Depeche Mode – Violator (1990)

Pochette de Violator de Depeche ModeViolator est l’album qui m’a fait découvrir Depeche Mode, et je dois à la vérité de dire que même si l’on peut reconnaitre une certaine constance au groupe anglais, il n’a pas égalé cet album depuis. Avec Violator, Martin Gore (le compositeur du groupe) a mis un peu de côté son propre égo et le côté parfois alambiqué des compositions précédentes du groupe (Black Celebration et Music for the masses) de plein gré pour donner davantage davantage de liberté de création à ses compagnons Dave Gahan, Andrew Fletcher  et Alan Wilder. Tentant de capturer l’esprit rock de Joy Division en distillant la guitare avec parcimonie, il faut dire que Depeche Mode a su s’échapper du style  »catchy » et des contraintes formelles qu’il avait élaboré. Seuls subsistent réellement du Depeche Mode des années 80 (même si l’enregistrement de l’album commence en 1989, avant de se poursuivre dans plusieurs capitales européennes) les mini-morceaux de transition incorporés comme Interlude 2/Crucified (dans Enjoy the silence) et Interlude 3 (dans Blue Dress). Ainsie public rebuté par les boucles lancinante de People are people trouvait matière avec Violator a lui donner un tout autre crédit.

Autre aspect de ce disque, la variété de thèmes traités, en seulement neuf titres et 47 minutes : la domination, la drogue, le désir, le peché, le bien et le mal, la religion et le péché. L’apport du producteur anglais Flood alias Mark Ellis, et de François Kerkovian (qui mixe tout l’album sauf Enjoy the silence) est également décisif pour donner une patine impecable à un disque hétérogène qui va du blues brut (Personal Jesus, parabole sur le télé-évangélisme) au sombre expérimental (World in my eyes). Premier single, Personal Jesus ne ressemble pas à du Depeche Mode, avec son riff de guitare R&B par-dessus une basse synthétique, et ce choix audacieux de leur maison de disques historique, Mute Records et Daniel Miller les comblent. Pour l’anecdote, ce titre sera même repris par un des grands noms de la musique country, Johnny Cash himself, mais aussi par Marilyn Manson !


 

> Moins d’excentricité, plus de tubes

 


 

Quand au titre Clean, il évoque la ligne de basse d’un titre de Pink Floyd, One of these days (1971). Mon titre préféré est le titre « Halo« , avec sa mélodie à tiroirs cristalline et pourtant « dark ». La formation electropop parvient à composer des balades aux arrangements électroniques qui feront éclater leur notoriété à travers le monde, à l’image de Waiting for the night, qui doit autant à Kraftwerk qu’aux talents qu’à la voix profonde de Dave. C’est le cas du titre Enjoy the silence, titre majeur du groupe en concert depuis. Il a été composé à la base par Gore sur un harmonium, mais dont le tempo a beaucoup évolué en studio, pour donner naissance au premier des trois morceaux dancefloor de l’album. Ce single intègre le top 10 aux États-Unis, ainsi que des places encore plus significatives en Europe (n°6 en Angleterre et single vainqueur des BRIT awards en 1990). Les deux autres morceaux aux tempos relevés sont Policy of Truth et World in my eyes. Les clips d’Anton Corbijn, entre far west et roi en exil, font à chaque fois mouche. Martin Gore assure les accessits avec le chant sur Sweetest Perfection et Blue Dress tant sa voix ressemble, comme par mimétisme, à celle de Dave Gahan, qui est seconde voix à chaque fois.

L’accès de la première place des charts britanniques est malheureusement bloquée par Phil Collins. Qu’à cela ne tienne, le succès aux États-Unis est tel pour cet album qu’une séance d’autographe du groupe à Los Angeles (où le groupe a déjà triomphé avec la tournée 101) tourne quasiment à l’émeute. Suite à cet album, la tournée World Violation, elle aussi, aura un succès monstre. Une version Super CD + DVD a été commercialisée en 2006. L’album Violator s’est vendu à 8 millions d’exemplaires dans le monde à ce jour, et fait partie de la plupart des listes des recommandations des journalistes musicaux internationaux. Un excellent album a faire découvrir ou re-découvrir.

 


> Track-listing

 

  1. World in My Eyes – 4:26
  2. Sweetest Perfection – 4:43
  3. Personal Jesus – 4:56
  4. Halo – 4:30
  5. Waiting for the Night – 6:07
  6. Enjoy the Silence – 6:12 / dont le morceau Interlude #2 – Crucified – 1:42
    Image de prévisualisation YouTube
  7. Policy of Truth – 4:55
  8. Blue Dress – 5:41 / dont le morceau Interlude #3 – 1:23
  9. Clean – 5:28

À propos de Jean-Baptiste

Né en 1977. je ne vis pas de l'écriture, je ne vis pas pour la musique, mais je suis en quelque sorte à mi-chemin des deux. Peut être. ou pas.

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