Eric Serra est l’un des plus grands compositeurs de musiques de films contemporains. Il a pu exporter son talent et sa force de travail (15 heures de travail par jour, selon ses propres dires) jusqu’à Hollywood. Retour sur l’itinéraire d’un fou de musique et d’informatique.
Né en 1959 à Saint-Mandé en région parisienne, le jeune Eric est encouragé par son père Claude Serra à jouer de la musique, ce qu’il fait avec zèle, en passant successivement de la guitare à la basse, du piano à la batterie en passant par la guitare électrique. Son instrument préféré reste la guitare basse, dont le maître est Jaco Pastorius. Sa mère décède alors qu’il n’a que sept ans, ce qui l’affecte énormément. Il se réfugie dans la musique. Grâce à son oreille musicale hors du commun, il s’intègre à diverses formations rock à quinze ans. Il travaille les standards du rock et du R&B. Puis le jeune Eric fréquente dans les studios d’enregistrements des grands noms, où il fait des sessions de basse pour des artistes importants : Mory Kanté, Youssou N’Dour, Catherine Lara ou encore Didier Lockwood.
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L’ayant vu sur scène, Luc Besson (24 ans) lui propose de composer la bande originale de son court-métrage Le Dernier Combat (1983), lui qui n’a aucune expérience en ce domaine. Inutile de rappeler que ce premier projet en appellera bien d’autres. Avec la B.O. de Subway, Serra est récompensé par sa première Victoire de la musique en 1985. Il a également un petit rôle dans ce film qui se déroule exclusivement en souterrain, ce qui sera sa première et dernière apparition au cinéma, si je ne m’abuse. Le disque de la B.O. de Subway est disque d’Or en France : 100.000 exemplaires vendus !
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La version masculinisée de Nikita, Léon ou The Professional pour les angophones (film plutôt médiocre), met en œuvre différentes styles musicaux. Serra est probablement à son zénith musical avec cet album (même si je n’ai pas eu l’occasion d’écouter Arthur et les Minimoys). Les américains viennent chercher le parisien pour composer la totalité de la B.O. de GoldenEye (sauf la chanson titre interprétée par Tina Turner, composée par Bono) en 1995. Les fans de la série d’espionnage n’apprécie pas du tout, du tout, le passage au synthétiseur du célèbre thème. Puis, en 1996, une première compilation de ses plus belles compositions parait sous le nom de « La musique des films ». Il contient des inédits des débuts d’Eric, notamment des extraits du Dernier Combat.Le Cinquième élément (film de 1997 injustement critiqué pour ses parti-pris esthétiques) permet à Eric Serra d’offrir une alternative à l’univers sombre de Blade Runner, avec une musique baroque, entre classicisme et infusion multiculturelle (moyen-orientale). Les parties symphoniques sont executées par le London Session Orchestra. Le Chanson pour la chanteuse israélienne Nourith, Little light of love, est une belle réussite. L’album tiré du film s’écoulera à 750.000 exemplaires.
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« Arthur et les Minimoys » est la dernière (promis) série de films promise par le réalisateur Besson, qui compte arrêter de tourner. Serra est toutefois sommé de composer en ayant vu une seule fois le dessin animé, au lieu de pratiquer le « direct » qui lui a tant réussi. Le résultat plait suffisamment à chacun pour décrocher sa quatrième (record en cours) Victoire de la musique en 2006.Depuis cette époque, Serra a concentré ses efforts sur la scène, à la tête du groupe RXRA, dont il assure les voix et la basse, pour une retrouver l’esprit jazz-rock qui lui a donné envie de commencer la musique. en 2007, il se produit sur la scène de l’Olympia de Paris avec un orchestre symphonique de 60 musiciens.
On souhaite « bon vent » à Monsieur Serra, qui a, pour toute une génération, a réussi à donner une certaine âme au son numérique !
> Ressources sur le web
- Site officiel
- RXRA sur Myspace
- Grand Bleu « Ouverture » : http://www.dailymotion.com/video/k7J6QYs9oOFaenUJFg
12 février 2009 à 1:14
Juste un petite parenthèse sur Léon : Eric Serra disait lui-même à l’occasion d’une interview qu’il s’agissait de l’?uvre dont il était le plus fier. Par contre, affirmer que le film était médiocre, c’est un peu osé comparativement au reste de la production de Luc Besson. Noté 8,6/10 sur l’Internet Movie Database, le mieux reste encore de le voir pour s’en convaincre !
..::Webmaster::.. Promis, je regarderais Léon une fois de plus pour avoir un avis plus frais. J’ai hesité à mettre des apprécisations sur les films au début… Après tout, nous sommes sur un site de musique, pas de cinéma.
23 août 2010 à 22:34
Superbe article bien détaillé. Seul petit point : 1 pour Tryphon. ^^
Justement, on est sur un site de musique, pas de cinéma…