Robert Miles est né à Neuchâtel en Suisse en 1969 de parents italiens. Son véritable nom est Roberto Concina. En plus du clin d’oeil qu’il avait à Miles Davis dans l’origine de son pseudonyme, il semblerait que « Miles » provienne d’une contraction de « Milani » (son nom de DJ en 1994) dérivé de Milan, la ville italienne dont il est amoureux. Il étudie le piano très jeune, et se passionne pour la musique noire des années 70 à 80, et quitte l’école à 17 ans. Roberto s’intéresse à la scène dance et commence à mixer à l’âge de 13 ans d’abord dans des soirées house, puis dans les clubs italiens, aux débuts des années 90. Puis, il s’installe aux États-Unis où il fait partie de la scène hardcore. Rappatrié en Italie, il commence à composer quelques titres dans l’indifférence de l’underground qu’il affectionne. Mais le feux de la rampe vont bientôt s’emparer de lui…
> Le démarrage en fanfare de Children
En 1995, il connait le succès avec le titre Children, composé en 1994 dans un style assez conventionnel mais augmenté de sa fameuse mélodie de piano dream par la suite. Le nom de ce morceau correspond à des photos d’enfants yougoslaves ramenées par son père, militaire au sein des casques bleus, qui ont fortement imprégné Roberto. Le titre s’impose malgré son caractère 100% instrumental sur les grandes ondes et le public l’accueille en club avec enthousiasme. Ce hit (premier dans 18 pays) devient l’emblème de ce qui fut appelé alors la « dream music » : Voix féminines hautes perchées, mélodies de piano évanescents et nappes de synthés se marient à des rythmes issus de l’eurodance. Le deuxième single de Robert Miles, Fable, a également atteint les sommets des charts. Il a été utilisé au cinéma pour le film adapté de Cendrillion « À tout jamais ». En juin 1996 parait finalement l’album « Dreamland » chez les maisons de disques Arista (US) et Deconstruction records (Royaume-Uni), qui sera un phénomène des deux côtés de l’Atlantique, avec pas moins de 12 disques d’or. En France, il atteindra la quatrième place des ventes de disques, et sera dans les top 10 de la majorité des pays européens (Deuxième en Suisse et en Allemagne). Une tournée Dreamland permet de donner plus d’ampleur encore au courant musical qui contamine bientôt le paysage musical (cf. le générique X-Files). Une version augmentée de cet album, Dreamland, the winter edition, contenant le titre One and One chanté par Maria Naylar (lancé en single aux États-Unis et en Allemagne) complète la galerie de tubes pour l’italien. One on One, co-écrit avec Dubaldo, Nowels et Steinberg, devait être chanté à l’origine par la polonaise Edyta Górniak, qui finalement l’utilisera pour lancer son propre album. C’est l’archétype du morceau à la mélodie poisseuse incorporant des éléments d’ambient.
> Mélodies douces et rythmes tranchés
L’album Dreamland, quasiment exclusivement instrumental, à l’opposé de l’offre du moment, est salué par la critique malgré un certain manque de consistance qui exclue les pistes précédemment citées. À la fin de 1997, il supervise Robert Miles in the mix, où il rassemble quelques-uns de ses contemporains, en addition à deux reprises de Dreamland, Fable et For Us, formant une collection de titres trance. Ces deux années 1996 et 1997 font de lui l’artiste dance le plus populaire de la planète.
Miles déclare à cette époque : « L’une des choses dont je suis le plus fier, c’est que les gens ont accepté l’idée qu’on ne jouait pas que de la merde dans les clubs et qu’en fait il s’y jouait de la bonne musique. Un certain nombre de gens, après Children, ont commencé à aller dans les clubs underground et à écouter ce genre de musique et à présent, ils l’adorent.”
