OMD, architectes de la synth-pop (1978/1989)

19 novembre 2008

Musiciens anglais, Portraits, Synthpop

Orchestral Manoeuvres in the darkLe groupe OMD (Orchestral Manoeuvres in The Dark) est un groupe-phare des années 80, dont le plus gros tube est « Enola Gay ».  À l’origine du groupe, deux amis de la côte ouest anglaise, Andy McCluskey (chanteur, bassiste et guitariste) et Paul Humphreys, qui sont parfaitement autodidacte et ont, comme de nombreux autres grands musiciens, créé leur propre système de notation musicale. Les deux hommes passent par plusieurs formules de groupes de rock, Equinox, Pegasus notamment. C’est à cette époque qu’ils rencontrent le batteur Malcolm Holmes et créé une première version de Julia’s Song, dédiée à Julia Kneele. McCluskey fait la connaissance du saxophoniste Martin Cooper. Ces deux hommes seront des éléments importants de la carrière à venir d’OMD. Humphreys se perfectionne aux claviers, pour écrire des chansons à deux mains, au sein d’un groupe de rock sérieux « The Id », parallèlement à un autre, plus expérimental «VCL XI», dont le nom (tiré de celui de la valve qui apparait sur la pochette de Radio-activity) et les sonorités empruntent directement à Kraftwerk.
VCL XI sera rebaptisé en 1978 « Orchestral Manœuvres in the Dark », sous une forme de duo, et sera basé à Liverpool, comme le furent  les Beatles, si je ne m’abuse. C’est sous ce nom que le groupe va signer sur le label Factory (qui a aussi signé Joy Division). C’est là qu’il rencontre le graphiste peter Saville, qui forgera l’identité picturale du groupe tout au long des années 80. OMD lance son premier single, « Electricity ». Le succès est considérable, et ils font la première partie de la tournée de Gary Numan, autre fans des allemands de Kling Klang en 1979.



> Premier album éponyme

Orchestral Manoeuvres in the darkL’album Orchestral manœuvres in the dark parait le 22 février 1980 sur le label de Virgin DinDisc. Après Electricity, ce sont Red Frame / White Light et deux versions de Messages (Treizième dans les charts anglais) qui sont mis en exergue du 33 tours. L’album réintègre aussi un vieux succès de leur passé avec « The id », Julia’s Song. Le 24 octobre 1980, un autre tube énorme concrétise le talent mélodique du duo avec Enola Gay. Il s’agit d’une charge antimilitariste contre la bombe nucléaire. Le titre se classe premier en France, en Italie et au Portugal. L’album Organisation qui parait dans la foulée est aussi une grande réussite stylistique, accentuant la touche mélancolique du précédent disque. Le titre The More I see you est quant à lui une reprise d’une chanson très populaire de comédie musicale d’après-guerre, Diamond Horseshoe qui a inspirée de nombreux artistes.

> L’album phare 

Commercialement, c’est avec « Architecture and Morality » que le groupe va décoller. Paul Humphreys et Andy Mc Cluskey exacerbe le recours aux synthétiseurs et aux percussions électroniques. Ils introduisent également le Mellotron dans leurs compositions. Ce disque de 37 minutes seulemnt va devenir le classique incontournable pour les anglais, y compris en concert. D’ailleurs le groupe a rejoué le disque en entier en 2007 dans son comeback tour comme Jarre l’a fait avec le premier Oxygène. Autre particularité de ce disque : deux singles, tous les deux composés par McCluskey seul, (1981 et 1982) portent le même titre (Joan of Arc) : il a fallu que les responsables de Virgin s’empressent de rajouter « Maid of Orleans » entre parenthèse à l’album. Architecture and Morality avec ses pochettes aux couleurs successives signées Saville, se vendra en tout à 3 millions d’exemplaires. Magie du disque, si aujourd’hui tout le monde se souvient d’Enola gay ou d’Electricity, peu de gens aujourd’hui savent se « souvenir » d’un titre de cet album multi-disque d’or.
En Mars 1983, OMD sort un disque exigeant : Dazzle Ships, sous les couleurs du seul Virgin, puisque DinRecords a fermé. Il est composé pour une face de chansons pop et pour une autre moitié de collages sonores qui évoquent la musique concrète de Pierre Schaeffer. « Genetic Engineering » et « Telegraph » sont extraits de l’album, mais ces deux titres ne rencontrent pas un réel engouement. L’album est coproduit avec Rhett Davies, un proche de Brian Eno.


