Ce groupe synth-pop a vu le jour en 1977 à Sheffield, la ville de l’acier, sous le nom des Dead daughters. Martyn Ware(adepte du stylophone) et Ian Craig Marshsont ingénieurs informaticiens, et pratiquent la guitare et un ou deux synthétiseurs japonais (Korg, Roland) pour le plaisir de quelques initiés Ils se joignent brièvement les services d’Adi Newton pour créer le groupe The Future.
Martyn Ware propose le nom d’un camarade de classe, l’autodidacte Philip Oakey, pour chanter sur les compositions du groupe, qui change de nom tout en restant dans l’esprit science-fiction pour devenir The Human League du nom d’une tribu du wargame Starforce : Alpha Centuri. On est loin de la vague punk qui déferle en Angleterre à cette époque. Ce dandy à la voix à la croisée de Brian Ferry et de David Bowie (grand fan du groupe) et qui arbore une coupe de cheveux hallucinante va donner le corps à le légende du groupe. Après avoir démarché sans succès les maisons de disques, le trio dégote un contrat chez des indépendants écossais de Fast Records. Leur premier single, Being boiledest une chanson dont les textes sont écrits par Oakey.
> Premiers pas sur scène
En juin 1978, le groupe donne son premier concert, et dans la salle ce soir-là, un étudiant en cinéma, Philip Adrian Wright (22 ans) va se lier avec le groupe pour lui prodiguer des conseils de mise en scène pour dynamiser leurs prestations ultérieures. En mai 1979, suite à leur premier maxi The Dignity of Labour chez Fast, The Human League signent chez Virgin records. Les trois (+1, puisque Wright est crédité comme membre du groupe à part entière, même si ses prestations au clavier sont minimales) hommes tournent en juin avec Iggy Pop, puis sortent Reproduction, sous la houlette du grand producteur John Leckie, leur premier album complet, qui est un échec commercial, en août 1979. Le maxi suivant leur ouvre la porte des studios de la prestigieuse émission Top of the pops, où ils exécutent Rock’n'roll, un remix de la chanson de Gary Glitter. Le deuxième album de The Human League, Travelogue, atteint la 16ème place des charts britanniques, résultat insuffisants aux yeux de Richard Branson (le PDG de Virgin Records) qui met un terme à leur contrat et provoque l’implosion du groupe. Trois ans et deux albums après leur débuts, les deux membres depuis le début, Ware et Marsh, suivis de Wright, quittent le navire. Ils partent former le groupe Heaven 17, aventure électronique au long cours qui se poursuit encore aujourd’hui en pointillés. Ware deviendra un producteur à succès (notamment avec Tina Turner dans les années 80 et Vince Clarke, ex-Depeche Mode, dans les années 90).
> Genèse de la deuxième formation
Oakey, seul héritier de The Human League, est contraint d’honorer les dates de tournées d’octobre 1980 prévues par contrat de Virgin, et dans cette perspectice, il embauche le claviériste Ian Burden. Il repère dans la boite de nuit centrale de Sheffield deux très jeunes et jolies danseuses, amies dans la vie, Ann Sulley et Joanne Catherall (respectivement 17 et 18 ans) comme choristes. Elles ne savent pas encore qu’elles s’engagent dans une aventure qui dure encore jusqu’à ce jour, d’autant qu’elles reprennent les études juste après la tournée, acceptant d’être salariées du groupe sans y participer, avec l’accord de leurs parents puisqu’elles sont mineures.
> « Dare », l’album-évènement
En 1981, les choses s’accélèrent pour Oakey, qui quittent les studios de Sheffield pour ceux de Reading, avec un nouveau producteur Martin Rushent, qui a abandonné le courant punk pour se consacrer avec son label Geneticà ce qui prendra rétrospectivement le nom de new wave (Spandau ballet, Ultravox, Visage). Ian Burden et le guitariste Jo Callisajoute à l’effectif multi-tâche de The Human League. Le groupe monte en puissance dans les charts, avec les singles Boys and Girls (n°47) puis The Soud of the Crowd (n°12), et Love Action[I believe in Love] (n°3), en août 1981. Les deux filles Ann et Joanne rentrent à nouveau en scène, attirées par le succès, délissant l’université pour l’univers des paillettes. En octobre, l’album « Dare » et « Open your Heart » connaissent un accueil enthousiaste, numéro un pendant quatre semaines, dans les charts pendant 77 semaines consécutives. En décembre 1981, un quatrième single achève de récompenser les efforts de Virgin pour sa promotion infructueuse, sur les traces de Gary Numan (signé chez Beggar’s Banquet), avec Don’t you want me, et son clip glamour, qui permet d’écouler le single à deux millions d’exemplaires à travers le monde.À suivre…
10 janvier 2009
Musiciens anglais, Portraits, Synthpop