dans la langue de Dylan sous le nom de « Rythm composers », qui engendra nombre d’avatars, notamment la Roland TR-808. Loin des Revox d’antan, Première machine à pouvoir mémoriser plusieurs motifs, la 808 et ses sons profonds sera à l’origine d’innombrables tubes. Grâce aux boites à rythmes, puis grâce à des platines conçues spécialement pour leur usage, que ce soit) à Détroit, à Chicago ou à Londres, les DJ vont pouvoir créer des morceaux de A à Z.
> Depeche Mode, emblème de la « new wave »
Parallèlement, des séquenceurs toujours plus sophistiqués permettent de moduler les séquences jouées depuis un synthétiseur. C’est le cas du Roland MC4, dont tombera amoureux Vince Clarke, l’éphémère leader de Depeche Mode.
Daniel Miller signera en hâte le groupe Depeche Mode après les avoir vu sur scène. Ce producteur anglais et membre de « The Normal » créé le label indépendant Mute Records en 1978, et a depuis pris en mains l’avenir du joyau Goldfrapp au tournant du siècle. Avec des tubes tels « Dreaming of me » et surtout « I just can’t enough », la basse cède le pas aux rythmes échevelés et le retour sur investissement de Monsieur Miller sera très intéressant pour un contrat uniquement donné par oral.
> Du synth-pop aux pistes de danse
Les labels se montent comme des champignons dans l’univers de ce qu’on appellera bientôt « cold » puis « new wave », avec Telex, Ultravox, XTC et davantage. Avec une ironie exagérée, certains journalistes assimilent la « wave » tardive de ces néoromantiques (Duran Duran, The Cure) épris de machines à la vague de leur brushing : conceptuellement, cela donne : A-ha, très drôle.Produit par les membres restants du groupe Joy Divison, Orchestral Manœuvres in the Dark [OMD] publie en 1979 le single « Electricity ». Tony Wilson et Martin Hannett créé dans la foulée le club l’Hacienda, haut lieu de la fête dans Manchester. « Electricity », avec claviers tournoyants au premier plan. L’Angleterre se découvre un équivalent décomplexé de Kraftwerk. La musique industrielle, incarnée par DAF, les belges de Front 242 (dont le webmaster prépare un portrait) et Human League (jusqu’en 1981), adapte une attitude anarchiste à une musique chaotique. Ces groupes sont à la lisière de la musique techno. D’autres, comme Gary Numan, prolonge les expérimentations du couple infernal Bowie-Eno de Low dans des hybridations qui deviendront des références dans le monde de l’électro-pop. Je m’étonne d’ailleurs que le nom de Numan et son premier groupe Tubeway Army, auréolé d’une première place dans les charts anglais, soit si diminué au regard de son talent dans les histoires officielles de la musique électronique.Les américains subversifs et iconoclastes que sont « Devo » sont les alter egos du groupe décadent et contestataires de Cabaret Voltaire, dont les concerts se terminent immanquablement par des émeutes. Ces protégés de Brian Eno apparaissent coiffés d’un cône de signalisation qui rappelle les premières pochettes de Kraftwerk.
Autour de 1979-80, Robert Moog créé le premier synthétiseur portable en bandouillère, le Moog liberation, qui, malgré son poids (7 kilos) permet aux claviéristes d’avoir la liberté de mouvement d’un guitariste tout en ayant deux oscillateurs au bout du manche pour pouvoir moduler le son.
> La lente tombée de la fièvre disco
À New York, le club qui succède dans l’esprit au « Loft » de David Mancuso est le « Paradise Garage » de Mel Cheren, en 1979, où officie Larry Levan, sans doute le plus grand DJ de l’histoire. On peut rentrer dans ces clubs à condition d’avoir un grain d’excentricité ou d’être une tête connue comme celle d’Andy Warhol. C’est là que s’échoueront les dernières vagues disco, notamment homosexuelles (Sylvester, Village People, etc.). Le disco, pour schématiser, toute considération vestimentaire mise au placard, démarre et se termine avec Donna Summer, avec les cris orgasmiques de « I love to love you baby », se termine dans la complainte du footballistique« I will survive ». Pendant ces quelques années, tout le monde, du chœur policé des Bee Gees à Rod Stewart en passant par Blondie (Heart of glass) et les Stones se mettent chacun, contraint par la déferlante, au rythme disco le temps d’un album.
