Celui que je vais vous présenter n’est pas une rock star, ne fait pas rugir les Minimoog, et pourtant, ce sexagénaire a toute sa place dans le paysage « ambiant » (et »ambient »)des musiques électroniques. Mais de qui s’agit-il, me direz-vous ?
Eh bien, il s’agit d’Harold Budd, ce génial compositeur américain né en 1936, en Californie. Le désert près duquel il a grandi et plus particulièrement le bruit du vent chaud qui souffle dans les câbles électriques sont ses premiers souvenirs d’émotion musicales. Très vite, il se passionne pour le jazz, à tel point qu’il rêve de jouer avec John Coltrane. Il joue de la batterie pendant son adolescence et son service militaire au sein de diverses formations amateurs. Puis, il étudie la théorie et l’histoire de la musique au Los Angeles Community College. Il est diplômé en composition dans cette université en 1966.
Dans les années soixante, il se consacre aux expérimentations sonores dans la veine de John Cage et La Monte Young. Il produit alors de la musique répétitive et aux style de musique « drone » : clusters, notes tenues, etc. En 1970, il obtient une chaire de professeur dans l’établissement pluridisciplinaire fondé par Walt Disney, le California Institute of Arts, dont il va représenter le cheval de troie de l’avant-garde. Sa devis est la suivante : « Faire que ma musique soit aussi belle que possible à chaque instant ».
> Développer le jeu ambient au clavier

Le tournant de la carrière académique de Budd intervient quand il compose pour un festival universitaire une pièce pour harpe, pianos électriques, chœurs et percussions, intitulé « Madrigals of the Rose Angel », où il tente de mêler jazz et avant-garde. Ce morceau met en relation Budd avec un autre futur maître de l’ambient, Brian Eno (de 12 ans son cadet). Budd a entreprit le piano en autodidacte. En 1976, Budd renonce à l’enseignement pour reprendre son métier de compositeur. C’est à cette époque qu’il met en œuvre son jeu de pédale soft pour piano (et plus tard, pour synthétiseur) caractéristique, bien qu’inspiré par Morton Feldman (1926-1986). Cette musique fera partie du « Pavillon of dreams», le premier album solo de Budd, en 1978. Les deux hommes vont donner de la voix et de la sueur sur «The Plateaux of mirrors», un album particulièrement «céleste» de Brian de l’Ambient series, sorti en 1980 (où l’on croise le joueur de marimba Michael Nyman), puis « The Pearl », dans un style très semblable, en 1984. L’ensemble de ces albums importants sortent sur EG (le label d’origine de King Crimson).
> Les jumeaux en musique
En 1986, autre date charnière pour le Californien, le groupe écossais de rock The Cocteau Twins (Robin Guthrie et Elizabeth Frazer) le contacte pour pour publier « The moon and the melodies », sous leurs propres noms. Il n’était pas étonnant quand on connaissait la musique des Twins qu’ils cherchent à pousser leurs recherches guitaresques sur le domaine de l’expérimental et du bizzare. Des fragments pianistiques de cet album servent de trame au concomitant projet solo de Budd « Lovely Thunder » (son premier projet qui intègre des effets électroniques). La même année parait son premier album chez la maison de disques Opale, « The White arcades », enregistré en Ecosse, avec le support et la collaboration de Guthrie. L’année suivante il publie Xcept One, avec l’ex-Agitation Free Michael Hoenig.« By the dawn’s early lignt» (1991) renoue avec une dimension poésie parlée, lui qui était resté très instrumental depuis les années 70. En 1992, parait sa composition néo-classique «Music for three Pianos», à six mains avec Ruben Garcia et Daniel Lentz. « She is a Phantom » et « Through the hill » (en collaboration avec Andy Partridge du groupe XTC) sortent en 1994. Entre 1995 et 1996, il collabore avec le pianiste et producteur émérite Hector Zazou, sur le projet The Glyph, sur le label Made to Measure. Des sessions de cet automne 1996 avec le fondateur d’Ultravox John Foxx donneront ultérieurement les deux heures de l’album Translucence/Drift Music. Toutes ces activités en duo ne l’empêchent pas d’œuvrer en solo, avec l’album Luxa (1996 toujours).
Ce sera souvent ainsi avec Harold : il est très productif une année, puis reste en sommeil un ou deux ans. Budd se recentre sur le jeu au piano solo et délaisse l’électronique.
> La décennie 2000, piano, piano

> Ressources sur le web
- Le site de métisse Music (distributeur français de la musique d’Harold Budd).
- Le site de Samadhi Sound
- Début du Jah Wobble Solaris Concert (2001)
22 février 2016 à 10:48
Merci à Harold Budd de m’avoir inspirer mes meilleurs musiques .
https://myspace.com/ujjaya/video/ujjaya-ambohimanga-/106969962
17 mai 2017 à 17:28
La discographie d’Harold Budd est en effet très riche. Mysterious Skin se démarque de ses derniers albums par la beauté de son thème qui resonne à travers tout l’album.
The pavillon of dreams est une oeuvre de tout premier choix avec une presence vocale féminine que l’on ne retrouvera plus sur aucun autres de ses albums.
The Pearl est un chef d’oeuvre écrit avec Eno.
The serpent in quicksilver est chef d’oeuvre aussi. A part quelques pistes sur l’album suivant, il s’agira du dernier chef dd’oeuvre du maître.(si l’on occulte son travail avec les cocteau twins.
Composé la même année (1989) Abandonned Cities et Dark star sont deux pistes de 20 minutes chacunes et donnent au concept Ambient sa meilleur definition.