The friends of Mr. Cairo est le deuxième album du tandem Jon Anderson (chant), Vangelis (synthétiseur). À l’époque de sa sortie chez Polydor, deux versions du 33 tours ont été publiées à quelques semaines d’intervalle (sauf semble-t-il au Japon), suite au succès de la bande originale des Chariots de feu de Vangelis. La différence entre les deux albums, outre une pochette et l’inversion des deux faces (la B se retrouvant en A sur chacun des deux), est l’adjonction du titre I’ll find my way home en ouverture de la deuxième mouture de l’album (celle avec une photo du clip vidéo éponyme sur la pochette). L’album a été enregistré entre les studios Davout à paris et le studio Nemo de Londres.
L’épique titre d’ouverture (12 minutes au compteur), The friends of Mister Cairo, est émaillé de bruitages agressifs et entrecoupé de reproduction de dialogues (assurés par les narrateurs officiels de l’album, David Cocker et Sally Grace) inspiré des films américains des années 30 à 40. Il s’agit des fameux « films noirs » classiques hollywoodiens, en tête duquel se trouve « le Faucon Maltais » (1941) de John Huston avec Humphrey Bogart, qui est cité à la fin de la chanson. On retrouve aussi cette évocation dans le clip du morceau-titre, ramené à 4 minutes, qui met en scène Jon et Vangelis, en complets vestons, au milieu de gangsters en plein méfaits. Mais, en dehors de ce gros calibre en durée et en sifflements de revolvers, le reste des chansons est plutôt calme et fraternel.
> Morceaux choisis
Jon Anderson délivre un chant plein d’intensité, comme à son habitude, mais il évolue en dehors du vocabulaire rock prog habituel, ce qui fait qu’il est encore plus à l’oeuvre mélodiquement qu’en simple contrepoint de guitare électrique (absente de ce disque). Les rythmes synthétiques de l’album sont concomitants de la New Wave, et la palette sonore du grec est limitée mais efficiente. Vangelis est omniprésent au piano, offrant un large spectre de ses aptitudes à sauter d’un style d’un morceau à l’autre : cinématographique sur le splendide « The Mayfloyer » (évocation des colons qui traversèrent l’Atlantique en 1620), boogie-woogie sur « Back to school », romantique sur « I’ll find my way home ». Ils sont joints par Dick Morissey (aucun lien avec le chanteur Morissey) au saxophone et à la flûte (sur Outside and Inside), et par quatre choristes qui compensent les aigües du leader de Yes. Le saxophone est particulièrement en avant, et ils se marrie à merveille avec le jeu « flottant » de Vangelis, qui est plus en retenue et moins en explosivité. Comme pour faire le lien avec la passion que le grec a pour l’espace, Mayflower intègre des voix à la façon de la NASA pour commenter la traversée homérique, à la façon de la découverte d’une planète.
> Singles
Le single « I’ll find my way home », lancé en 1981, a connu un certain succès en Europe (1er en Suisse), apparut au hit télévisé anglais « Top of the Pops » à la deuxième marche, et fut même réédité en 1984. C’est un titre fort plaisant à l’atmosphère emplie de bourrasques électroniques et de mélodies hautes perchées.
Le morceau-fleuve State of Independance (8 minutes) brille sa mélodie chaloupée en mode majeur colorée aux couleurs des codas du sax de Morissey et son final emphatique aux steels-drums. Il a fait l’objet de nombreuses reprises. D’abord, en 1982, une version de Donna Summer sur son album éponyme (réarrangée par Quincy Jones avec le gratin de la musique soul en choristes : Michael Jackson, Lionel Richie et Stevie Wonder entre autres) a éclipsé le titre d’origine, trustant les charts. Ensuite, une reprise (rebaptisé Spiritual High) par le groupe les Moodswings, en 1992), qui a eu sa minute de gloire. Enfin, State of Independance a été repris, outre par Jon Anderson sur son album solo « Change we must », en 1994.
Le morceau sans doute le plus faible de cet album, Beside, fait la part belle aux élucubrations dadaïstes d’Anderson, qui fait fortement penser à la couleur du premier album du duo, Short stories. Mais au final, l’ensemble de l’album est solide, et cet album est incontestablement le plus puissant et le plus évocateur de Jon and Vangelis, une voix de falsetto marié à un démiurge du son new-age.
> Track-listing
Version numéro 1
- The friends of Mr. Cairo (12:04)
- Back to school (5:06)
- Outside of this [Inside of that] (5:00)
- State of Independence (7:53)
- Beside (4:08)
- The Mayflower (6:35)
Version numéro 2
- I’ll find my way home (4:29)
- State of Independence (7:53)
- Beside (4:08)
- The Mayflower (6:35)
- The friends of Mr. Cairo (12:04)
- Back to school (5:06)
- Outside of this [Inside of that] (5:00)
21 juillet 2009 à 8:41
Cet album doit être obligatoirement dans toute bonne discothèque qui se respecte.
22 juillet 2009 à 18:59
Etonnant album que celui-ci. J’aime beaucoup « the mayflower » et « The Friends of Mr Cairo ». « Back to School » ça swingue
24 février 2011 à 19:31
Même si je préfère les albums solo de Vangelis j’ai plaisir à écouter ce duo, en plus la voix d’Anderson me rappelle celle du chanteur de Supertramp.