Yello, les boutons d’or de la musique

Yello au grand completImpossible de passer à côté du duo suisse majeur de la musique électronique, Yello. Ainsi que du graphisme si particulier des pochettes, du célèbre logo Corner-cut (signées par Ernst Gamper) et des vidéoclips rétro-futuriste de Dieter Meier. Tous ces élément contribuent à leur notoriété internationale. Étonnant pour un groupe qui ne se produit presque jamais en concert.
Le nom dadaïste du groupe zurichois vient de la contraction du verbe Yell (hurler) et du mot Hello (bonjour). La moustache et le look guindé des années 50 est au groupe Yello ce que la barbe longiligne et les cuirs sont au groupe ZZ Top. Le groupe se compose aujourd’hui de Dieter Meier et de Boris Blank, mais sa géométrie d’origine était, comme son logo actuel, à trois branches. 


> Première rencontres et premier album 

Yello voit le jour à la toute fin des années 80. Même s’il commence par la guitare, Boris Blank aborde « sérieusement » la musique par les circuits imprimés. Avant de toucher son premier synthétiseur, il exerce le métier de réparateur de téléviseurs. Carlos Perón est un collectionneur de musique électronique, admirateur de musique concrète, et particulièrement de Karlheinz Stockhausen.
Perón et Blank créé vers 1978 le Tranceonic Studio, l’embryon du son Yello. Quand à Dieter Meier, chanteur occasionnel, il signe son premier film pour une chaine allemande avant de passer une audition à l’atelier de Blank.
Meier, Peron et Blank signent leur premier maxi chez Ralph Records. Ce sera sur le label du groupe américain The residents, qu’ils ont démarché en se rendant à San Fransisco, plutôt que de signer sur le label de Klaus Schulze. Cela prendra la forme de I .T. Splash et Glue head. Leur premier album, Solid Pleasure, contient « Bostich » est un succès des pistes de danse.


> Forme musicale novatrice

YelloLa caractéristique majeure de Yello est son recours maximisé aux techniques de sampling et de collages de bandes magnétiques (la spécialité de Carlos Perón). Un même morceau peut contenir plusieurs changements de rythmes. La quasi-totalité des instruments entendus sur les disques de Yello sont trafiqués numériquement. La base de son de Yello comprend environ 100.000 sons, selon Boris Blank.
Les voix graves et pince-sans-rire jouent un rôle prédominant dans la texture Yello. Les chansons sont en diverses langues : elles peuvent être en anglais, en allemand, et même en français.
Certains de leurs clips figurent dans des expositions arts contemporain. Il en va ainsi de leur premier clip (1981) « Pimbal Cha cha ». En décembre 1983, le groupe se produit sur la scène du Roxy à New York.
You gotta say yes to another excess (1983) est le premier album de la collaboration avec le graphiste Ernst Gramper, et le dernier avec Calos Perón. Il contient le tube « I love you ». Le co-fondateur et âme avant-gardiste de Yello, Carlos Perón quitte le groupe en 1984 pour entamer une carrière solo avec son label Kristall Sound.


> La reconnaissance des années 80

L'album culte ''One second'' de YelloMais le plus gros tube est le single « Oh Yeah », en 1986, issu de l’album Stella. Connaissant un succès monstre en Europe, il se classe jusqu’à la 51ème place des charts américains, grâce à son intégration dans la B.O. de la comédie populaire américaine Ferris Bueller’s day off (La Folle Journée de Ferris Bueller), et de nombreux autres films de la fin des années 80 jusqu’à nos jours.
Des collaborations prestigieuses agrémentent la discographie de Yello. Parmi les plus célèbres, on retiendra pour One Second, Shirley Bassey (sur le titre The Rythm Divine), Billy MacKenzie et Stina Nordenstam (Pocket Universe, 1997).
Après un album de remixes, Yello aligne deux de ses plus grands succès avec les albums One second (1987) et moindrement, Flag (1988), dont le single « The race » fait le délice des émissions de Formule un. Toujours sur Flag, le titre Blazing Saddle permet à Boris Blank de s’illustrer au chant. Pour de nombreux observateurs, ces deux albums sont la quintessence du style nerveux et dansant de Yello. Ils anticipent le style « Acid-house » de quelques années.
Le groupe change de nombreuses fois de maisons de disques durant les années 90.
En 1991, ils osent un des albums les plus osés, avec un album qui marrie électro aux rythmes latinos et bruissement jazzy : Baby. Il semblerait que cet album ait touché le cœur des fans.
En 1995, un hommage est rendu par de nombreuses stars de l’électro (The orb, Moby, Carl Cox, Carl Craig, etc.) avec Hands on Yello (chez Urban records / Motor music, où ils interprètent chacun un titre du duo. Le duo se produit lors du festival Mayday de 1995 aux côtés de la jeune génération électro. À partir de 1995/1997, le groupe prend une trajectoire techno avec un son plus dur qui lui fait perdre de nombreux fans.


