Le duo électronique The Chemical Brothers est composé de Tom Rowlands et d’Ed Simmons. Ils sont nés respectivement en 1971 et 1970. Ils étaient scolarisés dans le même établissement dans le sud de Londres, avant de déménager pour mieux se retrouver plus tard. Passionnés de musique, notamment de hip-hop et de New Order, ils fréquentent très tôt des boites de nuit branchées au milieu des années 80. Rowlands démarre une éphémère expérience en trio nommé Ariel. Ed et Tom deviennent DJ à Manchester, sous le nom de scène « 237 Turbo Nutters ». Gagnant les bancs de la fac d’histoire en 1989, ils deviennent « The Dust Brothers » et commencent à acheter du matériel à sampler. C’est de là que naît leur premier titre sous ce nom, Song to Siren, sous leur label confidentiel « Diamond records », morceau qui est basé sur un sample de Dead can dance. Le titre, au style très sombre, est remarqué par le DJ Andrew Weatherhall, qui le publie sous le label Junior Boy’s own en 1993. Les Dust brothers ont déjà leur méthode, décrite en ces termes par Simmons : « On enregistre, on mixe en direct et on voit comment réagit le public. »
> Naissance du big beat
En janvier 1994, ils mélangent dans un shaker informatique rock (essentiellement la guitare électrique) et techno infusé de hip-hop pour définir un nouveau « gros » mot dans l’histoire de la musique : le « big beat ». À l’origine de ce nom, le titre Chemical beats, qui servira ultérieurement à construire leur nom de scène définitif. Pour les deux londoniens, en 1995, commencent les remixes à succès, notamment la phénoménale reprise de Voodoo Child de The Prodigy. Ils mixent à cette époque au Heavenly Sunday Social Club à Londres, où ils font la connaissance de Noël Gallagher, du groupe pop Oasis. Ce dernier jouera un rôle important dans leur carrière.
Ayant abandonné le nom « Dust » à la mi-95, suite à une procédure lancés par un groupe éponyme (en réalité, un collectif de hip-hop proche des Beastie Boys), ils sortent leur premier album sous le nom de Chemical Brothers.
Ce premier album, j’y viens, s’intitule « Exit planet dust », en clin d’œil à leur ancienne dénomination. On trouve déjà leur célèbre logotype qui forme leur nom, et qui suit le groupe depuis. Le succès est foudroyant, et ils accèdent dès leur premier single annonciateur, Leave Home, à la dix-septième place des charts britanniques. Il y aura ultérieurement Life is sweet, chanté par Tim Burgess (chanteur des Charlatans), en vingt-cinquième position.
> La notoriété mondiale
Les Chemical se lancent alors dans une tournée mondiale, aux côtés d’Orbital et d’Underworld, sur les routes des Etats-Unis et de l’Europe continentale, au printemps 95. La major Virgin les débauche, à la condition expresse des deux hommes de posséder leur propre label, Freestyle Dust (ils y tiennent quand même, à ce « Dust »). Peu avant Noël de cette même année, les deux groupes les plus en vue du Royaume-Uni, à savoir The Prodigy et The Chemical Brothers, sont réunis sur la scène de la Brixton Academy de Londres. Ce lieu deviendra une des salles fétiches du duo. Huit mois plus tard, c’est toujours avant Noël, mais cette fois-ci Noël Gallagher d’Oasis qu’Ed et Tom se produisent en deuxième partie, devant les 125.000 amateurs de rock stadiers du festival Knebworth.
Le groupe prend pour sa première partie à Londres un duo jusque là inconnu qui mais dont le nom à défaut des visages va bientôt boulerverser le monde de l’électro : il s’agit bien sûr des Daft Punk.
Noël Gallagher accepte de prêter sa voix en (disque d’)or pour ce qui deviendra le premier numéro un dans les tops, Setting sun, un délire psychédélique. Pour l’anecdote, des avocats des Beatles perdent leur action en justice devant le trio au sujet d’un conflit de droits d’auteur. Ils croyaient avoir reconnu un passage de la chanson hallucinogène « Tomorrow never knows » dans l’instrumental, mais ils sont déjugés par un musicologue. Plusieurs fois invités à l’émission de référence Top of the Pops, ils déclineront l’invitation, et se contenteront d’envoyer des clips à leur place. Autre extrait de leur deuxième album, Block rocking beats décroche les honneurs de la première place des charts anglais en mars 1997.
> L’album historique
« Dig your own hole » amplifie l’engouement autour du précédent disque, et accentue la dimension internationale de ce phénomène. En effet, il se place d’entrée à la quatorzième place du billboard U.S., ce qui, pour un album d’acid-house, est unique dans l’histoire.
L’album comporte une série de titres enchaînés, idéal pour les DJ un peu fainéant ou manquant d’imagination. Entre cet album et le suivant, « Surrender », un certain nombre de remixes sont édités, majoritairement des instrumentaux, tout le long de 1998. 1999 : Le groupe se rapproche du vidéaste Michel Gondry, dont ils avaient découvert le travail (comme une large partie du monde) à travers les clips de Björk. C’est lui qui réalisera le clip de Let forever be (image ci-contre) et surtout de Star Guitar.