> L’anènement de la norme MIDI
Le tournant des années 80, est en plus du renouveau esthétique né de la résistance au modèle américain disco en Europe (et par à-coups, aux Etats-Unis même), et une alternative au punk anglais, un tournant majeur du point de vue technologique. En effet, avec la volonté indépendante et déterminé de Dave Smith (Sequential circuits) de faire dialoguer les machines des « frères ennemis » de Roland et d’Oberheim en 1981, séquenceurs, boîtes à rythmes et claviers maîtres. Ainsi va naître l’embryon de ce qui va s’appeler d’abord le MIDI, puis le General MIDI, un langage numérique qui est toujours d’actualité aujourd’hui.MIDI signifie « Musical Interface for Digital Instruments » (Interface Musicale pour Instruments Numériques). C’est en 1982 que le premier synthétiseur MIDI est lancé, mais il faut attendre l’année suivante pour voir les instruments japonais adopter les broches spécifiques qui permettent de s’ancrer dans une nouvelle ère numérique. L’album de Kraftwerk Computer World est à cet égard, prophétique.En 1982, Vangelis fait rentrer sa musique synthétique néo-classique dans la lumière d’Hollywood en remportant un oscar pour la musique du film (assez quelconque au demeurant) Les chariots de feu, de son ami Ridley Scott.
> Le Fairlight, de plain-pied dans l’informatique musicale
Les échantillonneurs numériques, d’abord le Fairlight CM-I (1979-80), puis le S1000 d’Akai, permettent aux musiciens d’intégrer des sons capturés à une mémoire dédiée.Le Fairlight CMI, plus communément appelé « Fairlight », dont un prototype est construit dès 1979, est conçu en Australie par Peter Vogel et Kim Ryrie. Telle une poche de kangourou, l’ordinateur (8 bits) de cette époque pouvait numériser un nombre [très] limité de sons, que l’on pouvait ensuite jouer comme d’un son « expressif » sur deux claviers de six octaves. Grâce à un écran, on pouvait également retoucher l’histogramme des échantillons grâce à un stylo numérique. La classe, quoi ! Seuls quelques artistes majeurs tels Peter Gabriel, Art of Noise, Herbie Hancock, Brian Eno, Keith Emerson et bien sûr Jean Michel Jarre purent s’équiper à sa sortie de cet engin dont le prix avoisinait le million de francs. On devine le Fairlight sur l’album les Chants magnétiques de 1981, mais il faut attendre Zoolook et le gonflement de la mémoire de ce type de machine pour que Jarre puisse faire la démonstration insurpassable de sa plasticité sur les voix humaines.
> Planet Rock, planète Jackson, 1982 : et le hip-hop prend une nouvelle dimension
Armé de la mythique boite à rythme Roland TR-808, Afrika Bambaataa (du nom d’un chef zulu du XIXe siècle), le claviériste John Robie et son producteur disco Arthur Baker vont révolutionner le monde du hip-hop. J’inclue non seulement Bambaataa dans ce mouvement copernicien, mais aussi deux autres. D’abord Kool Herc (venu de la Jamaïque apporté son expérience du dub -l’ancêtre des remixes – et des « sounds systems ») puis Grandmaster Flash, les deux principaux instigateurs du mouvement des « block-partys » (fêtes de quartiers). Empruntant à James Brown son « flow », les pionniers de hip-hop Sugarhill Gang avec « Rapper’s delight » remplacent ses gimmicks de guitare et ses hoquets de voix par des « bips », des « cuts » et des « scratchs » (merci Grand Wizard Theodore, inventeur par hasard de cette technique dans les années 70 qui consiste à faire sauter le disque).Mais replaçons-nous dans la « chasse aux vinyles » qui a court à cette époque chez les disquaires spécialisés. Nous sommes en 1982, dans le Bronx et la musique scientifique et industrielle de Kraftwerk (et plus particulièrement du titre Trans-Europe Express), qui passe sur certaines radios audacieuses, va être récupéré par les musiciens noirs. Créé en 1982 dans la précipitation et l’illégalité qui sied à l’underground mais édité en version album chez Capitol en 1986, le morceau « Planet Rock » reprend des extraits des albums de Kraftwerk, samples intégrés dans un univers déraillant d’effets sonores loufoques et d’accents orchestraux obtenus en studio par le Fairlight de Tom Silverman.
