Là où tout a commencé…
La genèse du Moog Modulaire est à New York, en 1963. À cette époque, les synthétiseurs (comme les modèles de RCA) sont d’énormes machineries réservées aux trois principaux laboratoires de recherche en musique électro-acoustique à travers le mode. Seuls des passionnés comme Donald Buchla et Robert Moog se préoccupent plus vraiment de l’intérêt musical que de l’étude expérimentale de ces instruments. C’est le professeur Herb A. Deutsch, un client de Robert Moog alors qu’il construisait encore des Théréminvox, qui incite l’ingénieur à travailler avec lui à la conception de VCO (Voltage Controlled oscillator, Oscillateur à contrôle de tension). Walter/Wendy Carlos créé l’équaliseur et participe à la conception du clavier à 61 notes. Dans la foulée, Robert fera deux avancées définitives. D’abord, il créera le VCA (Voltage Control Amplifier), avec Deutsch (co-inventeur officiel du Moog modulaire) et des musicien expérimentaux Vladimir Ussachesky(de New York) et Myron Schaefer(de Toronto), VCA qui définit les quatres éléments du générateur d’enveloppe (ADSR). Puis, avec l’aide de Gustave Ciamaga, il met au point le VCF (le Voltage Control Filter), constitutif du légendaire filtre passe-bas Moog. Ainsi, avec la commande de l’oscillateur, du filtre et de l’amplification, c’est le début de l’ère du synthétiseur à la mode soustractive pour la pop music.
> Le choc de la découverte
L’invention prête aux alentours de juillet 1964, Moog est prête à aller à la rencontre du monde de la musique avec le deuxième prototype, ce qu’il fait en 1964 au salon des ingénieurs de l’AES (Audio Engineering Society), où seuls deux ou trois clients se déclarent intéressés et passent commande. Présenté en concert en septembre 1965 à New York, seuls deux exemplaires sont développés : un pour le laboratoire de Toronto, et un autre pour la recherche, possession de Deutsch. Le premier possesseur d’un Moog 900 en 1965 est le chorégraphe Alwin Nikolais. Le synthétiseur est utilisé pour diverses publicités, ainsi que dans les studios de radio. Quant au premier Moog, il se visite, puisqu’il est entreposé dans un musée de la recherche Ford à Dearborn, dans le Michigan.
En 1967, le Moog system Iest construit sur des bases industrielles. Suivront les Moog system 2 et 3, auquel est accolé soit la lettre « C » pour « Cabinet », la version en écrin de bois destinée aux studios soit « P », pour la version dite portable, qui se présente dans un caisson en métal. Le nom des modules (VCO, VCA, générateurs d’enveloppe) est chiffré de 900 à 999.
> Le succès mondial
Wendy Carlos devient célèbre à travers le monde avec ses reprises de Bach sur le disque Switched on Bachen 1968, qui devient un phénomène d’édition phonographie : 94 semaines de présence dans les charts américains du classique. Keith Emerson va être le premier claviériste à faire monter le Moog sur scène. D’autres artistes prestigieux vont faire l’acquisition du système Moog, qui est livré avec son épaisse documentation technique : les Beatles, les Stones (qui s’en sépare très vite), Stevie Wonder, Tangerine Dream et Tonto’s Expanding Head, pour ne citer que quelques-uns. C’est d’ailleurs un ensemble de Moog III prêté par les Tonto’s qui sert de décor au film « The fantom of Paradise » de Brian de Palma. Les modèles tardifs de Moog, à partie de 1972 sont les System 15, 35, et 55 qui comprennent de plus en plus de modules. Le Moog 55 comprend ainsi pas moins de 27 modules !
Sur le tard, l’instrument est muni d’un séquenceur. Le Moog modulaire est produit jusqu’en 1981, et aujourd’hui des synthétiseurs virtuels comme celui d’Arturia (Moog Modular V) tente de faire revivre la magie des délicates machines, avec l’aide de programmeurs comme Klaus Schulze ou Michel Geiss. On estime qu’il s’est vendu de l’ordre de de 200 exemplaire de ce pré-synthé. Les groupes comme Tangerine Dream et Redschift utilisent régulièrement l’appareil d’origine. Jarre l’a récemment utilisé sur sa tournée Oxygène 2007-2008, il se trouve dans le set de Dominique Perrier.
> Ressources sur le web
- Site officiel de Moog (archives intéressantes)
- L’histoire du Moog Modulaire présentée par la firme Arturia :
9 mars 2009 à 1:01
Finalement, a qui attribuer la creation de la musique electronique ? Aux createurs fous de ces instruments hors normes ? Aux musiciens qui les ont utilisés ? Car certes Tangerine Dream et Kraftwerk revendiquent le fait d’etre les premiers a avoir sorti un dique de synthe, d’avoir créé cette musique. Mais a quoi pensaient les createur de ces instruments ? En tout cas bravo et merci a eux. Sans eux mon existence serait peut etre bien morne. Le decouverte de la musique electronique en 1989 avec « revolution » de jm jarre a changé ma vie et ma perception des choses. J’aime la musique, toutes les musiques, mais aucun son ne me fera plus vibrer que le son ronronnant, rapeux et chaud d’un bon synthe analo d’epoque (un bon Juno par exemple)
..::Webmaster::.. Un commentaire très complexe à traiter.
Pour certains d’entre eux, il voulaient fabriquer un « orchestre de poche » et pour une autre frange, ils voulaient créer des sons jamais entendus avant eux. Mais tout ceci était très empirique. L’idée commune (à Theremin et aux autres) était de fabriquer des instruments « mécaniquement parfaits », suivant des principes physiques originaux.
Ce qu’on peut constater, c’est que les grandes découvertes sont venues au stade où une concurrence a fait naître une émulation entre constructeurs de synthétiseurs analogiques.
Par contre, il y a eu un certain nombre de disques de musique électronique sortis avant Kraftwerk et Tangerine Dream, il ne faut pas l’oublier.