Le grec Yanni revient dans sa terre natale pour participer en « vedette américaine » au festival annuel du théâtre antique d’Herode Atticus à Athènes (lieu où se produisèrent tous les grands interprètes de classique), en septembre 1993, et trois concerts. Cela faisait trente ans qu’il n’était pas retourné aux États-Unis. C’est donc sous la silhouette du Parthénon que la carrière de Yanni va connaitre la bacchanale du succès commercial (qu’il n’est pas prêt de renouveler, vu les sommets qu’il atteint ici). Pour les besoins de sa tournée «Symphonic Concerts» a fait appel au London royal Philharmonic, dirigé par le chef d’orchestre iranien Shardad Rohani. C’est la première fois que Yanni se confronte directement pour l’orchestre (Rohani signant les arrangements), lui qui est plutôt habitué aux cordes synthétiques. Dans ses bagages, Yanni emmène également ses musiciens habituels. Citons les : le batteur fantasque Charlie Adams (qu’il connait depuis ses débuts), le percussionniste Michael Bruno, le bassiste Ric Fierabracci et les deux claviéristes d’horizon « piano classique » Julie Homi et Bradley Joseph (depuis 1989), ainsi que la violoniste virtuose Karen Briggs, qui l’accompagne depuis 1991. Comme dans un ensemble jazz-rock, chaque musicien a l’occasion de s’illustrer en soliste ou en ping-pong (l’un répondant à l’autre).
> Le colosse des Rhodes
Au milieu de la scène, devant plus de 10.000 personnes, tout de blanc vétu, Yanni alterne les claviers (six au total), face au public, dans la position des bras en croix, avec le piano à queue. On retrouve tous les tics du musicien sur scène : chevelure rejetée vers l’arrière, gestes déliés du poignet. Sous le regard de sa femme et de ses parents, Yanni interprète les titres langoureux qui sont sa marque de fabrique (Swept away et Reflections of passion issu de l’album éponyme, 1990]) avec des mini-morceaux épiques de circonstances (l’ouverture Santorini est la plus caractéristique, avec son ostinato qui recouvre plusieurs sous-parties). La musique de Yanni combine ainsi des éléments de world music avec des accents symphoniques, cuivres et cordes jouant à l’unisson tandis que Yanni abat ses arpèges de la main gauche avec souplesse et sérénité, prenant occasionnellement le rôle de chef d’orchestre depuis son îlot de synthétiseurs central. Les effets de synthés (recréant des sons d’instruments traditionnels grecs), en regard du travail de son compatriote Vangelis, sont de l’ordre de l’enluminure. Pour faire bonne mesure, Yanni propose une reprise assez « pompier » de l’air principal du célèbre Aria, extrait de l’opéra de Léo Deslibes, Lakmé. Le réalisateur chevronné George Veras ne perd pas une miette des sourires écarlates échangés entre Yanni, ses musiciens et son public, grace à des plans serrés.
> Qu’en penser ?
C’est le premier album live pour le compositeur/interprète natif de Kalamata (sud de la Grèce). Le film de ce concert d’une heure et demie a été 229 semaines consécutives dans les meilleures ventes aux États-Unis, et détient le titre de deuxième disque musical le plus vendu dans le monde à ce jour. Une partie des recettes des passages télévisés de ce show ont été reversé à une association caritative. On voit d’ailleurs dans le DVD les endroits où les publicités pour la télévision ont été insérées, ce qui fait que le concert parait fait de plusieurs morceaux disjoints. Le mastering est néanmoins exceptionnel de qualité. Doté d’une image éblouissante (la magie du lieu est finement restituée), le film du concert a été nominé aux Emmy Awards pour la meilleure mise en lumière. Sur la version CD, l’ordre des morceaux (restreints) est changé de son agencement chronologique. L’édition DVD propose en outre quelques confidences de ses instrumentistes ainsi que quelques mots backstage.
On peut déconnecter Live at the Acropolis des albums antérieurs de Yanni, mais il reflète toujours son versant romantique et versatile à la fois. Dans la catégorie new age, c’est une référence incontournable.
> Version CD
- « Santorini » (6:57)
- « Keys to Imagination » (7:35)
- « Until the Last Moment » (6:37)
- « The Rain Must Fall » (7:24)
- « Felista » (4:52)
- « Acroyali/Standing in Motion » (8:51)
- « One Man’s Dream » (3:36)
- « Within Attraction » (7:46)
- « Nostalgia » (5:46)
- « Swept Away » (9:22)
- « Reflections of Passion » (5:22)
23 avril 2009 à 4:41
Selon moi, si on doit choisir un seul album de Yanni, ce DVD serait mon choix. Ses dernières productions me laissent plutôt indifférent \:-S
10 mars 2010 à 21:38
Ce DVD est à l’image de ce concert, il est tout simplement FABULEUX.
Fan de Yanni depuis plus de 10 ans, je ne peux que conseiller des albums. Vous ne regretterez pas votre achat.
21 avril 2010 à 21:41
http://www.yannifrance.com