Son deuxième album, publié l’année suivante, s’appelle 23am. Le nom de l’album correspond à un message erroné de son répondeur téléphonique, qui indique cette heure imaginaire (23 heures du matin). Installé à Londres, refusant le star-system et les photos de presse, Miles apparait en simple silhouette sur la pochette de l’album. Sa musique est beaucoup moins simpliste que sur Dreamland (dont les morceaux ont tous une structure quasi-identique) et intègre des instruments acoustiques (trompette, saxophone) ainsi que des samples issues de différentes villes du monde. Beaucoup de facettes de la musique électro sont représentés sur cet album : Trance progressive, drum’n’bass, et même électro-jazz. C’est le titre Freedom qui est choisi pour devenir le premier single de l’album, distribué en vinyle et en CD. Roberto Concina conçoit toutes les paroles des 4 chansons de 23am, dont l’ampleur philosophique (Le cycle de la vie, la condition de liberté) a de quoi désarçonner.
> Le silence de Miles
Pendant quelques années, Miles concentre ses efforts sur le business de la musique et créé sa propre maison de production, S:alt Records (pour Suitably Altrenative records). Il pousse notamment l’autonomie de la carrière du musicien trance italo-canadien Joe Vannelli, frère du célèbre chanteur et compositeur Gino Vanelli. En juin 2000, Miles édite le disque Organik, qui est un album fort différent et beaucoup plus complexe que ses travaux antérieurs. Plus downtempo que jamais, l’art mélodique de Miles est adossé au maestro de la production Bill Laswell.Le titre Trance Shapes issu de cet album est intégré à la B.O. du premier film de la sage des aventures de Jason Bourne, La mémoire dans la peau.
Un album de remixes, Organik Remixes, est publié en 2002. Il contient un remix de Future Sound of London, ainsi que deux lauréats d’un concours de revisitations lancée sur son site web. Le succès critique est une deuxième fois au rendez-vous mais l’ambiance très sombre de cet album refroidit le grand public.Nullement découragé par son recul dans les charts, Miles va toujours de l’avant, mais traine son pseudonyme et son passion dans ses anciennes maisons de disques comme un boulet. La notoriété du compositeur, ainsi que son travail comme DJ lui permet de tisser des contacts avec de grands noms de la musique électro, notamment Nitin Sawhney et Nina Miranda. Il se lie d’amitié avec le percussionniste indien Trilok Gurtu, avec lequel il compose un album ouvert sur la world music, intitulé Miles Gurtu.En 2005, Roberto remixe un titre du groupe Loose Canons, Got it wrong. Installé à Ibiza depuis quelques années, Robert Miles continue à mixer en club et il semblerait que ce soit toujours son activité préférée. En 2007, il travaille avec le guitariste Robert Fripp, Mike Patto, Jon Thorne, Paul Falloon et The Urban Soul Orchestra sur les prises live d’éléments de son nouvel (et peut-être ultime) album dont la sortie est sans cesse retardée depuis semble-t-il, cherchant une écriture plus « spontanée » et moins « réfléchie ». Robert Miles a d’ores et déjà écoulé plus de 13 millions d’albums à travers le monde.
> Ressources sur le web
- Site officiel de Robert Miles
- Myspace de Robert Miles
- Robert Miles (Trip-hop / World Fusion) : Paths
12 juin 2009 à 8:05
Le style de Robert Miles a bien evolué depuis ses débuts. J’attends avec impatience son nouvel album…
14 juin 2009 à 11:07
Le 2 titres de « Children » a longtemps tourné en boucle dans ma platine. C’est peut etre l’immense vague « dream music » qui ne sortait que des morceaux clonés de « children » qui a terni l’image de Robert Miles. Qui s’en rappelle maintenant ?
6 novembre 2010 à 21:59
nouvel album « thirteen » prévu pour janvier 2011
22 mars 2021 à 21:22
Je réécoute en ce moment même l’album Organik. Experimental, déroutant et pas une ride. Un chef-d’oeuvre éléctro. Ça décrasse les neurones, les oreilles. Sombre souhait. Je pense souvent à ce compositeur, DJ avec beaucoup d’émotion et de tristesse, il nous a quitté trop tôt.