Trancefer est le premier album de Klaus Schulze sur le label IC. Il est sorti le 1er Octobre 1981. Pour les besoins de ce disque, singulièrement très court pour le Berlinois, 37 minutes seulement, Schulze s’est entouré de deux autres musiciens, qui auront de la place ultérieurement dans sa carrière, Wolfgang Tiepold au violoncelle et de Michael Shrieve aux percussions. Le son tranché et digital de Schulze (c’est son deuxième album avec des instruments numériques après Dig it, qui a une pochette presque similaire) correspond à une vraie mutation par rapport à sa production des années 70 (même si celle-ci est loin d’être hétérogène). Les sons métalliques tissent une structure d’acier autour des deux autres protagonistes. Klaus Schulze joue sur un séquenceur digital. Les amateurs de musique minimaliste seront ravis jusqu’aux oreilles par cette « drone » de musique.
> Acoustique et boucles
Les percussions de Michael Shrieve dialoguent avec un entrelacs de séquences étranges et froides. Schulze laisse le violoncelle conduire la progression harmonique de ses nappes hypnotiques. Pour raffiner l’alchimie, les rythmes s’enchevêtrent dans des strates « prog » (Michael n’est pas ex-Santana pour rien). Cependant que ce soit A few minutes after trancefer ou Silent Running, les pads de violons « baroques » sont omniprésents. Klaus joue sur le synthétiseur Yamaha CS-80 qui a fait la joie de Vangelis.Le titre du deuxième morceau, Silent Running, est tiré d’un film de science fiction éponyme, première réalisation du cinéaste Douglas Trumbull (créateur des effets spéciaux de 2001… et de Rencontres du Troisième Type), qui narre les aventures interstellaires d’un botaniste un brin rebelle aux injonctions d’une planète bleu en péril. C’est un titre qui démarre dans une sorte de veille, avant que de s’emballer sur un rythme syncopé. Comme un voyage dans l’espace aux premiers jours de l’ordinateur « musical » .A noter que deux masters avec des mixs différents existent de cet album : une normale à 33 tours et une autre à 45 tours. A l’époque, seule une petite quantité de ces versions alternatives ont été pressées. Revisited Records a compilé ses quatre morceaux lors de sa réédition en 2004. Si la version ralentie de A few minutes after trancefer est agréable, la version accélérée de Silent Running me laisse plus perplexe. En résumé, l’atmosphère général de l’album est sophistiquée, plaisante, mais KS ne tire pas encore tout l’avantage de l’aide de l’ordinateur pour signer sa première grand œuvre digitale, faute de place à l’intérieur de ses improvisations.
> Track-listing
- A Few Minutes After Trancefer (18:20)
- Silent Running (18:57)
- A Few Minutes After Trancefer (Version 33 tours 1/2 vitesse) 18:17 (Bonus Track)
- Silent Running (Version 45 tours) 19:07 (Bonus Track)
> Ressources sur le web
13 février 2011 à 20:23
Ce n’est pas, loin s’en faut, le meilleur album de Schulze, mais je me surprends à le réécouter quelquefois. J’en apprécie la structure rythmique ainsi que l’omniprésence du violoncelle de Tiepold. C’est de la pure musique électronique. Les deux titres évoluent dans la même sphère, c’est ce qui limite l’intérêt de ce disque. Je préfère les deux faces très différentes de « Dune ».