« Novus Maginificat » est le quatrième album de Constance Demby, et son premier sur le label new-age de Stephen Hill, Heart of space. Cette californienne multi-instrumentiste a aussi pour autre passions la sculpture et la peinture, et, à ce titre, la toile céleste est son lieu naturel de l’expression. Le nom de l’album, qui veut dire « Nouveau maginificat », est sous-titré « Through the stargate », ce qu’on pourrait traduire par « À travers la porte [ou barrière] des étoiles ». Cette composition de 1985, publiée en 1986 en cassette, est la suite directe de l’album Sacred Space Music, composé en 1982 et paru deux ans plus tôt sur son propre label. Demby a d’autant plus soigné son enregistrement qu’elle voulait en faire un chef d’œuvre ésotérique en vue de la date symbolique du 16 août 1987 dit de « Convergence harmonique », rassemblement new age autour d’un obscur rite astrologique. La pochette de l’album est signée Geoffrey Chandler et elle a été réalisée au moment de l’explosion de la navette Challenger.
> Orchestre digital
De cet ensemble de données, on peut déduire les convergences entre musique sacrée et musique synthétique que tente d’exercer Demby. Et pour se faire, Constance va entièrement s’en remettre à la musique digitale. Elle qui vient du piano classique a une grande attirance pour les sons acoustiques. Pour cet album, Constance a donc utilisé l’échantillonneur d’E-mu Emulator II pour enregistrer et traiter l’ensemble d’un orchestre classique en samples commandé par un Roland Juno 60. Les arpégiateurs imitent le style de la célèbre toccata de Bach en ré mineur à l’orgue. Elle joue également du piano sur certains passages. Chœurs, cordes, cuivres et percussions, l’orchestre virtuel est en place pour une symphonie céleste. Chaque instrument illustre un sentiment précis. Plus particulièrement sur la deuxième partie du disque, moins vaporeuse. C’est Micheal Stearns qui a produit des effets électroniques supplémentaires grâce à deux synthétiseurs analogiques le Modulaire Serge, et l’Oberheim OB-8, ainsi qu’un DX7. Le tout est enregistré sur un 16-pistes de marque Tascam, et au final, ce sont 14 pistes qu’il faut mixer ensemble.
Les deux pièces comportent peu ou prou les mêmes ressorts émotionnels, faits de cloches lointaines, de murmures d’anges et autres grelots cosmiques qui maintiennent des envolées sporadiques de sons aigüs avant de ne déclencher l’ouverture de chœurs et de cordes déployés dans un style baroque. Ce requiem puissant, qui possède beaucoup de caractéristique de la musique de Michael Garrison, peut aussi être vu comme un exercice de transposition de diverses traditions de musique classique qui sont toutes aspirées vers un point de non-retour intersidéral. L’album, servi par une critique dithyrambique aux États-Unis, s’est vendu à 200.000 exemplaires à travers le monde, en faisant un des premiers grands succès du style new-age et un maitre-étalon dans le monde de la spacemusic. Depuis 2008, une version électronique de l’album décompose les deux pistes d’origine en onze mouvements de durée distinctes.
> Track-listing
9 novembre 2009
CD / Divers, CD et Vinyles, Disques 80's, New age