..::Article rédigé par Etiennefroes::.. Ce créateur aux multiples facettes (sculpteur, musicien, écrivain, peintre, cinéaste, vidéaste, photographe…) est né en 1937 à Düsseldorf. Il est un admirateur de John Cage, Pierre Schaeffer et Kharlheinz Stockhausen.
C’est à 14 ans que Conrad Schnitzler a la révélation de sa vie musicale en entendant une composition de Kharlheinz Stockhausen. Et pourtant même s’il baigne dans un monde musical puisque son père est un musicien de renom, il ne s’engage pas tout de suite dans cette voie. Il est attiré par tous les arts.
Il commence donc par suivre des études d’arts plastiques à l’Académie des Arts de sa ville natale où il bénéficie de l’enseignement de Joseph Beuys.
Il est un véritable nomade de la scène électronique allemande à la fin des années 60. C’est à cette époque qu’il fonde le Zodiac Club, qui devient très vite un des hauts lieux de la création musicale d’avant-garde. Des groupes comme « Ash Ra Tempel », « Amon Düül » ou « Agitation Free » y feront leur première apparition sur scène.. En 1969, il rencontre Edgar Froese et croit percevoir en lui la même passion pour la musique expérimentale. Il rejoint donc Tangerine dream. « Electronic mediation » est enregistré. Mais Conrad Schnizler, plein d’absolu, s’éloigne peu à peu de Tangerine dream dont il doute de l’ancrage dans la musique expérimentale.
La même année, Hans-Joachim Roedelius, Dieter Moebius et Conrad Schnitzler décident de créer le groupe « Kluster » qui va jouer ce que l’on appelle de la « kosmische muzik ». Le temps d’enregistrer deux disques diffusés en quelques centaines d’exemplaires, Conrad Schnizler décide de quitter le groupe en 1971 du fait de divergences d’orientation musicale. Conrad Schnitzler fonde ensuite le groupe « Eruption » qui est encore plus éphémère et ne produira qu’un album.
> La vie en solo
Désormais seul, il s’impose dans les galeries d’art avec ses installations sonores et plus particulièrement à la Galerie Block de Berlin. Il fait également des concerts. Délibérément contemporaine et sans compromission, la musique de cet artiste emprunte des sentiers musicaux des plus extrêmes. Pas de mélodies faciles, pas de jolies séquences, pas même de schémas pré-établis, rien qui puisse guider l’auditeur au cœur de ses musiques. Non pas que les compositions de Conrad Schnitzler soient forcément arides ou inharmoniques. Elles sont simplement imprévisibles et sans concession. Et dans ce cadre-là, rien ne fait peur à Conrad Schnizler. Bruits manipulés, instruments détournés de leur fonction première, synthétiseurs aux programmations improbables, bandes magnétiques passées au travers d’effets multiples, échos synchronisés, voix déformées etc… Il est ainsi l’inventeur des « concerts cassettes », concept repris par de nombreux musiciens qui ont été séduit par cette idée. Mais de quoi s’agit-il ? Il faut enregistrer diverses bandes magnétiques avec chacune d’elle un bruitage, une série de sons, un rythme etc. Puis on choisit avec soin quelle bande sonnera agréablement avec telle autre, ce qui sera le début d’une recherche pour faire s’harmoniser plus ou moins le maximum de bandes ensemble. Ensuite, il n’y a plus qu’à exécuter des concerts avec cette ensemble de bandes, concerts qui seront toujours différents selon l’ordre de passage des bandes, le décalage temporel entre elles et le traitement sonore réservé à chacune d’elles. En 1978, Conrad Schnitzler a en quelque sorte retrouvé à nouveau Tangerine dream sur son chemin lorsqu’il a rencontré Peter Bauman qui a produit certaines de ces créations.Si Conrad Schnitzler a choisi de créer en solo, il lui arrive assez souvent de s’associer avec un ou des musiciens pour faire un disque qui restera une expérience de collaboration.
