Co-fondateur avec le batteur Klaus Schulze (qui ne composera que le premier album) et le bassiste Hartmut Enke du groupe expérimental Ashra Tempel, le berlinois Manuel Göttsching est un guitariste de génie qui a voulu sans cesse créer ses propres sons, parallèlement à la carrière des Pink Floyd, mais pas seulement. Il jouera également de la batterie, de la basse, et de synthétiseurs (Moog et Mellotron) sur toutes ses compositions. Décidemment, la musique électronique nous complique la vie : entre Space Art et Space, puis Ashra et Ashra Tempel, il faut savoir s’y retoruver… Il serait long et fastidieux de reprendre l’ensemble de l’histoire d’Ashra Tempel et de Manuel Göttsching, dans le cadre de cette critique, d’autant que certains ont déjà fait le travail. Le premier album éponyme d’Ashra Tempel (avec Schulze) paraît en 1971, et il sera suivi de nombreux aréopages différents, jusqu’à ce que Manuel reste le seul derrière le nom Ashra, vers 1974. New age of earth, s’il a la couleur générale des disques de l’école de Berlin, enrichi sa palette de sons des reflets bluesy de sa guitare rêveuse.
Le disque est constitué de deux faces, une première de trois titres, la deuxième d’un titre épique de 22 minutes 50 secondes. Toute la chaleur du son analogique éclate dans ce disque, qui brille par ses partis-pris mélodiques et sa très belle pochette (qu’on peut interpréter comme un manche de guitare ou une sorte de phare, selon l’humeur).
> Première face
Le titre d’ouverture, Sunrain (7:32) est constituée d’une longue séquence kaléidoscopique, se pose sur un rythme latin très singulier. La mélodie cristalline très déliée de Sundance opère des contrastes hardis avec une pulsation de basse obsédante. Le tout se prolonge dans de longues nappes synthétiques qui finissent harmonieusement par recouvrir l’ensemble. Ocean of Tenderness (12:36) offre, dans on premier tiers, à entendre de larges plages méditatives ponctuées de bruits blancs. Une pulsation basse sourde scande toute la dernière partie du morceau, qui se conclue par un solo serein de guitare électrique. Grande réussite même si elle est courte par rapport au reste, vient ensuite Deep Distance (5:49). C’est un titre en apesanteur, s’enroulant autour de la boucle des trois notes de sa basse avec le timbre évanescent de sa mélodie chaloupée. Magique, subtile et doux à souhait.
> Deuxième face
Le quatrième et dernier titre, Nightdust (21:50), est aussi le plus atmosphérique de l’album. L’influence de Klaus Schulze est ici indéniable. Même procession lente des synthétiseurs, notes tenues, nappes et solo extensibles mêlés vers des plateaux sonores et grosses modulations du son, qui lui donne son aspect fantomatique. La deuxième moitié de cette « poussière de nuit » prend les contours de plusieurs tableaux successifs, l’un plus syncopé autour d’une légère pattern rythmique aux fines variations, et l’autre plus bruitiste (à la manière des oiseaux de la fin d’Oxygène 3). Les dernières minutes du disque sont l’occasion de réentendre la guitare incandescente de Manuel Göttsching, dans ce long poème électrique.
> En conclusion…
New Age of earth est une excellente introduction au monde doux et éthéré de la musique électronique de la fin des années 70, il est d’ailleurs souvent cité comme l’un des meilleurs de cette époque, qui a vu naître la même année chez Tangerine Dream Stratosfear et bien sûr, Oxygène de Jean michel Jarre.
> Track-listing
> Voir aussi : le site officiel du groupe Ashra.
4 janvier 2008 à 13:52
« Ocean of Tenderness » est un titre sublime d’émotivité …
A noter que la pochette d’époque était je pense celle ci: http://www.ashra.com/covers/1761ne1.jpg
25 janvier 2010 à 9:12
une autre perle incontournable de la fin des 70′s.
Génial du début a la fin.il s’étire inlassablement, la beauté a l’état pur
des synthés léger tout en finesse et tendresse ,SUBLIME.
un de mes disque favoris pour longtemps encore.