Le 13 octobre 2009, Jean Michel était de retour dans sa ville natale de Lyon pour présenter son concert dans le cadre de la tournée <2010> (Le 24 mars 2010 à la Halle Tony Garnier). À l’invitation du quotidien régional Le Progrès, il a partagé une heure et demi avec une dizaine de lecteurs gagnants d’un tirage au sort, qui l’attendait dans les locaux du journal. Durant cet entretien à batons rompus, Jean Michel s’est prêté à quelques questions, avant de signer des autographes et faire des photos souvenirs pour chacun autour d’un cocktail amical. Ci-dessous, la transcription des réponses de l’artiste lyonnais aux questions des lecteurs.
Source pour cette interview : Article du Progrès avec photo de groupe (voir aussi la vidéo en bas de la page du Progrès).
Mary Robelin, Lyon 3e : «Vous avez de nombreux fans en Asie. Est-ce qu’ils sont moins nombreux en Occident ?»
Jean-Michel Jarre : Mais c’est parce qu’il y a plus de monde en Asie ! (rires).
En fait, on ne peut pas dire que j’ai moins de succès en Europe, ce n’est pas le cas. J’ai beaucoup de fans en Europe de l’Est par exemple, ou en Angleterre et en Europe du Nord. Mais on a beaucoup plus parlé de mes concerts en Asie parce qu’il y a très peu de musiciens occidentaux, et encore moins de Français, qui jouent là-bas. Et puis, c’est vrai que j’ai une relation privilégiée avec l’Asie et son public…
Fabrice Glemot, Vaulx-en-Velin : «La musique électronique a beaucoup évolué. En bien ou en mal ?»
Je me réjouis de voir comment cette musique a évolué. Dès le début de ma carrière, j’ai parié sur le fait que cette musique se généraliserait. Ce n’est pas un genre musical, c’est une façon de jouer de la musique. Aujourd’hui tout le monde l’a intégrée, que ce soit le jazz ou les musiques de film.
Dominique Giblaine, Lyon 4e : «Vous avez été un précurseur, mais les radios et les télés ne vous passent pas…»
Vous savez, les radios estiment que la seule musique qui existe, c’est la chanson. Quand vous pensez qu’il existe une loi, en France, qui dit que la musique n’est française que si elle contient 51 % ou plus de paroles françaises. C’est une aberration : si Madonna chante en français, elle est comptabilisée parmi les quotas français. Mais si une fanfare lyonnaise joue la Marseillaise, ça n’y figure pas. De toute manière, ma musique n’a pas vraiment un format qui convient aux radios.
Samy Akrour, Vénissieux : «Y a-t-il un endroit où vous rêvez de jouer ?»
Il y en a beaucoup. Mais ce n’est pas une quête, je ne veux pas battre des records dans ce domaine ! Cette tournée est un vieux rêve. J’ai depuis longtemps envie d’utiliser dans des salles tout ce que j’ai appris des grands concerts en extérieur. A l’intérieur, on ne dépend plus de la météo, et on peut plus facilement immerger le public, d’un point de vue sonore ou scénographique…
Cela dit, j’aimerais jouer au théâtre de Fourvière, c’est un endroit vraiment merveilleux. Ou alors au Confluent. J’aime beaucoup ce quartier. On est en train de réussir à Lyon ce que l’on a raté aux docks, à Londres : un endroit en phase avec son époque…
Christophe Janiaud : «Jouer à Lyon, c’est émouvant ?»
J’ai décidé de jouer à Lyon, au moment où mon père a disparu. C’est un télescopage émotionnel, bien évidemment.
Je dis souvent que jouer en France, c’est retrouver sa famille. A Lyon, c’est la famille la plus proche, la plus chère. De toute façon, j’ai toujours l’impression d’emmener Lyon partout avec moi. Il y a beaucoup de Lyonnais dans mon équipe, on forme un gang…
Propos recueillis par Thierry Meissirel
Commentaire sur cette rencontre et quelques propos sur les concerts de Lyon (1986 et 2010)
24 octobre 2009
Interview / Jarre, Tournée [2010]