..::Critique rédigée par Frank Boisgontier::.. Robert Fripp est un guitariste britannique né en 1946 et principalement connu pour être le fondateur du groupe de rock progressif King Crimson. Il a aussi joué le rôle de producteur (notamment pour Peter Gabriel) et fondé sa propre académie de guitare destinée à enseigner la méthode qu’il a lui-même mise au point.
Les activités musicales de Fripp, basées sur l’utilisation de la guitare, reposent aussi sur l’utilisation de tout un tas de dispositifs électroniques destinés à complètement modifier le son de son instrument. Ainsi, dans les années 70, il publie, avec Brian Eno, des albums de musique électronique très expérimentale basée un système d’écho infini (basé sur deux magnétophones s’enregistrant mutuellement) mis au point par Eno et le son de guitare traité. Ces œuvres posent les bases de ce que l’on appellera l’ambient dont Eno sera le maître à penser et le chantre durant des années. Fripp développe alors un style de musique improvisée très personnelle qu’il base sur un système d’écho à bande et de traitements sonores électroniques qu’il baptise « frippertronics » (contraction de « fripp » et « electronics »). Ces «frippertronics» peuvent notamment être entendus sur le premier album solo de Fripp, « Exposure » qui date de 1979.
> Vers l’infini
A la fin des années 80, Fripp modernise le principe des « frippertronics » et remplace les vieux effets magnétiques par leurs pendants numériques. Et c’est juste accompagné de sa guitare et d’une panoplie impressionnante d’effets (guitare synthétiseur Roland , delays numériques TC Electronic, harmoniseurs Eventide) qu’il se lance dans une série de concerts (en Argentine, aux États-Unis, en Angleterre, en Estonie…) durant lesquelles il développe ce qu’il appelle désormais des « soundscapes » (« paysages sonores »). Il continue de nos jours à donner régulièrement des concerts de ce genre, que ce soit en solo dans des églises ou en première partie de certaines concerts (notamment la tournée 2009 de Porcupine Tree). A noter qu’il a aussi créé une version « bruitiste » de ces « soundscapes » appelées « radiophonics ».« A Blessing of Tears » est le deuxième volume des enregistrements publics de ces musiques improvisées. Enregistré en Argentine, il est dédié à la mère de Fripp, décédée peu auparavant, et la musique de « A Blessing of Tears » est pleine de la tristesse du musicien. Fripp tisse de longues plages instrumentales de boucles qui se superposent et se répondent dans un continuum infini, plongeant l’auditeur dans un monde sonore véritablement bouleversant, avec une mention spéciale pour « Midnight Blue », qui justifie la possession de ce disque à lui tout seul.
> Track-listing
- The Cathedral of Tears (6:30)
- First Light (7:59)
- Midnight Blue (6:06)
- Reflection 1 (6:06)
- Second Light (7:25)
- A Blessing of Tears (8:37)
- Returning 1 (4:00)
- Returning 2 (5:12)
14 novembre 2009
CD et Vinyles, Disques 90's, Musique ambient, Rock progressif