Sexuality est le troisième véritable album de Sébastien Tellier (si l’on excepte sa compilation Sessions, de 2006), paru chez Record makers, le label de Air. C’est le premier où il a mené le projet à deux, avec la deuxième (ou première, je ne sais pas trop) moitié de Daft Punk, Guy-Manuel de Homem Christo, en tant que producteur. Après avoir collaboré au projet Daft Punk’s Electroma en prétant sa chanson L’Univers, l’envie de travailler ensemble a été réciproque, l’un (Guy-Man) considérant l’autre (Seb) comme le plus grand chanteur français actuel, et Tellier ne tarrissant pas d’éloge sur le « blanc africain » qui a le don des rythmiques justes et qui est « très sexuel » (cette dernière considération nous éloignant du sujet initial).
Tellier, après abordé successivement les thème de la famille (L’incroyable vérité) et de la politique (Politics) dans ces deux premiers albums, s’attaque maintenant à ce qu’il considère comme le niveau supérieur de la subordination : la sexualité (demandez donc à Bill Clinton ce qu’il en dit), dédié à sa copine actrice. Le but de Sébastien : créer un monde, et baigner dedans… D’où peut-être aussi les larges lunettes noires qu’il arbore comme pour mieux s’isoler. Bon, alors ne tournons pas autour du pot, il y a deux écoles pour parler de Sexuality : certains crient au disque de l’année, d’autres à la fumisterie pure et simple.
> Une foule de références

> Une excitation médiatique
Roche ouvre le bal des sons synthétiques avec une rythmique R&B (mais sérieux) et la voix enjôleuse de Sébastien. C’est une belle entrée en matière. L’indolence de cette compo fait penser aux Beach Boys sur le tard. Plus loin, Kilometer creuse le sillon soul avec effets reverbs et vocoder en ligne droite des années 80. Look revient à une mélodie plus tranchante avec des guitares acérées et la voix brumeuse au premier plan. Divine, et bien, vous connaissez forcément, si vous avez entendu parlé de l’Eurovision 2008. Ce « quelque chose d’un peu ringard, entre la « Star Ac’ et Pascal Sevran », comme il le dit si bien. Divine, c’est du pop-kitsch, assez déconnecté du reste de l’album, joyeux méli-mélo avec des paroles assez peu compréhensibles. Les esprits fort verront même Divine calqué sur le groupe anglais des années 70, The Rubettes. Bref, le Sébastien d’avant Sexuality, le synthé en carton pâte en plus. Le morceau Divine au destin international sera remixé par Midnight Juggernauts.
> Coït musicus interrrompus

> Track-listing
- Roche
- Kilometer
- Look
- Divine
- Pomme
- Une Heure
- Sexual Sportswear
- Elle
- Fingers of Steel
- Manty
- L’amour et la Violence
> Ressources sur le web
- Myspace officiel
- Interview sur le site de son label Record Makers
- Clip de Sexual Sportswear :
3 février 2009
CD / Divers, CD et Vinyles, Disques 2000 et +, French touch