Broken China est le deuxième album solo de Richard Wright, douze ans après le premier, le claviériste et membre le plus discret du grand groupe Pink Floyd, qui est malencontreusement décédé en 2008 d’un cancer.
Il est né de la collaboration de Rick Wright à la composition et d’Anthony Moore aux paroles et aux arrangements. Les deux hommes ont travaillé ensemble pour la tournée de Division Bell. C’est dans le studio Harmonie, le studio personnel de Richard en France, que l’album a été conçu.
La pochette de l’album est réalisée par un habitué des visuels des Floyd, Storm Thorgerson. Sur le recto, une femme se désintègre en carreaux de céramique, au bout d’un plongeon dans l’eau. Cette allégorie correspond à l’instrumental qui démarre l’album « Breaking Water ».
> Un disque personnel à plus d’un titre
Alors qu’il n’avait que prêté sa voix aux chansons de Pink Floyd, Richard enfile le rôle de narrateur dans ce concept album.La voix est rauque, profonde et forme des volutes graciles. Le vibrato est élégant et tout en retenue.La diva irlandaise Sinead O’Connor l’accompagne en duo sur l’insipide « Reaching for the rail » et brille en interprétant « Breaktrough ».
Breakthrough, chanson pleine d’énergie a eu la chance d’avoir une vie après cette album, en étant reprise par David Gilmour sur scène.
> Structure de l’album
L’album se divise en quatre parties de quatre morceaux chacun. Il est question de lutte contre la dépression de sa petite amie de l’époque, Millie.La première partie traite de l’enfance de Millie. La deuxième, de l’adolescence et du chemin de construction de la future femme de Monsieur Wright. C’est une succession d’instrumentaux qui vont de l’ambient au jazz-rock en passant par le rock gothique (Runaway). « Interlude» sépare l’album en deux d’un blanc de dix seconde. La troisième partie évoque la dépression elle-même, et du transfert de la bien-aimée vers son partenaire. Enfin, dans un quatrième temps, il s’agit de la rémission.
Parmi les musiciens confirmé autour des claviers scintillants de monsieur Wright, notre frenchy new star Manu Katché, les guitares électriques de Tim Renwick (membre additionnel de Pink Floyd), Steve Bolton et la guitare acoustique de Dominic Miller.
Quand à Pino Palladino, il se «promène» sur sa basse sans fret et sans reproche.
> Palette de sons en clair-obscur
L’ouverture a un cachet atmosphérique à souhait. À côté de morceaux typiquement « Floydiens » (ou devrait-on dire, Watersiens), «Night of thousand fury toys» et «Woman of custom», Wright explore sa voix et des gammes chromatiques hautes perchées où il lance des soli de guitares déchirantes. Les nappes sont sombres, jouxtant des effets sonores tourbillonnants. Pour faire contraste avec le coté volontairement stridentes de certaines sonorités, Wright a loué les services d’un violoncelliste, Sian Bell. Il en résulte une impression de déliquescence tout à fait stupéfiante (Unfair ground). Sweet July renoue avec la balade romantique, avec un piano moelleux de premier plan.On peut admirer la grande quantité d’ambiances différentes qui règne sur Broken China, toutes parfaitement maîtrisées, mais qui prises indépendamment, ne permettent pas d’immensité du talent de l’un des claviéristes majeurs du siècle passé.
D’autant recommandé à ceux qui souhaite dépasser l’écoute des standards du groupe de Pink Floyd. Écoutez à ce sujet la sagesse de Rick : « Si je vends 10% en solo de ce que vend le groupe, je suis heureux ! » On l’est en écoutant ton album Rick. RIP
> Track-listing
- Breaking Water (Wright/Anthony Moore) – 2:28
- Night of a Thousand Furry Toys (Wright/Moore) – 4:22
- Hidden Fear (Wright/Gerry Gordon) – 3:28
- Runaway (Moore) – 4:00
- Unfair Ground (Wright) – 2:21
- Satellite (Wright) – 4:06
- Woman of Custom (Moore) – 3:44
- Interlude (Wright) – 1:16
- Black Cloud (Wright) – 3:19
- Far from the Harbour Wall (Wright/Moore) – 6:19
- Drowning (Wright) – 1:38
- Reaching for the Rail (Wright/Moore) – 6:30
- Blue Room in Venice (Wright/Gordon) – 2:47
- Sweet July (Wright) – 4:13
- Along the Shoreline (Wright/Moore) – 4:36
- Breakthrough (Wright/Moore) – 4:19
31 octobre 2008 à 21:58
la disparition de Rick Wright m’a beaucoup affecté, pourtant je ne le connaissais pas personnellement mais à le voir en concert (divx) ou à lire des interviews de lui je pense que cet homme devait être une personne très chaleureuse et très sensible.
Brooken China est un album sombre et la voix de Rick Wright colle parfaitement à cette ambiance parfois pesante, aborder le thème de la depression n’a pas dû être chose facile pour l’homme, ni le compositeur qu’il est, mais il s’en sort vraiment bien. Un album à écouter la nuit pour s’impregner encore plus de l’album qui ne laissera pas indifferent…