..::Critique rédigée par Frank Boisgontier::.. Larry Fast est au départ un ingénieur en électronique passionné de musique. Au début des années 70, il commence par se faire remarquer en mettant au point des modules additionnels pour les synthétiseurs modulaires Moog, au point d’attirer l’attention de Rick Wakeman, le « monsieur synthé » de Yes. De fil en aiguille, il se retrouve à devenir un collaborateur régulier en studio et su scène de Peter Gabriel, quand celui-ci se lance dans une carrière solo après on départ de Genesis. C’est notamment avec Fast que Gabriel expérimente à tout va avec le fameux Fairlight CMI dont il fut le premier acquéreur. Les deux hommes cessent de collaborer au moment de l’enregistrement de «So», quand la musique de Gabriel prend une orientation «world» qui ne correspond pas aux attentes de Fast.
Parallèlement à ses activités avec Peter Gabriel, Larry Fast a, dès le milieu des années70, monté son propre groupe, Synergy. Un groupe dans lequel il est… tout seul, une démarche motivée par une phrase de Robert Fripp qui, en 1974, après avoir dissout (temporairement) King Crimson, avait déclaré que l’époque des groupes était révolue et que l’avenir était aux « petites unités mobiles et intelligentes ». Le « groupe » Synergy de Larry Fast dépassait au départ le simple cadre de la musique, puisqu’il voulait en faire un véritable projet multimédia (musique, vidéo, fabrication d’instruments et de logiciels, etc).
> Fast et « l’ange Gabriel »
Larry Fast / Synergy publie ainsi un premier album en 1975, «Electronic Realizations for Rock Orchestra», dont le titre résume le contenu : de grands thèmes rythmés et accrocheurs entièrement joués sur des instruments électroniques, essentiellement des synthétiseurs Moog. S’en suivra en 1976 «Sequencer», plus expérimental.Il lui faudra attendre 1978 pour atteindre un début de reconnaissance avec «Cords». Larry Fast aura la chance d’avoir le soutien de Peter Gabriel qui se servira du premier morceau de l’album «On Presuming To Be Modern» comme ouverture de ses concerts.
> Son meilleur album
Pour « Cords », Larry Fast utilise presque exclusivement le tout nouveau synthétiseur Polymoog, à la conception duquel il a d’ailleurs participé. Il s’adjoint aussi pour la première fois l’aide d’un autre musicien, Peter Sobel, un guitariste avec qui il a mis au point la toute première guitare synthétiseur. Enfin, il utilise sur un titre (« Terra Incognita » ) les possibilités de l’écho infini sur bande magnétique mise au point par Brian Eno et Robert Fripp.« Cords » est, à mon avis, le meilleur album de Larry Fast. Une espèce de symphonie synthétique dans la lignée de ce que sera plus tard « Rendez Vous » de JMJ. Les mélodies sont sublimes, et les arrangements somptueux. L’album se base sur le thème présenté dès le premier morceau « On Presuming To Be Modern » qui revient à plusieurs reprises, comme un élément rassurant dans l’univers parfois inquiétant et sombre de l’album.
> Tracklist
- On Presuming To Be Modern (3:06)
- Phobos And Deimos Go To Mars : Phobos (3:45)
- Deimos (3:29)
- Sketches Of Mythical Beasts (3:32)
- Disruption In World Communications (4:18)
- On Presuming To Be Modern II (2:58)
- A Small Collection Of Chords (1:25)
- Full Moon Flyer (7:43)
- Terra Incognita(3:50)
- Trellis (3:38)
- On Presuming To Be Modern III (3:25)
> Ressources sur le web
- Site officiel de Larry Fast/Synergy.
17 novembre 2009
CD / Divers, CD et Vinyles, Disques 70's