La rencontre entre virtuosité verbale et technologie toute-puissante est un dopant phénoménal de la musique des rues. Les puristes du hip-hop lève des objections éthiques à cet horizon florissant, arguant avec raison de l’importance de la gestuelle du « scratcheur » sur vinyle opposé à l’informatisation d’effets semblables.
« Planet Rock » est concomitant du méga-show du binôme Michael Jackson-Quincy Jones et leurs ciseaux numériques, qui pique allègrement chez Manu Dibango le thème de « Soul Mokassa », et fabrique le solo de guitare de Eddie Van Halen à partir d’une cinquantaine de prises différentes. Merveille de production et usine à tubes, « Thriller » est l’album le plus vendu de tous les temps.
> 1983 : Bouillon de culture club
Tandis que la HI-NRG des Pet Shop Boys relève les tempos hérités de la première époque Giorgio Moroder, le maxi-single Blue Monday et son format de sept minutes et sa rythmique surnaturelle sera l’équivalent pour le rock de ce qu’a pu être « I feel love » de Moroder pour la musique pop. Un vrai lifting !L’auteur de ce maxi-tube, New Order, aboli en 1983 les frontières entre musique de danse d’une nouvelle boite à rythmes et l’esprit rock de feu Ian Curtis. Dans le même temps, de l’autre côté de l’Atlantique, Herbie Hancock, suréquipé et dirigé par Bill Laswell, donne au monde un curieux assemblage de scratchs, de samples et de batterie échantillonné, avec sa missive breakdance « Rockit ».
À Chicago, cette année-là, Jesse Saunders publie les prémices de la « house » avec « On and On », produit notoirement avec la Roland 808, sur les décombres de la scène disco (« Bad girls » de Donna Summer). La date officielle de naissance de la house généralement avancée est plutôt 1985, avec la création de la boîte à rythmes Roland 909. Les radios locales se chargent de faire rejaillir toutes ces créations avant-gardistes.
Enfin si l’on tourne les yeux vers le Japon, où Ruichi Sakamoto triomphe avec son groupe Yellow Magic Orchestra, 1983 c’est l’année du synthétiseur MIDI Yamaha (qu’est pas moto) DX-7, couvert de boutons, et sa banque de son quasiment illimitée. Ce synthétiseur, le plus vendeur de l’histoire avec 200.000 exemplaires écoulés, est le symbole de la standardisation de l’équipement musical autour d’un synthé hyper-programmable. En fait le grand jeu dans les années 80 était d’identifier les chansons qui ne comportait pas de DX7 (même le vénérable Ray Charles a cédé), et ce n’était pas toujours évident d’y gagner !
Enfin, comme pour les débuts de l’analogique, les premier synthés numériques étaient mono-timbraux, mais cette situation ne dura guère.
> Naissance de la techno
En 1985, à Détroit, Juan Atkins est le premier DJ à travailler sur deux boîtes à rythmes simultanément et il devient l’authentique pionnier de la techno au sens où on l’entend aujourd’hui. Son titre fondateur, qu’il a publié sous le pseudonyme Model 500, se nomme « no UFO’s », et le mot techno lui-même vient d’un livre traitant des extra-terrestres déjà présent sur terre de Alvin Toffler, « La Troisième Vague ». L’émulation née du désir de s’extirper d’une réalité prolétaire et industrielle douloureuse (les fermetures des chaines automobiles de Motor City) entre Derrick May, Jesse Saunderson et Atkins leur ouvre un horizon large comme la voie lactée.
24 janvier 2011 à 4:56
Je voudrais juste signaler une (petite) erreur dans cet excellent article:
Les Chariots de Feu, pour lequel Vangelis a reçu un oscar, est un film de Hugh Hudson.
Le film de Ridley Scott auquel Vangelis a participer est BladeRunner.
30 décembre 2016 à 5:31
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