Premier synthétiseur polyphonique, ancêtre du sampleur et de la boîte à rythmes, le Mellotron (contraction de MELO-dy Elec-TRON-ics) est un instrument légendaire. Au total, aujourd’hui, de l’ordre de 2.000 exemplaires du mellotron se répartissent à travers le monde. Objet de culte et de curiosité, ce clavier américain surnommé « the Tron », a même fait l’objet de plusieurs documentaires, un à la BBC en 1999, narré par Rick Wakeman, et un en février 2009, Mellodrama, réalisé par la journaliste Dianna Dilworth. Mais ce qui est incroyable c’est que sa conception remonte à… 1960 ! Il a été immortalisé par des morceaux comme Strawberry fields forever (1967) et popularisé des interprètes tels Elton John, Led Zeppelin, King Crimson, Tangerine Dream ou encore Genesis.
> Les tout débuts : le Chamberlin M1

Le concept a été importé au Royaume Uni en 1962 par Bill Fransen, pour être perfectionné au fil de ses versions. Avec les frères Bradley (surtout Leslie Bradley, mais aussi Frank et Norman), ils fondent Streetly Electronicset construisent le Mark I, le premier Mellotron, produit à 60 exemplaires, puis le Mark II, fabriqué à 300 unités. Tout en passant à une phase plus industrielle de construction, en 1966, Fransen récupère les droits de l’inventeur du Chamberlain. Le groupe The Moody Blues, fondé en 1967, devient instantanément un inconditionnel de l’instrument.
> Le modèle de la réussite

> La fin d’une époque
En 1986, la fabrication du Mellotron s’arrête définitivement. Les samplers ont, semble-t-il, tués le Mellotron. Au milieu des années 90, la société Streetly Electronics renait de ses cendres pour permettre la maintenance et les pièces détachées nécessaires à ces vieilles machines. De nombreux groupes de rock comme radiohead Marillion ou REM font découvrir le Mellotron à toute une nouvelle génération d’utilisateurs. Il faudra attendre 1998 pour que le Mellotron ne s’invite de nouveau dans les magasins de musique, grâce au passioné David Kean (le fondateur de Mellotron Archives), avec le Mark VI, basé sur le M400. Enfin, en 2007, Streetly Electronics commercialise le M4000 et le M5000, qui entend reprendre la technologie là où le M400 s’était arrété.
> Utilisation par Jean Michel Jarre
Jean Michel Jarre a peu utilisé le Mellotron. Il a commencé dans la partie 2 (les choeurs) d’Oxygène, déboursant la coquette somme de 3.500 dollars de l’époque pour ce faire ! Or, la deuxième moitié de l’album a surtout fait appel au RMI, et donc il n’a pas eu d’utilité pour lui, ni sur Equinoxe d’ailleurs. Mais il a surtout renoué avec l’instrument avec Oxygène 7-13, puisqu’il est sur presque toutes les pistes de cet album, où il davantage utilisé les sons de cordes. On considère que le studio Jarre possède actuellement deux ou trois Mellotron, des M400, dont un qui est joué par Dominique Perrier.
> Ressources sur le web
- Pour approfondir : Le site francophone le plus clair et complet sur le Mellotron (et sur bien d’autres choses encore).
- Le site officiel de Streetly Electronics
- Vidéo : changement de bande sur le Mellotron :
3 mars 2009
Instruments électroniques