Orbital (à ne pas confondre avec The Orb) est un groupe anglais composé des frères Hartnoll, Paul (né en 1968) et Phill (né en 1964). Il a été formé en 1989 et s’est séparé en 2004 pour se manifester à nouveau cette année (2009). Leurs deux influences initiales sont l’electronica (Philip Glass, Brian Eno) et le punk-rock. Ils peuvent avoir des morceaux de longueur très variable et de style qui vont du glitch jusqu’à l’ambient. Orbital a été largement popularisé par la reprise de ses musiques dans divers films américains, ainsi que dans des jeux vidéo populaires tels Mortal Kombat.
Le groupe tire son nom de l’endroit où les «rave parties» ont-ils ont commencé, à savoir l’autoroute appelé la M25 qui fait le tour de Londres. Nous sommes à l’époque du «Summer of love» anglais et les deux frères vont trouver dans l’underground une motivation énorme pour faire leur propre musique. Venu du punk, ils vont adapter l’Acid-house de la première génération de « ravers » à leur propre «ambient house». Une musique dont le rythme et la structure évolue généralement tout au long du morceau.
> Rave culture
Dès leur premier single, enregistré sur le lecteur-enregistreur de leur père envoyé à un indépendant Jazz M’, leur potentiel avec un équipement minimaliste (un magnéto quatre pistes, un synthé cheap et une boite à rythmes) étonne. En effet, la légende raconte que «Chime» leur aurait coûté moins de trois livres sterlings à produire. Après avoir signé chez FFRR records Orbital rencontre un certain engouement, et cela leur permet de faire leur première télévision nationale en Grande-Bretagne. Leur musique est joué à la fois dans les raves et dans les médias. Ils sont onzièmes dans la catégorie anglaise de dance music. Fort de cette exposition inattendue, ils publient leur premier album éponyme à la fin de 1991, qui est baptisé par les observateurs «Green album» en raison de la couleur verte de sa pochette. L’album s’ouvre sur un sample d’un monologue tiré d’un épisode de la nouvelle mouture de Star Trek. Ce disque «Orbital» comprend un clin d’œil à la boite à rythmes de Roland TB-303 (Fahrenheit 303). Il comprend aussi les singles «Satan» et «Omen» qui auront un succès moindre.En 1992, Orbital lance sa célèbre piste ambient Halcyon, dédié à leur maman, et ce sera un des titres les plus emblématiques du groupe à ce jour. Le titre figure sur le maxi Radiccio. Le groupe parait aussi sur «Mutations remixes», aux côtés de Joey Beltram, Meat Beat Manifesto et Moby, notamment. D’ailleurs le groupe engage sa première tournée aux Etats-Unis avec Moby et Aphex Twin. L’année suivante, Orbital 2, leur deuxième opus (oui, là j’ai le droit de le dire) s’accroche dans les charts britanniques pendant 15 semaines. Une nouvelle version de Halcyon, appelée Halcyon + On + On est créée pour les besoins de l’album. Ce sera cette version qui sera intégrée dans le jeu vidéo culte Mortal Kombat. Ce disque est aussi connu comme le «Brown album». C’est le premier album où le groupe ne se contente plus de coller des singles les uns derrière les autres, mais propose une continuité sonore entre chaque titre.
Sur scène lors du Glastonbury Festival et au festival «Woodstock 2» de 1994 (un piteux remake selon les témoins de l’original), les deux frères font sensation avec leurs lampes frontales et leur inventivité derrière les instruments. Les interprétations live de leurs titres sont toujours très libres par rapport à leurs albums.
