« Pump up the volume »: Voici une des contributions anglaises les plus emblématiques des débuts de la technique du sampling appliqué à la dance music.
En 1987, dans la compagnie de disques 4AD, un groupe indépendant, les groupes Colourbox (fondé par les frères Young, Martyn et Steven) et le duo AR Kane (Alex Ayuli et Rudy Tambala à la base) travaillent chacun de leur côté pour créer le single « ultime » d’un genre initié par Coldcut, sous la surveillance de John Fryer, le producteur aguerri du studio Blackwing sur London Bridge.
L’acronyme M/A/R/R/S provient donc des initiales des noms des musiciens associés au sein du projet à un coup : Martyn Young (coproducteur), Alex Ayuli, Rudy Tambala, Russell Smith (les trois membres d’AR Kane à l’époque), et enfin Steve Young (de Colourbox).
Colourbox tire le nom de son single à succés d’un sample du titre a capella d’Eric B. & Rakim, « I know you got soul« . Avec des samples de DJ Dave Dorell et des scratches de Chris Macintosh, le morceau trouvait toute sa dimension. Et les deux compères repartaient des studios Blackwing, avec 200 malheureuses livres en poche sans savoir qu’ils venaient de participer à l’acte de naissance de la house music minimale avec sévère retour sur investissement. Quant au trio d’AR Kane, simple supplétifs, il assureront ce qui sera la face B du premier disque, Anitina (The First Time I See She Dance), avec Steve Young à la programmation rythmique, mais qui restera aux portes de l’histoire de la musique. AR Kane toutefois, apporta quelques retouches au travail de Colourbox (en incorporant un riff de guitare), et vice versa, ce qui posera des problèmes financiers par la suite.
> Un succès crescendo
C’est le premier titre qui deviendra, pourtant démarré sur White label et sans mention d’artiste, un hymne de club instantané en juillet 1987. Un remix de cette première mouture, en août 1987, avec une batterie de samples supplémentaires (une trentaine au totale) assurerait, quant à elle, la postérité de l’oeuvre initiale. Public Enemy et Run DMC y cotoient James Brown, et certains sons étant très subliminaux. Pour l’anecdote, deux versions alternatives épurées agrémentent le LP : une version Bonus Beats et une version instrumentale. Le single devient 1er en Angleterre (ce qui est une première pour disque d’indépendants), aux Pays-Bas, en Nouvelle-Zélande, treizième au Hot 100 américain et premier dans la catégorie dance aux États-Unis. En France, le titre atteint la neuvièle place.
Ensuite, et en raison de ce succès toute l’Europe, un certain nombre de poursuites pour contrefaçon ont amené les auteurs a remanier ce curieux bricolage. Il se trouve à peu près à mi-chemin entre musique concrète et breakdance. En 1989, le single est nominé dans la catégorie pop instrumentale des Grammy Awards, mais ne reçoit pas de prix. Un conflit entre Coulourbox (qui voulait reprendre le nom M/A/A/R/S) et AR Kane empêcha toute nouvelle production sous ce patronyme.
> Ressources sur le web
15 décembre 2009
CD / Divers, CD et Vinyles, Disques 80's, Singles légendaires