..::Critique rédigée par Frank Boisgontier::.. 21ème ( !!!) album du groupe allemand, « Underwater Sunlight » est publié en 1986 par Jive Records. Pour cet album, le line-up du groupe change une fois de plus : Johannes Schmoelling, arrivé en 1980 et parti pour poursuivre une carrière solo, est remplacé par Paul Haslinger, un musicien autrichien de 24 ans. Aidé de Christian Gstettner pour toute la partie « informatique », le trio Froese-Franke-Haslinger propose avec cet album un savoureux mélange de musique électronique et de rock.
Côté son, si le groupe semble utiliser les mêmes instruments électroniques que sur leurs précédentes productions du début des années 80 (PPG, Dx7, Jupiter, sampleurs Emulator), la grosse nouveauté vient de l’utilisation plus appuyée de la guitare électrique – une orientation à laquelle Haslinger n’est pas étranger – et même de grosses guitares saturées noyées dans l’écho, des sonorités très proches d’un certain Hard Rock FM très en vogue depuis le début des années 80 (cf. Scorpions, Foreigner…). C’est la seule contribution d’Haslinger sur les six morceaux de l’album, tous composés par le seul duo Froese – Franke.
> Revue de détail
Cela est particulièrement audible dans « Song Of The Whale, Part One: From Dawn… », superbe pièce qui ouvre l’album. Un arpège ouvre le titre, qui laisse la place à une suite d’accords à la guitare acoustique qu’accompagne la mélodie jouée par une voix échantillonnée. Le claquement d’une percussion électronique évoquant à la perfection la queue d’un baleine frappant l’eau introduit un changement de climat, et la tension augmente. Un énorme son d’orchestre conclut la première partie de ce morceau, puis après un bref instant de calme, c’est une apocalypse sonore qui envahit les oreilles : sons de guitares énormes et percussions électroniques se répondent dans un style « métal planant » véritablement éblouissant. Le calme revient en fin de morceau et laisse la place au calme plus serein du deuxième morceau de l’album «Song Of The Whale, Part Two: …Till Dusk », qui s’ouvre au piano solo avant que les synthés et guitares viennent là aussi tisser une mélodie étirée et fort agréable. On ressort de ces deux premiers morceaux un peu sonné et ébloui par l’indéniable retour en forme du groupe.Cela se confirme avec « Dolphin Dance », pour moi un des « morceaux courts » les plus réussis du groupe, un titre rapide, enlevé, aux mélodies indéniablement accrocheuses, avec une ligne de basse très réussie et un petit son de mandoline à la sauce DX7 (me semble-t-il) très réussi.« Ride On The Ray » est assez représentatif du style Tangerine Dream des années 85 / 88 (jusqu’à « Optical Race »), avec de longs enchainement d’accords et d’arpèges sur cette espèce de clavecin synthétique / guitare douze cordes, une rythmique assez pauvre et une mélodie somme toute très accrocheuse.
Les deux derniers titres « Scuba Scuba » et « Underwater Twilight » sont carrément plus anecdotiques et sentent méchamment le remplissage pour atteindre au final les 40 minutes de musique du disque complet. Pis encore, vers les 2’50’’ de « Underwater Twilight », une suite d’accords au piano synthétique (genre «DX Rhodes») est tout bonnement pompé sur l’intro de « Equinoxe IV » !!
Un disque en demi-teinte, donc, qui ne vaut que pour les quatre premiers morceaux, avec une très nette préférence pour les deux excellentes parties de « Song Of The Whale ».
> Tracklist
25 novembre 2009 à 4:43
Fait partie des albums de TD à faire connaître pour tout futur néophyte du groupe.
25 novembre 2009 à 9:21
Song of the whale m’a fait penser à PInk floyd.
Sinon je trouve un peu dur l’évaluation de Scuba Scuba et de Underwater Twilight. Quand à penser que TD a pompé sur JMJ, je pense que les sons communs ne sont qu’une coïncidence.
Globalement ce disque est très bon. L’évolution du son de ce cd par rapport aux précédents, résume l’histoire de Tangerine dream. A chaque fois qu’il y a un changement de membre, la musique évolue. Ce cheminement est à la fois une force et une originalité de ce groupe mais en même temps, lui vaut les pires critiques.
25 novembre 2009 à 9:40
@etiennefroes : ça n’est pas une question de son, c’est une question de mélodie : les 7 accords qu’on entend à ce moment là dans « Underwater Twilight » sont les mêmes que ceux qui entament « Equinoxe IV ». C’est juste troublant, c’est tout
@Yanick : indéniablement,c’est un album important dans la carrière de TD. Et notamment par le fait que c’est un des derniers bons albums studio du groupe, avec la grande dégringolade amorcée par « Optical Race »… Mais ceci est une autre histoire
26 novembre 2009 à 2:28
La suite Song of the Whale est dévastatrice!!! surtout la partie 1 ou les riffs de guitare sont sublimes.
A ne pas manquer aussi 2 morceaux se trouvant sur le 5 eme CD de la compil Dream Roots Collection Vanishing Blue composé par Franke/Froese et Valley of the Sun composé par Froese/Franke qui ont du être crées à la même époque que Underwater….Ces morceaux sont absoluments superbes et pourrait quand même faire l’objet d’une diffusion un peu moins confidentielle.
2 décembre 2009 à 12:05
Je suis heureux de constater que je ne suis pas le seul à entendre plus qu’une ressemblance entre les accords de Underwater et ceux d’Equinoxe 4… ça m’avait sauté aux oreilles à la première écoute mais je n’ai jamais vu personne en parler! Après je ne dis pas qu’il y’a eu pompage, c’est peut-être une citation, un clin d’oeil, ou alors une pure coïncidence (j’y crois moins).
21 mai 2012 à 21:15
Tangerine Dream qui « pomperait » sur Jarre ??? c’est une boutade j’espère !!!
31 mai 2012 à 2:57
Non non je t’assure…c’est clairement les mêmes accords, enchaînés de la même façon, au même tempo… la différence tient au fait que chez JMJ c’est un son de « cordes » sans attaque, alors que chez TD c’est du piano électrique.