Marboss – Electrotherapies (2008)

Pochette d'Electrotherapies de MarbossVoici, tout de rouge vêtu, le troisième album - accrocheur pour les fans de JMJ ou d’Underworld - de Stéphane Marchal alias Marboss. Electrotherapies est un remède contre des productions un peu lisses actuelles. Le visuel, sur lequel un mannequin porte des couleurs inversés par rapport aux costumes de Kraftwerk à l’époque de Man-Machine (rouge et noir au lieu de noir et rouge), est signé Marboss et Alexandre Notteau-Delaigue. Electrotherapies est édité sous le label Dreaming, division de Musea.

Cet album contient de nombreuses allusions à la pop synthétique des années 80 et 90, comme le précédent. Le son de l’album est chaud et les compositions sophistiquées, avec des couches successives de « vernis électronique ». De nombreux thèmes sont balayés dans ses thérpaies électroniques, du sexe (Latex) à la religion (Alpha Omega). Revue de détail.

Astral Projection : Belle progression harmonique. Ouverture de style symphonique avec un canon de chœurs numériques et de sonorités électro.

Anxiogène : Encore un 100% instrumental, fondu enchaîné avec le titre précédent. Nouveau thème musical. Nombreux effets sonores. Mélange de sons clairs et de sons sombres. (Contraste constant dans cet album). Montée vers le final épique bien amenée. Des souffles ponctuent la fin du morceau. Avec Anxiogène, on est au coeur du concept d’Electrothérapies.

Autoroute : Clin d’œil appuyé au démarrage d’Autobahn de Kraftwerk, avec le moteur et le klaxon. Le morceau démarre quand une voix de femme dit « A la fin de la route, prenez l’autoroute », avec le ton neutre d’un GPS. Sonorités de style trance. Se termine avec « vous êtes arrivés ». La mélodie n’est malheureusement pas assez en avant par rapport aux cascades d’effets pour mon goût.

Mediomotrice : C’est l’hommage de Marboss aux trente ans d’Oxygène. On y remarque des sonorités de VCS 3. La batterie évoque Oxygène 4 et les arpèges font penser à Oxygène 1. À partir d’1’30, le morceau marque une pause assez longue. L’ensemble manque peut-être un peu d’emphase.

Out of memory : Introduction d’un son plus « dur » que le début d’Electrotherapies. Boite à rythmes avec de nombreux claps, dans le style des années 80 (Depeche Mode ou New Order). L’ancien « breakdancer » qui sommeille en Stéphane sort du tombeau. Textes en alternance anglais et français. Nappes brillantes qui porte la ligne mélodique de l’ensemble.

Ankaa : Prolonge l’atmosphère et la texture d’Out of memory, avec les mêmes nappes et une basse synthétique prédominante. Nombreuses touches électro, pour un mélange de sons chauds et froids. Le titre Ankaa reflète le côté abstrait de la musique.

Latex : Voici un morceau au titre plus qu’évocateur. Latex s’orne d’une rythmique industrielle. Vocoder et cris orgasmiques féminins qui montent en puissance. La mélodie est ramifiée autour de courtes phrases dites au vocoder. Pas beaucoup de prises de risques pour ce titre, qui ne fait pas déplaisir plus qu’il n’enthousiasme.

Shoot out the stars : Percussions dans la continuité du titre précédent. Bruitages électro assez communs. Rien de nouveau sous les étoiles.

Beat conductor : Sandy, la chanteuse à la voix fantomatique forme un chapelet de phrases énigmatiques. Fond trance et rythmes saccadés, qui explique le titre de la piste. Le morceau est séparé en deux moments, et les cloches tubulaires carillonne à la fin de la piste. Une des belles réussites de cet ensemble.

Synopsie : Cette piste sonne particulièrement 80′s, grace à son atmosphére « dark ». Le messin déploie une belle mélodie qui en ferait une bonne musique de film pour un film à suspense.

Train grande vitesse de l’est : Le tube à grande vitesse de l’album, qui fait suite à la commande de la SNCF (voir papier général) pour l’inauguration du TGV. Grande inspiration de Kraftwerk, Sauf qu’ici les voix allemandes ont été remplacées par du français, et déclame les caractéristiques du TGV-est. Une touche organique en plus.

Les larmes de Cupidon : Musique en suspension. Rythme trop rigide mais textures très intéressantes. Est de la famille que Mediomotrice. Éclats de pianos et arpèges et ambiance vaporeuse au menu.

Alpha Oméga : Voix de prédicateur en fil rouge, qui fait référence à l’Évangile selon Saint Jean de Pierre Henry. Elle tonne : « Je suis l’alpha et l’omega ». La boite à musique reproduite ici est très proche de celle de la version Aero de Chronologie VI. Nappes soyeuses et basse binaire manière « Fade to grey » pour un morceau très dancefloor.

A découvrir dans la version album du moins, trois bonustracks, dont un mix de Train Grande Vitesse de l’Est avec la rythmique caractéristique de Trans-Europe Express. Voici ce que disait Marboss en 2002 à Nouvelle Vague : « Je travaille beaucoup en suivant le concept de plans sonores. J’aime les albums dont on peut découvrir de nouveaux plans, de nouveaux sons au fur et à mesure des différentes écoutes. »

Globalement, un album  intéressant, accessible tout en étant guidé par un goût de l’expérimentation, mais avec peut-être quelques passages superflus.

Voir aussi : Site officiel de Marboss.

À propos de Jean-Baptiste

Né en 1977. je ne vis pas de l'écriture, je ne vis pas pour la musique, mais je suis en quelque sorte à mi-chemin des deux. Peut être. ou pas.

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