Avec Love 2, les versaillais Godin et Dunckel nous offrent, comme ils le déclarent eux-mêmes, un album « 100% Air ». Ils y ont font quasiment tout à la première personne du pluriel, dans leur studio Atlas du quartier parisien de Belleville. Ainsi, ils assurent la totalité de la production. Une fois n’est pas coutume, toutes les parties vocales sont aussi assurées par nos deux frenchies. L’envie de se retrouver « enfin à deux » se décline jusque dans le titre de l’album.
C’est Stéphane Briat, le complice de Moon Safari et de la B.O. du film de Sofia Coppola, Virgin Suicides, qui assure l’enregistrement et le mixage de l’album. Autre vétéran dans les guérillas rétro-futuristes du tandem, Joey Waronder reprend du service pour un album qui offre une bonne diversité de styles.
Rock pour le premier single, Do the Joy, encore plus rock pour le déconcertant Be a bee (un morceau assez inattendus sous leurs doigts), et ethnique pour Night Hunter et African Velvet. Pour le reste, c’est une collection de titres qui portent très distinctivement les atours mélodiques du duo, entre caresses de synthés vintage et ondulations de guitare wah wah à profusion. Dans cette catégorie figure du bon (Heaven’s light, You can tell everybody) et du moins bon (So light is the footfall).
> Ambiance « David Hamilton«
L’album au parfum très « fleur bleue » par ses paroles et ses mélodies évanescentes, est un exercice qui risque à tout moment de faire basculer dans la mièvrerie. Il y a un petit côté « Bilitis » (du nom de ce film érotico-artistique de l’année 1976) dans Love 2, avec les petits oiseaux qui chantent entre autres détails baroques. Les velléités expérimentales ont disparus au profit d’une recherche mélodique constante. Parmi les réelles surprises de l’album, on voit Air flirter avec l’acid-jazz dans le titre Tropical disease, dont le final fait la part belle au saxophone. On trouve également des marimbas sur le titre (assez faible) Missing the light of day.
Pour ce qui est du potentiel commercial de l’album, qui est davantage « pop » que leur précédent effort studio, Pocket Symphony, on ne sera guère surpris par les sonorités moelleuses de Sing, Song, Sung et de Eat my beat. Globalement, la deuxième moitié de l’album est moins bonne mais plus des deux tiers des titres sont agréables.Bref, ceux qui aimaient déjà Air adhéreront à ce nouvel opus. Pour les autres, il faudra qu’ils activent leur second degré pour rentrer de plain-pied dans l’univers chic et 70’s du duo.
> Tracklist
- Do The Joy
- Love
- So Light Is Her Footfall
- Be A Bee
- Missing The Light Of The Day
- Tropical Disease
- Heaven’s Light
- Night Hunter
- Sing Sang Sung
- Eat My Beat
- You Can Tell It To Everybody
- African Velvet
12 octobre 2009 à 22:32
Excellent album en général !!
Tropical Disease est très « musique de film », un superbe clin d’oeil (hommage ?) à Michel Colombier et Ennio Morricone.
On y effleure le sublime !