 > Yello sur tous les écrans

YelloÀ contrario de son voisin Kraftwerk, la license Yello est un vrai filon pour les publicitaires de tout poil. La musique de Yello fait (encore aujourd’hui) les beaux jours de la télévision, étant utilisée massivement pour des génériques d’émissions, d’innombrables publicités, les dessins animés (les Simpson), puis, logiquement, par le cinéma, et enfin, par les jeux vidéos (Gran Turismo). Thierry Ardisson utilise un extrait de The race pour son émission Tout le monde en parle.
Les producteurs anglo-saxons du long-métrage tiré du dessin animé Cobra utilise un grand nombre de leurs hits pour faire la bande original du film « Space Adventure Cobra ». Cette B.O. contient trois inédits.
Trois de leurs chansons Moon on Ice, Desire et Call It Love ont été utilisées pour les besoins de la série policière Miami Vice.
Un documentaire Electro pop made in Switzerland, réalisé par Anka Schmidt, retrace leurs 25 ans de carrière. Cette même année 2005, ils ressortent leurs 7 premiers albums studios, dans la collection Yello remaster series.
Leur dernière production en date, Progress and Perfection, est un bootleg conçu pour les besoins de la marque allemande Audi, qui l’a utilisé sur des salons pour le lancement de l’Audi A5. Le groupe est en demi-sommeil, et vit en pointillés.
En dehors de la musique, Dieter Meier, qui était pèle-mèle, millionnaire, fils de millionnaire et golfeur de rang mondial avant d’entrer dans le monde de la musique, chose plutôt rare, a fait du cinéma et de son vignoble ses nouvelles priorités.



> Albums de Yello

  • 1980 : Solid Pleasure
  • 1981 : Claro Que Si Ralph Records
  • 1983 : You Gotta Say Yes to Another Excess
  • 1985 : Stella Stiff Records/Elektra Records
  • 1986 : 1980–1985 The New Mix in One Go
  • 1987 : One Second
  • 1988 : Flag
  • 1994 : Zebra
  • 1995 : Hands on Yello
  • 1997 : Pocket Universe
  • 1999 : Eccentrix
  • 1999 : Motion Picture
  • 2003 : The Eye
  • 2007 : Progress and Perfection

> Ressources sur le web 

  • Le site officiel de Yello.
  • Bostich, extrait de Solid Pleasures : Image de prévisualisation YouTube
  • The Race, extrait de Flag : Image de prévisualisation YouTube

À propos de Jean-Baptiste

Né en 1977. je ne vis pas de l'écriture, je ne vis pas pour la musique, mais je suis en quelque sorte à mi-chemin des deux. Peut être. ou pas.

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2 Réponses à “Yello, les boutons d’or de la musique”

  1. veridis Dit :

    je conseille vivement les albums « motion picture » et « the eye » (planet dada est irrésistible http://fr.youtube.com/watch?v=rt4lGAEyuJM) à écouter à la suite. Un retour au source et aux sons YELLO après l’égarement techno (pocket universe et eccentrix mixes)

  2. stoto Dit :

    Je conseille les albums « You gotta say yes to another excess » , qui est bien sombre et tribal, tres granuleux, et « Claro Que si » tres dancefloor hybride et robotique … sinon oui motion picture est tres bon, the eye beaucoup moins planet dada et bougainville sont les seules qui sortent de ce lot loungepop exotic … l’album aurait été génial si le chanteur et les paroles etait de Gunther

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