Venu d’une école d’art, l’anglais Daniel Miller s’intéresse à la musique électronique au milieu des années 70. Après avoir exercé la profession de DJ, il revient en Angleterre. Guitariste dans des micro-groupes, il baigne dans l’énergie « no future » de cette époque. Mais, rapidement, la vague punk ne trouve plus grâce à ses yeux, pas assez expérimentale. Ses références sont toutes d’outre-rhin : Can, Neu!, Faust et Kraftwerk. Il dit lui-même qu’à cette époque il n’achetait que des disques en provenance d’Allemagne.
Ses études en cinéma (il fait du montage vidéo) lui permettent de faire quelques économies. Si bien qu’en 1977, il acquière un synthétiseur Korg 700S et un magnétophone 4 pistes. Il se met à composer à son domicile un certain nombre de musique, parmi lesquels on trouve T.V.O.D. et Warm Leatherette.
> La légende en marche
Il confectionne une pochette pour l’album, inspiré par la lecture du roman « Crash« , de J.G. Ballard, et, par anticonformisme, trouve un nom d’artiste décalé : The Normal. Puis il va frapper à la porte de Rough Trade, une petite maison de disques, qui adore ses sons originaux et orgnaise les premiers pressages. Ce single, T.V.O.D., sera distribué dans les magasins « Rough shops » exclusivement. Il chante l’histoire absurde d’un homme mort de surdose de télévision. La voix monocorde et répétitive de Miller reprend les paroles de Ballard. La face B est une sorte de prolongation de la mélodie minimale de Miller. Dans Warm Leatherette, il exalte les plaisirs de chair dans le contexte d’un accident automobile. Le cuir des fauteils brûlent pendant que les corps s’imbriquent
Ce sera la seule production discographique de Miller, mais elle fait référence pour le style Synthpop qu’il précède. Etant légerment plus accessible que le travail de Cabaret Voltaire et Throbbing Gristle, on considère qu’il a créé son propre style. Vendu en Europe, le single va jusqu’aux Etats-unis par le biais des radios universitaires.
Finalement, il créé son propre label, Mute records, nom trouvé « car il sonne bien ». Au dos de la pochette, il est inscrit: « Ceci est un disque muet ». Il est encore loin de se douter qu’il signera en tant que dirigeant de Mute devenu grand quelque temps après Fad Gadget, Depeche Mode, Soft Cell, Yazoo, etc.Mais c’est encore une autre histoire…
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12 décembre 2009
CD / Divers, CD et Vinyles, Disques 70's, Singles légendaires