> Discographie
- Electronic meditation (avec Tangerine dream) (1970)
- Klopfzeichen (avec Kluster) (1971)
- Zwei Osterei (avec Kluster) (1971)
- Shwarz (avec Eruption) (1971)
- Rot (1973)
- Slowmotion (1973)
- Blau (1974)
- The Red Cassette (1974)
- The Black Cassette (1974)
- Work in progress (1974)
- Con (1978)
- Auf Dem Schwarzen Kanal (1980)
- Klopfzeichen (avec Kluster) (1980 réédition)
- Zwei Osterei (avec Kluster) (1980 réédition)
- Die Wandelnde Klangwolke Aus Berlin (1980)
- Consequenz (1980)
- Contempora (1981)
- Conrad & Sohn (avec Gregor Schnitzler) (1981)
- Conal (1981)
- Control (1981)
- Gelb (1981)
- Grun (1981)
- Context (1981)
- Convex (1982)
- The Russians are coming (avec Gregor Schnitzler et Peter Baumann)
- Container (1982)
- Con 3.3.83 (1983)
- Con 84 (1984)
- Con 85 (1985)
- Concert (1986)
- Face On Radio (avec Wolfgang Hertz) (1986)
- Con ’86 (1986)
- GenCon Productions (avec Gen Ken Montgomery) (1986)
- Conversion Day (1986)
- Consequenz II (avec Wolfgang Seidel) (1986)
- Micon in Italia (avec Michael Otto) (1986)
- Congratulacion (1987)
- Contrasts (avec Wolfgang Hertz) (1987)
- Black Box 1987 (1987)
- Contra-Terrene (1987)
- CS 1 – CS 13: January 1988 – December 1988 (1988)
- Concho (avec Michael Chocholak) (1988)
- GenCon Dramatic (GenCon Live) (avec Gen Ken Montgomery) (1988)
- ConGen: New Dramatic Electronic Music (avec Gen Ken Montgomery) (1988)
- Constellations (1989)
- CS 89/1 – CS 89/12: January 1989 – December 1989 (1989)
- The Cassette Concert (avec Gen Ken Montgomery) (1989)
- Kynak (Camma) (avec Giancarlo Toniutti) (1990)
- CS 90/1 – CS 90/12: January 1990 – December 1990 (1990)
- Confidential Tapes (1990)
- 00/001 – 00/004: Confidential Tapes (1990)
- Contempora (1991)
- Tolling Toggle (FunfUndVierzig 57) (avec Jorg Thomasius) (1992)
- Tonart Eins (Tonart) (1992)
- Ballet statique ( réédition de Con de 1978) (1992)
- Constellations (réédition) (1992)
- Contempora 00/032 – 00/039 (1992)
- Clock face avec Jorg Thomasius) (1993)
- Tonart Zwei (Tonart) (1993)
- Con Brio (1993)
- Contempora 00/040 – 00/044 (1993)
- Con-Sequence (1994)
- Blue Glow (The Cassette Concert Series No.1) (1994)
- Con repetizione (1994)
- Contempora 00/045 – 00/053 (1994)
- Charred Machinery (The Cassette Concert Series No.2) (1995)
- Electronegativity (The Cassette Concert Series No.3) (1995)
- Control (The Cassette Concert Series No.4) (1995)
- Convex (The Cassette Concert Series No.5) (1995)
- Klopfzeichen (réédition) (avec Kluster) (1996)
- Zwei – Osterei (réédition) (avec Kluster) (1996)
- Rot (réédition) (1997)
- 00/106 (1997)
- The Piano Works, Volume 1 (1997)
- 00/44 (1997)
- Eruption (avec Kluster « private release » de 1971) (1997)
- Klopfzeichen (réédition) (avec Kluster) (1998)
- Zwei – Osterei (réédition) (avec Kluster) (1998)
- Blue Glow (1999)
- Construction (1999)
- Piano 00/071 (1999)
- Piano 00/063 (1999)
- Con/Solo/1 (1999)
- Piano 00/121 (1999)
- Concert 00/139 (1999)
- Con/Solo/2 (1999)
- Computer Jazz (1999)
- The 88 Game (2000)
- 5.5.85 (2000)
- Blau (réédition) (2001)
- Conal 2001 (2001)
- Acon 2000/1 (avec Hans Joachim Roedelius) (2002)
- Rot (réédition) (2002)
- Blau (réédition) (2002)
- CON’72 (2002)
- Gelb (réédition) (2002)
- Live action 1972 (2002)
- Gold (2003)
- Contakt (2003)
- Con’72 part II (2004)
- Mi.T.-CON 04 (avec Michael Thomas Roe) (2005)
- Eruption (réédition) (Avec Eruption)
- Tracks From The Ivory Tower (2005)
- Moon Mummy (avec Matt Howarth) (2005)
- Moon Mummy (réédition) (avec Matt Howarth) (2006)
- 5th Year Anniversary (avec Matt Valentine,Erika Elder,Alex Neilson,Moses Jiggs, & Bobby Beausoleil) 2006
- Zug (2006)
- Aquatic Vine Music (avec Michael Thomas Roe) 2006
- Kluster Box (avec Kluster) 2006
- Kluster/Conrad Schnitzler Box Set (avec Kluster) (2006)
- Klopfzeichen (réédition)(avec Kluster) (2006)
- Zwei Osterei (réédition)(avec Kluster) (2006)
- Schwarz (réédition) (2006)
- Rot (réédition) (2006)
- Blau (réédition) (2006)
- Gelb (réédition) (2006)
- Grun (réédition) (2006)
- Conrad Schnitzler Box Set (2006)
- Con (réédition) (2006)
- Con 2+ (2006)
- Con 3 (réédition) (2006)
- Electrocon (2006)
- Conviction (2006)
- Klavierheim (2006)
- Trigger Trilogy (2006)
- Mic + Con 07 (avec Michael Thomas Roe) (2007
- Kluster 2007 (avec Michael Thomas Roe and Masato Ooyama)(2008)
- Rare tracks 1979 – 1982 (2008)
- Kluster 2008: Three Olympic Cities Mix (avec Michael Thomas Roe and Masato Ooyama) (2009)
Son site internet : http://fancymoon.com/con_s/
1 mars 2009
Krautrock, Musiciens suisses ou allemands, Portraits, Tangerine Dream, Tangerine dream team