Richard Pinhas et Heldon (1951-1978)

Richard Pinhas est né en 1951. Pour lui, musique et philosophie sont étroitement liés. Au point de vouloir marier les deux !

En 1968, à l’époque du mouvement étudiant, il se joint à son premier groupe, à la guitare électrique. C’est dans ce groupe qu’il rencontre Klaus Blsquiz (futur membre de Magma). Puis, ensemble, il créé le groupe éphémère Stuff. Richard fonde ensuite le groupe Schizo en 1972. Trotskiste et utopiste, le jeune homme met en musique ses rêves pour composer une musique psychédélique planante. Mettant la musique entre parenthèses, il se consacre le plus sérieusement du monde à ses études de philosophie. Il étudie sur les bancs de la Sorbonne à paris, et passe sa thèse de doctorat sous la direction de Jean-François Lyotard. Le thème qu’il choisi est : « Le rapport entre la schizoanalyse et la science-fiction ». C’est aussi à cette époque et pour les besoins du journal de Jean-François Bizot, Actuel qu’il rencontre les écrivains américains de SF Norman Spinrad (né en 1940) et Philip K. Dick (1928-1982).

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> Premier album de Heldon

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Mais revenons à l’oeuvre musicale de Richard. Le Voyageur (couplé avec Torcol) est un 45 tours autoproduit de Schizo qui comprend des lectures de textes de Nietzsche par Gilles Deleuze, le maitre à penser de Pinhas. Ce morceau a été intégré au premier album du groupe Heldon, Électrique Guerilla (1974), qui est aussi considéré comme le plus emblématique du groupe. C’est à partir de ce moment que Richard va commencer à mélanger guitare et synthétiseur (VCS-3), sous une forte influence du Krautrock. Le choix du nom Heldon renvoit au nom d’une cité imaginaire dans le livre de Norman Spinrad : Iron Dreams, « Rêve de fer ». Le groupe Heldon a un effectif variable (comme Magma) et Pinhas en représente la force motrice. Heldon produira deux albums en 1975. Tous ces albums sont inspirés de King Crimson, le premier (ou l’un des tous premiers en tout cas) groupe rock-prog de l’histoire. La collaboration un tant envisagée à cette époque entre Robert Wyatt et Richard Pinhas n’a malheureusement pas pu avoir lieu.Le premier s’appele Allez Teia, avec ses complices Alain Bellaiche (basse) et Alain Renaud (guitare). Sur la pochette de l’album, un CRS, la matraque levé, poursuit un jeune homme apeuré. Puis sort It’s always rock’n'roll avec une pléiade d’autres musiciens. La musique qu’il produit alors est fortement influencée par Brian Eno. Sur ces albums, figurent le Mellotron, le VCS-3, mais aussi l’ARP 2600, tous joués par Richard. Le musicien monte une association pour produire et diffusée (souvent gratuitement) sa musique, intiulée Disjuncta. Il s’installe dans une annexe des studios Davout, dans le XXème arrondissement de Paris.

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> Disques solos

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En 1976, Heldon publie les albums Agnet Nilsson, puis Un rêve sans conséquence, avec François Auger (batterie et percussions) et Patrick Gauthier (minimoog, ex-Magma), notamment. Le studio de Richard se renforce avec l’apparition du Moog modulaire. En hiver 1977 sort l’album Rhizosphère, sous le nom Pinhas. En 1978, il sort Chronolyse, en hommage à Frank Herbert (1920-1986), autre auteur de science-fiction. Un 45 tours qui comprend Séquences et Modulations est édité chez RCA sous le pseudonyme Richard Dunn (clin d’oeil au roman Dune). Cette année-là deux disques supplémentaires paraissent : Interface (album consacré aux soucoupes volantes) et Stand-by dans une veine très Sun Ra / Klaus Schulze. Cette séquence précède un « break » du groupe Heldon pour quelques années, qui permettra à d’autres projets des musiciens du groupe (notamment le groupe Lard free) de voir le jour et à Richard Pinhas de poursuivre une fructueuse carrière solo, et de collaborer en studio pour d’autres artistes (notamment Hervé Picart).> Stand-by : À suivre…