> L’ère numérique

Orchestral Manoeuvres in the DarkUn an plus tard, le groupe sort le dernier disque de sa configuration classique, avec « Junk Culture », qui fait la part belle au Fairlight CM-I. L’album est enregistré d’abord à Bruxelles puis dans le studio-manoir de Richard Branson, le patron de Virgin, près d’Oxford, ou a été l’historique «Tubular bells». « Locomotive » décroche la 5ème place du top anglais. Ce sera le dernière fois qu’ils y arriveront. À noter qu’un des trois singles, Tesla Girls, ainsi qu’All Wrapped Up permettent au groupe, et notamment à Malcolm Holmes, de sortir du 4/4 basique pour emprunter des rythmes latinos.
Le 17 juin 1985, sort Crush, produit par le débutant Stephen Hague (celui qui fera la fortune des Pet Shop Boys). La pochette de l’album est signée Paul Slater. L’effectif en studio est renforcé, et l’album fait même l’objet d’un film promotionnel de 70 minutes, intitulé « Crush – The Movie ». Il s’agit pour les membres d’OMD d’expliquer la conception de l’album. Ce dernier rentre péniblement dans les 40 meilleures ventes d’albums aux Etats-Unis, qui est en pleine Springsteen-mania. Cette performance est une première encourageante pour les anglais.
Cette année-là, toujours aux Etats-Unis, OMD signe la chanson « If you leave », pour le film de John Hugues Pretty in Pink (Rose bonbon), qui est une sorte de Saturday Night fever (toutes proportions gardées, bien sûr) à la sauce New Wave. Tout en faisant des coups d’éclats aux Etats-Unis, OMD perd du terrain à domicile à une concurrence accrue notamment avec les groupes européens A-ha et Tears for Fears.
En septembre 1986, la paire Hague-OMD sort Pacific Age, qui est un relatif échec commercial malgré le titre (Forever) Live and die. Les frères écossais Weir : Graham au trombone et Neil à la trompette intègrent le groupe à ce moment-là pour deux albums.


> Le divorce

Orchestral Manoeuvres in the darkC’est une fin de cycle qui s’engage quand le premier Best of du groupe, couronnant neuf ans de tubes, qui sort en mars 1988. La photo de famille est flatteuse : tous les albums du groupe sont représentés. Mais sur la pochette du disque, Paul et Andy regardent d’ailleurs dans deux directions différentes. Il y a de la scission dans l’air… À suivre bientôt…Voir aussi : Le site officiel d’OMD

À propos de Jean-Baptiste

Né en 1977. je ne vis pas de l'écriture, je ne vis pas pour la musique, mais je suis en quelque sorte à mi-chemin des deux. Peut être. ou pas.

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2 Réponses à “OMD, architectes de la synth-pop (1978/1989)”

  1. veridis Dit :

    OMD souffre des mêmes problèmes que Mike Oldfield, les gens connaissent les chansons mais malheureusement ne se souviennent pas du nom du groupe ou de l’artiste. OMD comme Mike Oldfield n’ont pas fait que des tubes sirupeux mais aussi des compos plus sombres et plus élaborés ;-)

  2. Kakounet Dit :

    Omd est avec Dépêche Mode le groupe le plus électro des années 80. Y a qu’à écouter Organisation qui est un pur chef-d’œuvre surtout en 1980. Ils ont influencé la musique électro !

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