Mais le tube qui va porter véritablement les clubs et les radios est « Hey boy, hey girl », qui gagne vite le statut de titre emblématique, avec son refrain « Here we go ». Un DVD de leur tournée américaine est édité. Ce disque leur permet aussi de concrétiser un de leur fantasme. Sur Out of Control, ils travaillent avec le chanteur de New Order, Bernard Sumner, l’idole de jeunesse. Il collabore à nouveau avec Tim Burgess, plus une pléiade d’autres artistes, dont le chanteur de Mercurey Rev, Jonathan Donahue.
> L’an deux mille se peint en blanc
Tout au long de l’an 2000, les « frères chimiques » multiplient les festivals, dont celui de Glatonsbury (pluridisciplinaire). Entre deux sets de DJ, ils mixent d’autres artistes sur scène, comme à leurs débuts, essentiellement de la musique black, style rap old school, et le public répond présent. Ils publient également des white labels, c’est-à-dire des disques sans mentions imprimées particulières sur la pochette, et destinés à être testé en club. C’est la genèse de la série des ElectronicBattle Weapons.
Le quatrième album, « Come with us », est le moins sombre de leur carrière jusque-là. Il est lancé en octobre 2001 worldwide, c’est-à-dire juste après les attentats du 11 septembre. Cela aura certainement une influence sur les ventes, qui sont moins bonnes que prévues, mais ne les empêchent pas d’être à nouveau numéro un en Angleterre. Richard Aschroft du groupe The Verve, qui leur a été présenté quelques années plus tôt par Gallagher participe au morceau The Test. Ils se produisent aux côtés de U2. Les japonais de Sony achètent les droits sur trois chansons pour les utiliser en accompagnement musical de certains de ses jeux sur console.
> Dix années de tubes
En 2003, le groupe fête ses dix ans avec un best of « Singles 93-03 », ainsi qu’un DVD éponyme. Puis, l’année suivante, ils dépoussièrent l’égérie eighties Kylie Minogue avec le remix de son nouveau titre Slow, issu de l’album de l’australienne Body langage.
« Push the button » et son atmosphère éclectique sort en janvier 2005. Il contient les singles suivants : « Galvanise » (3e dans les charts), ses violons arabisants et les lyrics du rappeur Q-Tip, placé en exclusivité sur Itunes, puis Believe (avec le chanteur de Bloc Party, Kele Okereke) et enfin The Boxer, avec Tim Burgess.
L’album recueille un grammy award en 2006 au titre de meilleur album de musique de danse et d’électronique. Pour Believe, il reçoivent un nouvel award pour la meilleure vidéo (qui a au moins un points communs avec celui d’Eric Pridz, Call on me). Si le titre n’est pas de la meilleure facture, les sons évoquent réellement la dépression.
Toujours en 2006, ils sont invités par la Tate Gallery à proposer aux visiteurs une illustration sonore de pièces de musée qu’ils ont choisis.
> Depuis 2007…
Le sixième album, « We are the night », sorti en 2007 est, comme son nom l’indique, un retour au sombre et surtout aux dance-floors. Le duo s’autorise même une forme d’autocitation avec des samples d’anciens morceaux à eux. We are the night est un retour au gros son analogique des claviers des années 70. C’est aussi le premier album dont le titre n’est pas une phrase de mode impérative (verbes d’actions : Exit, Dig, Surrender, Come, Push). L’album gagne de nouveau le Grammy, ce qui est un fait unique depuis le lancement de cette catégorie de prix. The Chemical Brothers sont choisi par Nintendo pour la soirée de lancement de la Wii.
Pour 2008, une compilation intitulée Brotherhood regroupe sur un double album une moitié de recollection, une autre de l’intégrale des battlesounds (sets de DJ très minimalistes) intitulés Electronic Battle weapon. À l’été 2008, le Danemark les accueille dans le cadre du Roskilde Festival. Dans la foulée, ils partent à la conquête de l’Olympia Grandhall de Londres, le 30 août 2008. Pour le clip de Midnight Madness, les fans ont pu uploader leurs propres vidéos sur le site des artistes et des sites communautaires, puis indiquer leur position géographique via google earth.
Les Chemical Brothers ont vendus à ce jour plus de 9 millions d’albums, et jouent à guichets fermés dans le monde entier. Ils ont déplacés les frontières de la techno et du rock, et leur influence aujourd’hui est proéminente sur toute une génération (En France : Daft Punk, Benjamin Diamond, Justice, etc…)
> Ressources sur le web
Voir aussi : Le site officiel des Chemical Brothers.
Le mini-site des Chemical Brothers sur le site de la maison de disques EMI.
15 mars 2010 à 17:19
J’ai découvert des Chemical Brothers avec « Come with us », qui m’a fichu une méchante claque à sa sortie et qui a tourné en boucle sur mon baladeur pendant des semaines. Je suis le groupe depuis avec attention. Leur dernier opus en date, « We are the night », est un petit chef d’oeuvre d’électro teinté de pas mal d’humour english (notamment la délirante « Salmon dance »).
4 septembre 2010 à 21:22
Voodo Child de The Prodigy? T’es sur? ^^ Voodoo people plutot