> Album engagés et enragés
En août 1994, Orbital publie leur premier album avec un vrai titre, Snivilisation, qui comprend notamment la chanteuse Allison Goldfrapp (sur Sad but true, notamment). C’est un album coup de poing contre le gouvernement britannique de l’époque, qui a étendu le pouvoir de la Police pour interdire plus efficacement les « rave parties ». Au milieu de mélodies évanescentes, le disque s’offre avec fracas aux joies du «politiquement incorrect». Les deux pistes fleuves qui concluent l’album sont à cet égard, éloquentes. «Are we here?» comprend notamment «quatre minutes de silence» comme autant de protestation contre la société toute entière. L’album est le plus gros succès en Grande Bretagne, pointant à la quatrième place des charts.En avril 1996, Orbital lance le single The Box, qui deviendra le fer de lance du concept-album suivant, In Sides (paru d’abord en 3 vyniles). Dans In Sides, le ton politique se double d’un fort message écologique, puisque le disque est conduit sous les hospices de Greenpeace, qui fournit l’énergie solaire pour produire (durablement) l’électricité nécessaire au titre d’ouverture de l’album. Cet album est souvent décrit comme étant le plus réussi du duo et il atteint la cinquième place des charts britanniques. On y retrouve la voix capiteuse d’Alisson Goldfrapp (Cachée sous le pseudonyme Auntie), ainsi qu’une version live de Halcyon. La tournée qui suit In Sides est destiné à des lieux inhabituels pour des icônes de la dance music, comme le Royal Albert Hall.
C’est à partir de cet album-là que le groupe va être massivement sollicité par le cinéma pour divers films, composant parfois des musiques inédites (générique du Saint). En 1997, Orbital travaille avec Michael Kamen à la bande originale d’Event Horizon, un film d’horreur (qui comprend aussi Funky Shit de The Prodigy extrait de Fat of the Land en conclusion)
> Plages blanches
Le cinquième album du groupe, The Middle of Nowhere (le milieu de nulle part) est publié en 1999, sur les bases et même partenariat (avec Miss Goldfrapp) que l’album précédent avec un succès non démenti.
En 2000, le duo collabore avec le compositeur fétiche de David Lynch Angelo Badalamenti pour réaliser le single « Beached », inclus dans la B.O. du film The Beach, avec la voix de Leonardo di Caprio en vedette américaine (oui, là aussi j’ai le droit de le dire).À l’occasion de leur sixième album, The Altogether, Orbital enregistre sa propre version du générique de la série télévisée Doctor Who de 1963 (une des premières séries à utiliser des effets électroniques) et un titre avec le chanteur David Gray. Une version CD plus DVD est également mise sur le marché. Aux États-unis, la version officielle comprend deux disques, dont un collector qui contient des versions inédites d’anciennes compositions ainsi que des « faces B ». Cet album marque néanmoins un coup d’arrêt créatif pour le duo aux mains d’or. Ils quittent leur label historique, FFRR.
> Le temps du bilan
En 2002, sort un best-of intitulé Work 1989-2002 avec tous leurs plus fameux singles. Puis, deux ans plus tard, ils sortent un album en forme d’adieu, The Blue Album. Il comprend des participations de Lisa Gerrard et des vétérans rocks des années 70, les Sparks. Le disque contient aussi une charge contre les OGM «You lot». Un peu plus tard, les frères Hartnoll officialisent la séparation du groupe. Le cadet, Paul Hartnoll poursuit une carrière solo épémère, avec un album The Ideal Condition, pendant quelque temps. Quant à Phil, il reformera un duo avec Nick Smith, nommé Long Range.En 2007, la maison de disque d’Orbital sort une compilation de leurs meilleurs prestations live sur leur scène fétiche de Glastonbury : Orbital : Live at Glastonbury 1994-2004.
Pour les vingt ans d’Orbital, une tournée de reformation est organisée. Le vieux matériel (dont les synthés analogiques) est exhumé pour plus de vérité encore vis-à-vis des fans. Le premier concert de cette série a eu lieu le 3 juillet 2009 à la BestFest de Bucharest, puis le 9 août à domicile au Big Chill festival de Herefordshire. Et en plus, ils ont l’air de s’amuser…
> Discographie
- Orbital (Green Album) (1991)
- Orbital 2 (Brown Album) (1993)
- Snivilisation (1994)
- Diversions (1994)
- In Sides (1996)
- Event Horizon (B.O.F.) (1997)
- The Middle of Nowhere (1999)
- The Altogether (2001)
- Work 1989-2002 (Singles/Rarities Collection) (2002)
- Octane (B.O.F.) (2003)
- Blue Album (2004)
- Compilation Halcyon (2004)
- Live At Glastonbury 1994-2004 (2007)
- 20 (Compilation) (2009)
> Ressources sur le web
24 août 2009
IDM, Musiciens anglais, Portraits